HOBBES :
LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.
Chapitre 1 – Chapitre 3 - Sommaire
des chapitres traduits avec notes - Index Philotra
Chapitre 2
De
l'imagination
Que,
quand une chose se trouve au repos [1], à moins que quelque chose d'autre ne la mette en
mouvement, elle reste à jamais au repos, c'est une vérité dont personne ne
doute [2]. Mais que,
quand une chose est en mouvement [3], elle reste éternellement en mouvement, à moins que
quelque chose ne l'arrête, bien que la raison soit la même (c'est-à-dire que
rien ne peut changer par soi-même [4]), cela n'est pas aussi facilement admis [5]. Car les hommes mesurent [6] non seulement les autres hommes, mais toutes les
autres choses à partir d'eux-mêmes [7], et parce qu'après un mouvement, ils se trouvent
eux-mêmes sujets à la souffrance et à la lassitude [8], ils pensent que toute chose se fatigue du mouvement
et cherche par elle seule le repos [9], ne considérant pas si ce n'est pas en quelque autre
mouvement que consiste ce désir de repos [10] qu'ils trouvent en eux-mêmes. C'est de là que les
écoles disent que les corps lourds tombent vers le bas par un appétit de repos [11] et de conservation dans ce lieu qui leur est propre [12], attribuant de façon absurde des appétits et la
connaissance de ce qui est bon pour leur conservation (ce qui est plus que ce
que l'homme a) à des choses inanimées.
Une
fois qu'un corps est en mouvement, il se meut (à moins que quelque chose
d'autre ne lui fasse obstacle [13]) éternellement, et quel que soit ce qui lui fait
obstacle, il est impossible, en un instant, d'y mettre fin, mais il faut du
temps, et que cela se fasse par degrés. Il se passe, dans ce mouvement qui se
fait dans les parties intérieures de l'homme lorsqu'il voit, qu'il rêve, etc.,
quelque chose de comparable à ce que nous voyons dans l'eau, même si le vent
s'arrête, quand les vagues, longtemps encore après, continuent [14] de rouler [15]. Car après que l'objet a été enlevé [16], ou l'oeil fermé, nous conservons encore une image
de la chose vue [17], quoique plus obscure [18] que quand nous la voyons. Et c'est ce que les Latins
nomment, en se fondant [19] sur l'image produite [20] dans la vision, imagination [21], et ils appliquent le mot, quoiqu'improprement, à
toutes les autres sensations. Mais les Grecs la nomment phantasme [22], ce qui signifie apparition, terme qui est aussi
approprié à l'une des sensations qu'aux autres [23]. L'IMAGINATION, donc, n'est rien d'autre qu'une sensation qui se dégrade [24], et on la trouve chez les hommes et de nombreuses
autres créatures vivantes, aussi bien dans le sommeil que dans la veille.
La
dégradation [25] de la sensation chez les hommes éveillés n'est pas
la dégradation du mouvement qui se fait dans la sensation, mais son
occultation [26], de la même manière que la lumière du soleil
occulte [27] la lumière des étoiles qui n'en exercent pas moins
leur fonction [28] par laquelle elles sont visibles de jour comme de
nuit. Mais, parce que, dans tout ce qui frappe [29] nos yeux, nos oreilles, et dans ce que les autres
organes reçoivent des objets extérieurs, seul ce qui est prédominant est
sensible, la lumière du soleil, donc, étant prédominante, nous ne sommes pas
affectés par l'action des étoiles. Et si quelque objet est ôté [30] de notre vue, bien que l'impression faite en nous
demeure, pourtant, d'autres objets se succédant, et agissant sur nous [31], l'imagination de ce qui est passé est
occultée [32] et rendue faible [33], comme la voix d'un homme dans les bruits de la
journée. De là s'ensuit que plus le temps est long après la vision ou la
sensation d'un objet, plus l'imagination est faible. Car le continuel changement
du corps humain détruit à la longue les parties qui furent mues dans la
sensation; de même [34] que la distance dans le temps et la distance dans
l'espace ont un seul et même effet sur nous. Car, de même qu'à une grande
distance dans l'espace, ce que nous voyons paraît vague [35], sans que nous puissions distinguer les plus petites
parties [36], et de même que les voix deviennent faibles et
inarticulées, de même aussi, après beaucoup de temps [37], notre imagination du passé est faible, nous
oublions [38] des villes que nous avons vues, de nombreuses rues
particulières, de nombreuses actions, et de nombreuses circonstances
particulières. Cette sensation qui se
dégrade [39], quand nous voulons exprimer la chose elle-même (je
parle du phantasme lui-même [40]), nous l'appelons imagination, comme je l'ai dit précédemment, mais quand nous voulons
exprimer la dégradation [41], et signifier que la sensation est affaiblie [42], vieille et passée, nous l'appelons souvenir [43]. C'est ainsi que l'imagination et le souvenir
ne sont qu'une seule chose qui, quand on l'envisage différemment, a des noms différents.
