PHILOTRAHOBBES : LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.

Chapitre 32Chapitre 34 - Sommaire des chapitres traduits avec notes - Index Philotra

            Chapitre 33 : Du nombre, de l'antiquité, du but, de l'autorité et des interprètes des livres de l'Ecriture sainte.

            Par livres de l'ECRITURE sainte, on entend les livres qui doivent être le canon [1], c'est-à-dire les règles de la vie chrétienne. Et comme toutes les règles de vie que les hommes sont tenus en conscience d'observer sont des lois, la question de l'Ecriture est la question de ce qu'est la loi, aussi bien naturelle que civile, dans toute la Chrétienté. En effet, quoiqu'il ne soit pas précisé dans l'Ecriture quelles lois chaque roi chrétien doit instituer en son propre empire, il est cependant précisé quelles lois il ne doit pas instituer. Par conséquent, étant donné que j'ai déjà prouvé que les souverains sont les seuls législateurs dans leur propre empire, sont seuls canoniques, c'est-à-dire lois [2], les livres qui sont établis comme tels par l'autorité souveraine. Il est vrai que Dieu est le souverain de tous les souverains, et que quand il parle à un sujet, il doit être obéi, quel que soit l'ordre contraire d'un quelconque potentat de ce monde [3]. Mais la question n'est pas celle de l'obéissance à Dieu, elle est de savoir quand Dieu a parlé et ce qu'il a dit, ce qui, pour les sujets qui n'ont pas de révélation surnaturelle, ne peut être connu que par cette raison naturelle qui les guide, pour obtenir la paix et la justice, dans l'obéissance à l'autorité de leurs Républiques respectives, c'est-à-dire de leurs souverains légitimes. Conformément à cette obligation, je ne peux reconnaître comme Ecriture sainte d'autres livres de l'Ancien Testament que ceux que l'autorité de l'Eglise d'Angleterre [4] a ordonné de reconnaître comme tels. Quels sont ces livres, on le sait assez sans en dresser ici le catalogue, ce sont les mêmes qui sont reconnus par saint Jérôme, qui tenait les autres pour apocryphes, à savoir la Sagesse de Salomon, l'Ecclésiastique [5], Judith, Tobit, le premier et le second livre des Macchabées (bien qu'il ait vu le premier en hébreu) et les troisième et quatrième livres d'Esdras. Pour ce qui est des livres canoniques, Josèphe [6], un juif érudit qui écrivait à l'époque de l'empereur Domitien, en compte vingt-deux, faisant s'accorder ce nombre avec celui des lettres de l'alphabet hébraïque. Saint Jérôme fait de même, quoiqu'ils ne comptent pas de la même manière. Car Josèphe compte cinq livres de Moïse, treize des prophètes qui écrivent l'histoire de leur propre époque (comment cela s'accorde avec les écrits prophétiques contenus dans la Bible, nous le verrons ci-après), et quatre d'hymnes et de préceptes moraux. Mais saint Jérôme compte cinq livres de Moïse, huit des prophètes, et neuf d'autres écrits sacrés qu'il nomme hagiographes. Les Septante, qui étaient soixante-dix érudits juifs que Ptolémée, roi d'Egypte, avait envoyé chercher pour traduire la loi juive d'hébreu en grec, ne nous ont pas laissé dans la langue grecque, comme Ecriture Sainte, d'autres livres que ceux qui sont reçus dans l'Eglise d'Angleterre.

 

            Quant aux livres du Nouveau Testament, ils sont également reconnus comme canon par toutes les Eglises chrétiennes, et par toutes les sectes de chrétiens, si tant est [7] que ces dernières en reconnaissent certains comme canoniques [8].

