HOBBES :
LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.
Chapitre
10 – Chapitre 12 - Sommaire
des chapitres traduits avec notes - Index Philotra
Chapitre 11 : De la diversité des moeurs
Par
MŒURS [1], je n'entends pas ici la décence du comportement,
comment un homme doit en saluer un autre, ou comment il doit se laver la
bouche, ou se curer les dents devant le monde, et d'autres points semblables de
la petite morale [2], mais ces qualités humaines qui concernent les
hommes dans leur vie commune, dans la paix et l'unité. A cette fin, nous devons
considérer que la félicité de cette vie ne consiste pas dans le repos d'un
esprit satisfait, car ce finis ultimus
(fin dernière) et ce summum bonum
(souverain bien [3]) dont on parle dans les livres des anciens
moralistes n'existent pas. Celui dont les désirs arrivent à leur terme [4] ne peut pas plus vivre que celui dont les sensations
et les imaginations sont arrêtées. La félicité est une continuelle marche en
avant du désir d'un objet à un autre, l'obtention du premier n'étant toujours
rien d'autre que le moyen [5] d'atteindre le second. La cause en est que l'objet
du désir humain n'est pas de jouir une seule fois, et pour un instant, mais
d'assurer pour toujours le moyen [6] de son futur désir. C'est pourquoi les actions
volontaires et les inclinations de tous les hommes ne tendent pas simplement à
se procurer, mais aussi à s'assurer une vie heureuse [7], et elles diffèrent seulement dans le moyen
[utilisé], ce qui vient en partie de la diversité des passions chez des hommes
différents, et en partie de la différence de connaissance ou d'opinion qu'a
chacun des causes qui produisent l'effet désiré.
Si
bien qu'en premier [8], je tiens comme une inclination générale de tous les
hommes un désir permanent et sans relâche [9] [d'acquérir] pouvoir après pouvoir, désir qui ne
cesse qu'à la mort. Et la cause de ce désir n'est pas toujours que l'homme
espère un plaisir plus intense que celui qu'il a déjà atteint, ou qu'il ne
puisse pas se contenter d'un pouvoir modéré, mais c'est qu'il ne peut pas
assurer le pouvoir et les moyens de vivre bien qu'il possède à présent sans en
acquérir davantage. Et de là vient que les rois, dont le pouvoir est le plus
grand, dirigent leurs efforts pour le rendre sûr à l'intérieur, par des lois,
et à l'extérieur, par des guerres. Et quand cela est réalisé, un nouveau désir
succède [à l'ancien]; chez certains, désir d'une gloire qui viendrait d'une
nouvelle conquête, chez d'autres, désir de bien-être [10] et de plaisirs sensuels, chez d'autres [encore]
désir d'être admiré, ou d'être flatté pour leur excellence dans quelque art ou
quelle faculté de l'esprit [11].
La
compétition pour les richesses, l'honneur, les postes de commandement, ou pour
d'autres pouvoirs, incline à la discorde, à l'hostilité, et à la guerre, parce
que le moyen pour celui qui entre en compétition [12] d'atteindre ce qu'il désire est de tuer, d'assujettir,
de supplanter, ou de repousser l'autre [13]. En particulier, la compétition pour les louanges
incline à avoir une vénération pour l'antiquité, car les hommes luttent
avec les vivants, non avec les morts, ce qui fait qu'ils attribuent à ces
derniers plus qu'il n'est dû pour pouvoir obscurcir la gloire des premiers.
Le
désir de bien-être et de plaisir sensuel dispose les hommes à obéir à un
pouvoir commun, parce que de tels désirs leur font renoncer à la protection
qu'ils pourraient espérer de leurs propres efforts et de leur propre peine. La
crainte de la mort et des blessures les met dans les mêmes dispositions, et
pour la même raison. Au contraire, des hommes ambitieux [14], téméraires et non satisfaits de leur condition
présente, tout comme ceux qui aspirent à des postes de commandement militaire,
sont inclinés à entretenir les causes de guerre et fomenter des troubles et des
séditions, car il n'est d'honneur militaire que par la guerre, et d'espoir
d'améliorer un mauvais jeu qu'en battant à nouveau les cartes.