Beaucoup
de souvenirs [44], ou le souvenir de nombreuses choses, c'est ce que
l'on appelle expérience [45]. D'ailleurs, l'imagination n'étant que celle de ces
choses qui ont été antérieurement perçues par la sensation, ou totalement en
une fois, ou par parties en plusieurs fois, la première (imaginer l'objet
entier, comme il était présenté à la sensation) est l'imagination simple [46], comme quand l'on imagine un homme, ou un cheval,
qui a été vu antérieurement. L'autre est composée [47], quand, à
partir de la vision d'un homme à un moment, et d'un cheval à un autre, nous
concevons [48] dans notre esprit [49] un centaure. Ainsi, quand un homme compose l'image
de sa propre personne avec l'image des actions d'un autre homme, comme quand
un homme s'imagine être un Hercule ou
un Alexandre (ce qui arrive souvent à
ceux qui ne songent qu'à [50] lire des romans [51]), c'est une imagination composée, et, à proprement
parler, ce n'est qu'une fiction de l'esprit [52]. Il y a aussi d'autres imaginations chez les hommes,
même éveillés, qui naissent d'une grande impression [53] qui se fait dans la sensation, comme quand nous
regardons fixement le soleil, et que l'impression en laisse une image devant
nos yeux pendant longtemps, et comme quand, après avoir été longtemps et avec
passion attentif à des figures géométriques, un homme a [54], dans le noir, quoiqu'éveillé, les images des lignes
et des angles devant les yeux. Lequel genre de phantasme [55] n'a pas de nom particulier, étant une chose qui ne
tombe pas habituellement dans les conversations humaines.
Les
imaginations de ceux qui dorment sont celles que nous nommons des rêves. Et ceux-ci aussi (comme toutes
les autres imaginations) ont d'abord été, ou totalement, ou par parties, dans la
sensation. Et parce que, dans la sensation, le cerveau et les nerfs, qui sont
les organes nécessaires de la sensation, sont si engourdis dans le sommeil
qu'ils ne sont pas aisément mus par l'action des objets extérieurs, il ne peut
pas advenir [56] dans le sommeil d'autre imagination, et par
conséquent pas d'autre rêve, que ceux qui procèdent de l'agitation des parties
intérieures du corps humain; lesquelles parties intérieures, par la connexion
qu'elles ont avec le cerveau et les autres organes, quand elles sont
agitées [57], maintiennent ceux-ci en mouvement [58], de façon telle que les imaginations qui se sont
faites là antérieurement apparaissent comme si l'on était éveillé, sauf que les
organes des sens étant à ce moment engourdis [59], et que, ainsi, aucun nouvel objet ne peut s'en
rendre maîtres et les obscurcir par une impression plus vigoureuse, un rêve
doit nécessairement être plus clair, dans le silence de la sensation, que nos
pensées éveillées. De là vient que c'est une chose difficile, et jugée impossible
par de nombreuses personnes, de distinguer exactement entre la sensation et le
rêve. Pour ma part, quand je considère que, dans les rêves, je ne pense pas souvent
ni constamment [60] aux mêmes personnes, endroits, objets et actions que
lorsque je suis éveillé, que je ne me rappelle pas un enchaînement si long de
pensées cohérentes [61] en rêvant que dans les autres moments, et parce
qu'éveillé, j'observe souvent l'absurdité des rêves, mais ne rêve jamais de
l'absurdité de mes pensées éveillées, cela suffit bien [62] pour que, étant éveillé, je sache que je ne rêve
pas, quoique, quand je rêve, je pense être éveillé.
Et
voyant que les rêves sont causés par l'agitation [63] de certaines des parties intérieures du corps, des
agitations différentes [64] doivent nécessairement [65] causer des rêves différents. Et de là, avoir froid
quand on est couché fait naître des rêves de peur [66], et produit la pensée et l'image de quelque objet
effrayant [67], le mouvement du cerveau aux parties intérieurs, et
des parties intérieures au cerveau étant réciproques. La colère cause de la
chaleur dans certaines parties du corps quand nous sommes éveillés; ainsi,
quand nous dormons, la surchauffe [68] des mêmes parties cause la colère, et fait naître
dans le cerveau l'imagination [69] d'un ennemi. De la même façon, comme la bienveillance
[70] naturelle cause l'envie de faire quelque chose [71] quand nous sommes éveillés et que l'envie [72] produit de la chaleur [73] dans certaines autres parties du corps, aussi trop
de chaleur dans ces parties, pendant que nous dormons, fait naître dans le
cerveau une imagination de quelque démonstration de bienveillance [74]. En somme, nos rêves sont l'inverse de nos
imaginations éveillées, le mouvement, quand nous sommes éveillés, commençant à
une extrémité [75], et quand nous rêvons, à l'autre extrémité.
Le
plus difficile est de discerner son rêve de ses pensées éveillées quand, pour
des raisons fortuites [76], nous ne nous apercevons pas que nous avons dormi [77], ce qui arrive facilement à quelqu'un plein de
pensées effrayantes, dont la conscience [78] est très troublée, et qui dort sans s'être mis au
lit, sans s'être déshabillé, par exemple quelqu'un qui somnole sur une chaise.
Car celui qui prend la peine et le soin [79] de se coucher pour dormir, au cas où lui vient un
phantasme incorrect [80] et extravagant [81], ne peut pas aisément s'imaginer [82] que c'est autre chose qu'un rêve. Nous lisons [83] comment Marcus
Brutus (celui à qui Jules César
laissa la vie [84], qui fut aussi son favori, et qui pourtant fut son
meurtrier), à Philippes, la nuit qui précéda
la bataille qu'il devait livrer contre César
Auguste, vit une apparition effrayante, ce qui est couramment rapporté par
les historiens comme une vision, alors que, considérant les circonstances, on
peut juger que ce n'était rien qu'un bref rêve. Car assis dans sa tente, pensif
et troublé par l'horreur de son acte téméraire, assoupi dans le froid, il était
facilement amené [85] à rêver à ce qui l'effrayait, et la crainte le fit
se réveiller comme par degrés, tout comme elle dut aussi faire nécessairement
s'évanouir l'apparition par degrés; et comme il n'avait aucune certitude [86] qu'il avait dormi, il n'avait aucune raison de
penser que ce n'était qu'un rêve ou quelque chose d'autre qu'une vision. Et ce
n'est pas un événement très rare, car même ceux qui sont parfaitement éveillés,
s'ils sont craintifs [87] et superstitieux, sont sous l'emprise [88] de contes effrayants et, seuls dans l'obscurité,
sont sujets aux mêmes phantasmes [89], et ils croient voir des esprits, des fantômes
d'hommes morts qui marchent dans les cimetières, alors qu'il s'agit, soit de
leurs seules fantaisies [90], soit de la friponnerie [91] de personnes qui se servent d'une telle crainte superstitieuse
pour se rendre déguisés dans la nuit en des lieux qu'ils veulent
fréquenter [92] sans que cela se sache [93].