Le
désir de la connaissance et des arts pacifiques incline les hommes à obéir à un
pouvoir commun, car un tel désir comprend le désir de loisir, et par conséquent
[le désir de bénéficier] de quelque autre pouvoir que le leur.
Le
désir de louange [15] dispose les hommes aux actions louables, en tant que
ces dernières plaisent à ceux dont ils estiment le jugement car, des hommes que
nous méprisons, nous méprisons aussi le jugement. Le désir de renommée après la
mort est du même type. Et quoiqu'après la mort, il n'y ait aucune sensation des
louanges qu'on nous donne sur terre, en tant que ce sont des joies qui ou sont
englouties dans les joies ineffables du paradis, ou sont éclipsées par les
tourments extrêmes de l'enfer, pourtant, une telle renommée n'est pas vaine,
parce que les hommes en tirent un plaisir présent, en la prévoyant, et par le
bénéfice qui peut en rejaillir sur leur postérité, et bien qu'ils ne voient pas
cela dans le présent, pourtant ils l'imaginent, et tout ce qui plaît à la
sensation plaît aussi à l'imagination.
Recevoir
de quelqu'un, dont on pense être l'égal, de trop grands bienfaits [16] pour qu'on espère s'en acquitter, dispose à
contrefaire l'amour, dispose en réalité à la haine secrète, et nous met dans
l'état d'un débiteur sans espoir [17] qui s'arrange pour ne pas voir son créancier, et qui
souhaite tacitement se trouver là où il ne pourrait jamais plus le rencontrer.
Car les bienfaits obligent, et une obligation est un esclavage; et une
obligation dont on ne peut s'acquitter est un esclavage perpétuel, ce qui est
odieux [18] quand il s'agit de son égal. Mais avoir reçu des
bienfaits de quelqu'un que nous reconnaissons comme supérieur incline à aimer,
parce que l'obligation ne nous rabaisse pas, et l'acceptation de bon cœur (ce
que l'on nomme gratitude) est tant un
honneur fait à celui qui nous oblige qu'elle est généralement considérée comme
une rétribution. De même, recevoir des bienfaits, quoiqu'un d'un égal ou d'un inférieur,
aussi longtemps qu'il y a espoir de s'acquitter, dispose à l'amour car dans
l'intention de celui qui reçoit, l'obligation est d'aide et de service mutuels.
De là procède une émulation pour savoir qui sera le plus généreux, la dispute
la plus noble et la plus profitable qu'il se peut, où le gagnant est heureux de
sa victoire, et où l'autre prend sa revanche en avouant sa défaite.
Avoir
fait plus de mal qu'on ne peut ou ne veut réparer incline son auteur à haïr la victime,
car il doit compter sur la vengeance ou le pardon, le deux étant odieux.
La
crainte de subir des violences [19] dispose un homme à anticiper et à chercher le
secours de la société, car il n'y a pas d'autre façon par laquelle un homme
peut mettre en sûreté sa vie et sa liberté [20].
Les
hommes qui se défient de leur propre subtilité sont, dans les moments d'agitation
et dans les séditions [21], plus à même de remporter la victoire que ceux qui
se supposent sage et habiles, car ces derniers aiment délibérer, tandis que les
autres, craignant d'être victimes d'une ruse [22], aiment frapper les premiers. Et comme dans les
séditions, les hommes sont toujours à un endroit où il peut y avoir
bataille [23], rester unis et user de tous les avantages de la
force est un meilleur stratagème que tout ce qui peut procéder de la subtilité
de l'esprit.