C'est
de ce fait d'ignorer comment on distingue les rêves, et les autres phantasmes
vifs [94] de la vision et de la sensation, que sont nées, dans
le temps passé, la plus grande partie de la religion des Gentils [95], qui rendaient un culte aux satyres, aux faunes, aux
nymphes et à tout ce qui était semblable, et de nos jours, l'opinion que le
peuple inculte [96] a des fées, des fantômes, des lutins, et du pouvoir
des sorcières. Car, en ce qui concerne les sorcières, je ne pense pas que leur
sorcellerie soit un réel pouvoir, mais, cependant, elles sont justement punies
pour la fausse croyance qu'elles peuvent commettre de tels méfaits, ceci joint
à leur intention de les commettre si elles le pouvaient, leur pratique [97] étant plus proche d'une nouvelle religion que d'un
art [98] ou d'une science. Pour les fées et les fantômes
errants [99], l'opinion [qu'ils existent] [100], je pense, a été à dessein [101] enseignée, ou non réfutée, pour garder le crédit de
l'utilisation de l'exorcisme, des signes de croix, de l'eau bénite, et d'autres
pareilles inventions des hommes qui s'occupent de spiritualité [102]. Toutefois, il n'y a pas de doute que Dieu puisse
produire des apparitions non naturelles [103], mais qu'Il le fasse aussi souvent que les hommes
doivent redouter de telles choses plus qu'ils ne redoutent l'arrêt ou le
changement du cours de la Nature, qu'il peut aussi arrêter ou changer, ce n'est
pas [là] un article de la foi Chrétienne [104]. Mais les hommes mauvais, sous prétexte que Dieu
peut faire n'importe quoi, s'enhardissent à dire n'importe quoi, quand cela
sert leur dessein [105], quoiqu'ils sachent que ce n'est pas vrai. C'est au
sage de ne pas les croire au-delà de la droite raison [106] qui établit ce qui apparaît croyable dans ce qu'ils
disent [107]. Si cette crainte superstitieuse des esprits était
ôtée, et avec elle les prédictions [108] tirées des rêves, les fausses prophéties, et de
nombreuses autres choses qui en dépendent, par lesquelles des personnes
artificieuses et ambitieuses [109] abusent les gens simples, les hommes seraient bien
plus propres [110] à l'obéissance civile qu'ils ne le sont.
Cela
devrait être le travail des écoles, mais elles entretiennent plutôt une telle
doctrine. Car (ne sachant pas ce que sont l'imagination et les sensations)
elles enseignent ce qu'elles reçoivent [111]. Certains disent que les imaginations naissent
d'elles-mêmes et qu'elles n'ont pas de cause, d'autres qu'elles naissent le
plus couramment de la volonté [112], et que les bonnes pensées sont insufflées [113] (ou inspirées) à l'homme par Dieu, et les mauvaises
pensées par le Diable; ou que les bonnes pensées sont versées (ou infusées) en
lui par Dieu, et les mauvaises par le Diable. Certains disent que les sens
reçoivent les espèces des choses [114] et les transmettent au sens commun, que le sens commun les transmet à
l'imagination, l'imagination à la mémoire, et la mémoire au jugement, comme des
choses qui passent des mains de l'un aux mains de l'autre, tout cela avec des
mots qui ne font rien comprendre.
L'imagination [115], qui est excitée en l'homme (ou en toute autre créature
douée de la faculté d'imaginer) par des mots, ou d'autres signes volontaires,
est ce que, généralement, nous appelons entendement [116], qui est commun à l'homme et aux bêtes. Car un
chien, par accoutumance [117], comprendra [118] l'appel ou la réprimande de son maître, et ainsi le
feront de nombreuses autres bêtes. Cet entendement qui est particulier à l'homme
est non seulement la compréhension de sa volonté [119], mais aussi de ses conceptions et de ses pensées,
par la suite et l'agencement [120] des noms des choses dans les affirmations, les
négations, et les autres formes de discours; et de cette sorte d'entendement,
je vais parler ci-dessous.
Traduction Philippe Folliot
Version
téléchargée en août 2003.
[1] "when a thing lies still". (NdT)
[2] Allusion au fameux principe d'inertie, qui va être habilement appliqué à la question de l'imagination. (NdT)
[3] "motion". (Ndt)
[4] R. Anthony : "à savoir que rien ne peut apporter de changement en soi". (NdT)
[5] Même allusion (fine psychologiquement)
au principe d'inertie. (NdT)
[6] R. Anthony :
"jugent". (NdT)
[7] On pourra rapprocher
de Spinoza. (NdT)
[8] "subject after motion to pain and lassitude". (NdT)
[9] R. Anthony :
"ils pensent qu'il en est de même des choses, qu'elles se fatiguent à se
mouvoir et aspirent spontanément au repos". (NdT)
[10] "that desire of rest". (NdT)
[11] R. Anthony : "désir de se reposer". (NdT)
[12] R. Anthony : "et de se placer à l'endroit qui convient le mieux à la conservation de leur nature". (NdT)
[13] R. Anthony : "ne l'empêche de se mouvoir". (NdT)
[14] Hobbes dit précisément "ne cessent pas de rouler"("give not over rolling"). (NdT)
[15] R. Anthony : "de s'élever". (NdT)
[16] R. Anthony :
"s'est éloigné". (NdT)
[17] "an image". (NdT)
[18] "more
obscure". (NdT)
[19] "from".(NdT)
[20] R. Anthony : "qui se fait". (NdT)
[21] "imagination". (NdT)
[22] R. Anthony : "fantaisie". G. Mairet "illusion". (NdT)
[23] R. Anthony : "à un sens qu'à un autre". (NdT)
[24] "decaying
sense" : to decay : tomber en décadence, en ruine, se délabrer, pourrir,
se corrompre. R. Anthony : "sensation décroissante". (NdT)
[25] "The decay".
R. Anthony : "la décroissance". (NdT)
[26] "an obscuring of it". On eût pu traduire par "obscurcissement", solution de R. Anthony et de G. Mairet. (NdT)
[27] "obscureth". Cette phrase fera comprendre qu'il était difficile d'utiliser dans ce passage les mots "obscurcissement", "obscurcir". R. Anthony : "fait pâlir". G. Mairet traduit néanmoins : "la lumière du soleil obscurcit la lumière des étoiles." (NdT)
[28] "virtue". R. Anthony : "la vertu". (NdT)
[29] R. Anthony : "parmi toutes les impressions (...) reçoivent". Le choix du mot "stimuli", ici, par G. Mairet, est particulièrement maladroit, puique justement une partie de ce qui nous affecte ne provoque pas de réaction. (NdT)
[30] R. Anthony : "éloigné". (NdT)
[31] R. Anthony : "survenant et nous impressionnant à leur tour". (NdT)
[32] "obscured"."obscurcie" ou "indistincte" est peut-être ici meilleur. (NdT)
[33] "weak". (NdT)
[34] R. Anthony : "de
sorte que"(??). Idem chez G. Mairet. (NdT)
[35] "dim". (NdT)
[36] R. Anthony :
"indistinct dans les détails". (NdT)
[37] "after great distance of time". (NdT)
[38] Plus exactement, nous perdons ("lose"). R. Anthony : "il nous échappe". (NdT)
[39] R. Anthony : "décroissante". (NdT)
[40] R. Anthony : "je veux dire le fantôme lui-même". (NdT)
[41] R. Anthony : "la
décroissance". (NdT)
[42] "fading". R. Anthony : "se fane". (NdT)
[43] "memory". R. Anthony traduit maladroitement "mémoire". Idem de la part de G. Mairet. Cette traduction n'est possible que si l'on considère la mémoire comme un acte, non comme une faculté (ce qui est assez inhabituel). (NdT)
[44] R. Anthony :
"beaucoup de mémoire". (NdT)
[45] "experience".
(NdT)
[46] "simple".
(NdT)
[47] "compounded".
(NdT)
[48] "conceive".
(NdT)
[49] "in our
mind". (NdT)
[50] "taken with". (NdT)
[51] R. Anthony : "à
ceux qui s'adonnent aux lectures de romans". (NdT)
[52] "but a fiction of the mind". (NdT)
[53] "impression". (NdT)
[54] Hobbes utilise le futur ("shall ... have"). (NdT)
[55] R. Anthony : "d'imaginations". (NdT)
[56] R. Anthony : "se produire". (NdT)
[57] "distempered". Il paraît difficile de traduire par "dérangées" ou par "troublées" (choix de R. Anthony). (NdT)
[58] "motion". (NdT)
[59] "benumbed". (NdT)
[60] R. Anthony : "ni
avec consistance". (NdT)
[61] "so long a train
of coherent thoughts". (NdT)
[62] "I am well satisfied that". R. Anthony : "je me suis bien persuadé". (NdT)
[63] "distemper". R. Anthony : "le trouble". (NdT)
[64] Ici "diverse (distemper)",
plus loin "différent" (dreams). (NdT)
[65] "must needs". (NdT)
[66] R. Anthony : "de terreur". (NdT)
[67] R. Anthony : "des pensées et des images terrorisantes". (NdT)
[68] "overheating". R. Anthony, en traduisant par "sensation de chaleur" n'est pas loin d'introduire un élément psychologique (renvoyant à la conscience) là où il faut d'abord voir un strict mécanisme physique. (NdT)
[69] "imagination". (NdT)
[70] R. Anthony : "l'amour". G. Mairet : "la tendresse". (NdT)
[71] "desire". Il
semble difficile, vu le sens de la phrase, de choisir le mot "désir",
qui ne serait pas assez précis. Hobbes veut dire que la bonté naturelle crée en
l'individu un souhait de manifester la tendance par des actes. (NdT)
[72] "desire". (NdT)
[73] R. Anthony :
"donne chaud". On s'étonne d'une telle traduction. (NdT)
[74] "some kindness shown." R. Anthony : "des imaginations lubriques". (NdT)
[75] R. Anthony : "à
un bout". (NdT)
[76] "by some accident". (NdT)
[77] R. Anthony : "quelque accident nous empêche de remarquer que nous avons dormi". (NdT)
[78] "conscience". (NdT)
[79] "For he that
taketh pains, and industriously ...". (NdT)
[80] "uncouth". R. Anthony : "insolite". G. Mairet "chimère fantastique". (NdT)
[81] "exorbitant".