Les
hommes vaniteux, tels que ceux qui ont conscience qu'ils n'ont pas de grandes
capacités [24], et qui se plaisent à s'imaginer qu'ils sont
vaillants, sont seulement inclinés à l'ostentation, et ils ne tentent rien,
parce que, quand apparaît le danger ou la difficulté, ils ne s'attendent qu'à
une chose : qu'on découvre leur incapacité.
Les
hommes vaniteux, tels que ceux qui estiment leurs capacités en fonction de la
flatterie d'autrui, ou de la chance d'une action précédente, sans raisons
certaines d'espérer, tirées de la vraie connaissances d'eux-mêmes, sont
inclinés à s'engager inconsidérément, et, à l'approche du danger, ou des
difficultés, à battre en retraite [25], car ne voyant pas comment se tirer d'affaire, ils
hasarderont leur honneur, ce qu'on peut apaiser par une excuse, plutôt que leur
vie, auquel cas aucun baume n'est efficace.
Les
hommes qui ont une haute opinion de leur propre sagesse en matière de gouvernement
sont portés à l'ambition car, sans emploi public de conseiller ou de magistrat,
ils ratent l'occasion de profiter de l'honneur de leur sagesse [26]. Et c'est pourquoi les orateurs éloquents sont
enclins à l'ambition, car l'éloquence a les apparences de la sagesse, aussi
bien à leurs yeux qu'aux yeux d'autrui.
La
petitesse d'esprit porte les hommes à l'irrésolution, et par conséquent les
porte à rater les occasions et les moments les plus opportuns pour agir [27]. Car quand on a délibéré et que le moment d'agir est
proche, si ce qu'il est meilleur de faire n'est pas manifeste, c'est signe que
la différence des motifs, d'un côté ou de l'autre, n'est pas grande. C'est
pourquoi ne pas se décider alors, c'est manquer l'occasion parce qu'on soupèse
des bagatelles, ce qui est petitesse d'esprit.
Le
fait d'être économe, bien que ce soit une vertu chez les pauvres, rend un homme
inapte à mener à bien [28] les actions qui requièrent la force de nombreux
hommes [agissant] ensemble, car il affaiblit leur effort, qui doit être entretenu
et maintenu dans sa vigueur par une rémunération [29].
L'éloquence,
quand elle s'accompagne de flatterie porte les hommes à se fier à ceux qui la
possèdent, car la première a les apparences de la sagesse, et la deuxième a les
apparences de la bienveillance [30]. Ajoutez-leur la réputation militaire, et les hommes
sont [alors] portés à s'attacher et à s'assujettir à ceux qui réunissent ces
caractéristiques [31]; les deux premières leur donnant une garantie contre
les dangers qui pourraient venir de lui, la dernière leur donnant une garantie
contre les dangers qui pourraient venir d'autrui.
Le
défaut de science, c'est-à-dire l'ignorance des causes, porte un homme, ou
plutôt le contraint à se fier [32] au conseil et à l'autorité d'autrui. Car tous les
hommes qui se soucient de la vérité, s'ils ne se fient pas à eux-mêmes, doivent
se fier à l'opinion que quelque autre qu'ils pensent plus sage qu'eux-mêmes, et
qu'ils ne croient pas susceptible de les tromper.
L'ignorance
de la signification des mots est un défaut de compréhension [33] et elle porte les hommes à accepter de confiance,
non seulement la vérité qu'ils ne connaissent pas, mais aussi les erreurs, et
qui plus est, les absurdités [34] de ceux à qui ils se fient, car ni une erreur, ni
une absurdité ne peut être découverte sans une parfaite compréhension des mots.
De
cette ignorance vient que les hommes donnent différentes dénominations à une
seule et même chose, en fonction de la différence de leurs propres passions :
par exemple, ceux qui approuvent une opinion particulière la nomment opinion,
mais ceux qui ne l'apprécient pas la nomment hérésie, et pourtant, hérésie ne
signifie rien de plus qu'opinion particulière. Le mot a seulement une plus
grande teinture de colère [35].
De
là vient aussi que les hommes ne sont pas capables de distinguer, sans étude et
sans une grande faculté de comprendre, entre une seule action de nombreux
hommes et de nombreuses actions d'une multitude; comme, par exemple, entre la
seule action de tous les sénateurs de Rome
tuant Catalina, et les nombreuses
actions des sénateurs tuant César; et
c'est pourquoi ils sont disposés à prendre pour l'action du peuple ce qui est
une multitude d'actions faites par une multitude d'hommes, peut-être entraînés
par la persuasion d'un seul [36].
L'ignorance
des causes et de la constitution originelle du droit [37], de l'équité, de la loi et de la justice dispose
l'homme à faire de la coutume [38] et de l'exemple la règle de ses actions, de telle
sorte qu'il pense que l'injuste est ce qui a été la coutume de punir, et le
juste ce dont il peut produire un exemple d'impunité et d'approbation, ou
(comme les juristes qui usent de ce faux critère de justice le désignent par
une expression barbare) un précédent; comme les petits enfants qui n'ont pas
d'autre règle des bonnes et des mauvaises manières que les corrections qu'ils
reçoivent de leurs parents et de leur maître; sauf que les enfants sont fidèles
à leurs règles [39], alors que les hommes ne le sont pas parce que,
étant devenus forts et têtus, ils en appellent à la coutume contre la raison,
et à la raison contre la coutume, comme cela sert leurs intentions, fuyant la
coutume quand leur intérêt l'exige, et s'opposant à la raison aussi souvent que
la raison s'oppose à eux. Ce qui fait que la doctrine du juste et de l'injuste [40] est perpétuellement un objet de débat, tant par la
plume que par l'épée, alors que la doctrine [qui traite] des lignes et des
figures ne l'est pas, parce que les hommes ne se soucient pas, dans ce domaine,
de la vérité comme de quelque chose qui [puisse] contrecarre[r] leurs
ambitions, leur profit ou leurs désirs [41]. Mais je ne doute pas que, s'il avait été contraire
au droit de domination de quelqu'un, ou aux intérêts des hommes qui exercent
cette domination que les trois angles
d'un triangle fussent égaux aux deux angles d'un carré, cette doctrine
aurait été, sinon débattue, du moins réprimée par un autodafé de tous les
livres de géométrie, dans la limite du pouvoir de celui qui était concerné.
L'ignorance
des causes éloignées dispose les hommes à attribuer tous les événements aux
causes immédiates et instrumentales, car ce sont les seules causes qu'ils
perçoivent. Et de là, il arrive en tout lieu que les hommes qui sont accablés
par ce qu'ils doivent verser aux autorités légales [42] déchargent leur colère sur les publicains [43], c'est-à-dire les fermiers [généraux], les
percepteurs, et les autres fonctionnaires des recettes publiques, et se
collent [44] à ceux qui trouvent à redire contre le gouvernement
public; et quand, de ce fait, ils se sont engagés au-delà de ce qu'ils
[peuvent] espére[r] justifier [45], ils attaquent l'autorité suprême, par crainte de la
punition ou par honte du pardon qu'il faut [alors] recevoir.
L'ignorance
des causes naturelles dispose à la crédulité, comme quand on croit, [ce qui arrive]
souvent, à des choses impossibles, parce qu'on n'est pas capable de déceler
leur impossibilité, ne connaissant rien qui s'oppose à ce qu'elles soient
vraies. Et la crédulité dispose les hommes au mensonge, parce qu'ils aiment
être écoutés en compagnie; si bien que l'ignorance, par elle-même, sans
malice [46], peut faire qu'un peut homme croie des mensonges et
les répète, et, quelquefois aussi, en invente.