R. Anthony : "extraordinaire". (NdT)
[82] "think". R. Anthony : "penser". (NdT)
[83] Plutarque : Brutus.Plutarque nous dit que Brutus vit un spectre horrible. Le spectre restant silencieux, Brutus lui demanda ce qu'il venait faire. Le fantôme lui répondit qu'ils se verraient dans les plaines de Philippes. L'épicurien Cassius lui expliqua au matin qu'il ne s'agissait que d'un effet de l'imagination. (NdT)
[84] Brutus avait pris le parti de Pompée (Plutarque). L'expression utilisée par Hobbes ("one that had his life given by Julius Caesar") peut sembler amusante quand on apprend par Plutarque que César laissa la vie à Brutus surtout parce qu'il avait aimé la mère de ce dernier et était persuadé d'être son père ("had his life given"!!). (NdT)
[85] R. Anthony : "il lui était bien naturel". (NdT)
[86] "assurance". (NdT)
[87] R. Anthony :
"timorés". (NdT)
[88] "Possessed with". R. Anthony : "sous le coup". (NdT)
[89] R. Anthony : "illusions". (NdT)
[90] R. Anthony : "alors qu'ils sont ou simplement le jouet de leur imagination". (NdT)
[91] R. Anthony : "supercherie". (NdT)
[92] "to haunt" :
fréquenter, mais aussi (image subtile de Hobbes) hanter. (NdT)
[93] Exactement "to pass
disguised in the night to places they would not be known to haunt". (NdT)
[94] "strong". R.
Anthony : "illusions fortes". (NdT)
[95] Païens. (NdT)
[96] "rude
people". R. Anthony : "grossier". (NdT)
[97] "trade". (NdT)
[98] "craft".
(NdT)
[99] "And for fairies,
and walking ghosts". R. Anthony :
"esprits promeneurs". (NdT)
[100] "the opinion of
them". (NdT)
[101] "on purpose". (NdT)
[102] "ghostly men" (hommes spirituels). L'expression n'est pas choisie par hasard par Hobbes ("walking ghosts ... ghostly men."). R. Anthony : traduits "gens superstitieux". (NdT)
[103] "unnatural
apparitions". (NdT)
[104] Christian faith".
(NdT)
[105] "their turn".
R. Anthony : "leur intérêt". (NdT)
[106] "right reason." (NdT)
[107] R. Anthony : "Il appartient au sage de ne pas les croire au-delà des limites que la saine raison assigne à la crédibilité de ce qu'ils disent". (NdT)
[108] R. Anthony : "les
pronostics". (NdT)
[109] "crafty ambitious
persons". (NdT)
[110] "much more fitted". R. Anthony : "beaucoup mieux adaptés". (NdT)
[111] Au présent dans le
texte de Hobbes. R. Anthony : "les gens d'Ecole enseignent ce qu'ils ont
appris. (NdT)
[112] "will". (NdT)
[113] R. Anthony : "soufflées". (NdT)
[114] Voir I,1. R. Anthony : "les images des choses". (NdT)
[115] "imagination". (NdT)
[116] ou compréhension,
intelligence ("understanding")
[117] "by custom". (NdT)
[118] "will
understand". (NdT)
[119] "the understanding
not only his will". (NdT)
[120] "by the sequel and contexture". R. Anthony : "au moyen de la succession et de la contexture". (NdT)