L'angoisse
de l'avenir dispose les hommes à s'enquérir des causes des choses, car la
connaissance de ces causes les rend plus capables d'organiser le présent à leur
meilleur avantage. La curiosité, ou amour de la connaissance des causes,
conduit l'homme, à partir de la considération de l'effet, à la recherche de la
cause, et, à nouveau, de la cause de cette cause, jusqu'à ce que, par
nécessité, il soit amené finalement à la pensée qu'il existe quelque cause sans
cause antérieure, c'est-à-dire une cause éternelle, qui est appelée Dieu par
les hommes. De sorte qu'il est impossible de faire une enquête approfondie des
causes naturelles sans être par là incliné à croire qu'existe un Dieu
éternel [47], quoique les hommes ne puissent avoir en leur esprit
aucune idée de lui qui corresponde [48] à sa nature. Car, tout comme un homme aveugle de
naissance, qui entend les hommes parler de se réchauffer auprès du feu, et qui est amené à s'y réchauffer
lui-même, peut facilement concevoir et être certain qu'il y a quelque chose que
les hommes appellent feu et qui est la cause de la chaleur qu'il sent, mais ne
peut imaginer à quoi ça ressemble, ni avoir dans son esprit une idée pareille à
celle de ceux qui le voient, un homme, par les choses visibles de ce monde, et
leur ordre admirable, peut concevoir [49] que tout cela a une cause, que les hommes appellent
Dieu, et cependant il n'a pas une idée ou une image [50] de ui dans son esprit.
Et
ceux qui font peu de recherches, ou n'en font pas du tout, sur les causes
naturelles des choses, sont cependant enclins, par la crainte qui vient de
l'ignorance même de ce qui a le pouvoir de leur faire beaucoup de bien ou de
mal, à supposer et à feindre en eux-mêmes différentes sortes de pouvoirs
invisibles, à redouter [51] leurs propres imaginations, à les invoquer en temps
de détresse, et à leur rendre grâces quand ce qu'on espérait a été obtenu avec
succès [52], faisant [ainsi] leurs dieux des créatures de leur
propre imagination [53]. De cette façon, les hommes, à partir d'une variété
innombrable de dieux, ont créé dans le monde d'innombrables sortes de
dieux [54]. Et cette crainte des choses invisibles est le germe
naturel de ce que chacun appelle religion pour lui-même, et superstition chez
ceux qui rendent un culte différent du leur et éprouvent une crainte
différente de la leur à l'égard de cette puissance.
Et
ce germe de religion, ayant été observé [55] par beaucoup, certains de ceux qui l'ont observé ont
été enclins par là à le nourrir, à l'apprêter [56], à lui donner forme de lois, et à y ajouter toute
opinion de leur propre invention sur les causes des événements futurs qu'ils
croyaient susceptible de leur permettre au mieux de gouverner les autres et
d'user au mieux pour leur propre compte de leurs pouvoirs.
Traduction Philippe Folliot
Version
téléchargée en août 2003.
[1] "manners".
(NdT)
[2] "such other
points of the small morals". F. Tricaud
traduit "small morals" par "savoir-vivre" (qu'on rend en
anglais plutôt par l'expression "good manners"). Je ne vois aucune
raison de négliger le "small" de Hobbes, d'autant plus que la version
latine dit bien "moralia parva". (NdT)
[3] "there is no
such finis ultimus (utmost aim) nor summum bonum (greatest good)". (NdT)
[4] "whose desires are at an end". (NdT)
[5] "the way" : le chemin, la voie, le moyen, la façon. (NdT)
[6] Voir note précédente. (NdT)
[7] Exactement, une vie contente, satisfaite ("contented life"). (NdT)
[8] Le sens n'est
évident, l'expression "in the firts place" peut ici autant signifier
"d'abord, en premier lieu" que "en première place, au premier
rang". (NdT)
[9] "a perpetual and restless desire". (NdT)
[10] "ease". La
traduction de R. Anthony ("repos") est peut-être maladroite, vu ce
que Hobbes a dit précédemment (bien que la différence soit évidemment facile à
faire entre la cessation du désir et le fait de se reposer). (NdT)
[11] "or being
flattered for excellence in some art or other ability of the mind". (NdT)
[12] "competitor".
(NdT)
[13] "to kill, subdue, supplant, or repel". (NdT)
[14] "needy men"
: deux sens possibles, hommes besogneux ou hommes nécessiteux. La traduction
"ambitieux" est loin d'être parfaite. (NdT)
[15] "Desire of
praise". (NdT)
[16] "benefits".
(NdT)
[17] "a desperate
debtor". (NdT)
[18] "hateful".
(NdT)
[19] "Fear of
oppression". le "à l'improviste" de F. Tricaud ne se justifie
pas. (NdT)
[20] "there is no other
way by which a man can secure his life and liberty". (NdT)
[21] "in tumult and sedition". (NdT)
[22] "to be
circumvented " : d'être circonvenus (usage rare), c'est-à-dire ou, au sens
propre (voir l'étymologie), entourés, pris de toutes parts, ou, au sens figuré,
être piégé, être victime de la ruse. (NdT)
[23] "in the precincts
of battle". (NdT)
[24] La traduction
littérale n'indique pas assez
clairement le sens : "Vainglorious men, such as without being
conscious to themselves of great sufficiency". (NdT)
[25] "to retire". Le verbe peut même avoir le sens de "se sauver". (NdT)
[26] Traduction choisie
pour la passage "the honour of their wisdom is lost" qu'il est
évidemment impossible de traduire par "l'honneur de leur sagesse est
perdu". (NdT)
[27] "fittest opportunities of action". (NdT)
[28] Idem chez R. Anthony. (NdT)
[29] "which to be
nourished and kept in vigour by reward". "reward"
a aussi le sens de récompense. (NdT)
[30] "kindness".
R. Anthony : "bonté". (NdT)
[31] En anglais, tout
simplement "to those men that have them". . Anthony
a tort d'utiliser un singulier. (NdT)
[32] "to rely". (NdT)
[33] "understanding"
(NdT)
[34] "nonsense". (NdT)
[35] "has only a
greater tincture of choler". (NdT)
[36] "led perhaps by
the persuasion of one". R. Anthony : "à l'instigation
d'un seul". (NdT)
[37] "original
constitution of right". (NdT)
[38] "custom".
(NdT)
[39] "rules".
(NdT)
[40] "right and wrong". (NdT)
[41] "lust" :
concupiscence (l'utilisation aurait été ici peu habile). (NdT)
[42] "men that are grieved with payments to the public". (NdT)
[43] Dans l'antiquité,
chevaliers romains chargés de recouvrer l'impôt. (NdT)
[44] "adhere". (NdT)
[45] "beyond hope of
justification" : c'est-à-dire au-delà de la légalité. Hobbes me semble
vouloir dire que quand la critique de l'autorité publique dépasse (même de peu)
le cadre de la légalité, elle risque de mener (vu les passions humaines) à la
plus grande illégalité, et c'est ainsi qu'on s'en prend au souverain. (NdT)
[46] "without malice". (NdT)
[47] "un dieu unique et éternel", dit le latin. (NdT)
[48] "answerable"
: qui réponde, qui corresponde, qui équivale. (NdT)
[49] "conceive".
(NdT)
[50] "an idea or image". (NdT)
[51] L'expression utilisée
("to stand in awe of") peut signifier : éprouver une crainte
religieuse. (NdT)
[52] "in the time of
an expected good success". Littéralement "bon
succès attendu - ou espéré". Le "succès inespéré" de G. Mairet
(Gallimard) me semble être un contresens. R. Anthony avait déjà fait un
contresens du même type, qui avait été rectifié par F. Tricaud. (NdT)
[53] "fancy". (NdT)
[54] Cette phrase est absente de la traduction de F. Tricaud. (NdT)
[55] Le verbe "to observe" a un anglais la même polysémie qu'en français. Je préfère ici le conserver. (NdT)
[56] Le verbe "to dress" a de nombreux sens : habiller, parer, arranger, traiter, mettre en ordre, dresser. Il s'agit ici de faire pousser un germe en le façonnant.