 

            Qui furent les rédacteurs [9] originaux des différents livres de l'Ecriture sainte, cela n'a été mis en évidence par aucun témoignage suffisant d'une autre histoire [10], qui est la seule preuve d'une chose de fait [11], et il ne peut y avoir aucune preuve de la raison naturelle, car la raison sert uniquement à convaincre de la vérité d'une consécution, non d'un fait. La lumière qui doit nous guider dans cette question doit donc être celle que nous offrent les livres eux-mêmes; et cette lumière, quoiqu'elle ne nous montre pas qui a rédigé chaque livre, n'est pourtant pas inutile pour nous faire savoir à quelle époque le livre a été écrit. Et premièrement, dans le Pentateuque, que ces cinq livres soient nommés livres de Moïse n'est pas une preuve qu'ils ont été écrits par Moïse; pas plus que ces titres, le livre de Josué, le livre des Juges, le livre de Ruth, le livre des Rois, ne sont des preuves suffisantes qu'ils furent écrits par Josué, les Juges, Ruth et par les Rois. Car dans les titres des livres, le sujet est aussi souvent indiqué que le rédacteur. L'histoire de Tite-Live indique le rédacteur, mais l'histoire de Scanderbeg [12] tire son titre de son sujet. On lit au dernier chapitre du Deutéronome, verset 6, à propos du tombeau de Moïse, que personne ne connaît son tombeau jusqu'à ce jour [13], c'est-à-dire jusqu'au jour où ces paroles furent écrites. Il est donc manifeste que ces paroles furent écrites après son inhumation. En effet, ce serait faire une étrange interprétation que de dire que Moïse a parlé de son propre tombeau (même par prophétie) pour dire que ce tombeau n'a pas été trouvé jusqu'au jour où il vivait encore. Mais quelqu'un peut peut-être alléguer que le dernier chapitre seulement, et non l'ensemble du Pentateuque, a été écrit par un autre homme, mais pas le reste. Considérons donc que ce qu'on trouve au livre de la Genèse, chapitre XII, verset 6 : Et Abraham traversa le pays jusqu'au lieu de Sichem,  jusqu'à la plaine de Moré, et les Cananéens étaient alors dans le pays [14], ce sont nécessairement les paroles de quelqu'un qui écrivait quand les Cananéens n'étaient pas dans le pays, et par conséquent, ce ne sont pas les paroles de Moïse, qui mourut avant d'y entrer. De même, dans les Nombres, chapitre XXI, verset 14, le rédacteur cite un livre plus ancien, intitulé le Livre des guerres du Seigneur [15], ou étaient consignés les actes de Moïse à la mer rouge et au torrent d'Arnon. Il est donc suffisamment clair que les cinq livres de Moïse furent écrits après son époque, quoiqu'il ne soit pas aussi évident [de dire] combien de temps après.

 

            Mais bien que Moïse n'ait pas composé [16] ces livres dans leur totalité, et dans la forme où nous les avons, il a cependant rédigé tout ce qu'il y est dit avoir rédigé, comme par exemple le volume de la loi qui est contenu, semble-t-il, dans le chapitre XI du Deutéronome, et dans les chapitres suivants jusqu'au vingt-septième, qui fut, d'après les ordres de Dieu, écrit sur des pierres à l'entrée des Juifs dans le pays de Canaan [17]. Ces textes, Moïse les écrivit lui-même, et les donna aux prêtres et aux anciens d'Israël [18], pour qu'ils soient lus tous les sept ans à tout Israël, quand les Juifs se rassemblent pour la fête des Tabernacles [19]. Et c'est cette loi dont les rois devaient, selon les ordres de Dieu (quand ils auraient établi cette forme de gouvernement), recevoir des prêtres et des Lévites une copie, loi que Moïse ordonna aux prêtres et aux Lévites de mettre à coté de l'Arche [20], et qui, après avoir été perdue, fut, longtemps après, retrouvée par Hilkija [21] et envoyée au roi Josias qui, la faisant lire au peuple, renouvela l'Alliance [22] entre Dieu et le peuple juif [23].

 

            Que le livre de Josué ait été aussi écrit bien après son époque, c'est ce qui ressort de nombreux passages du livre lui-même. Josué fit dresser douze pierres au milieu du Jourdain [24], pour commémorer leur passage, dont le rédacteur dit : Elles y sont jusqu'à ce jour [25]; jusqu'à ce jour étant une expression qui signifie depuis une époque passé, au-delà de la mémoire humaine. De la même manière, sur le fait que le Seigneur dise qu'il a roulé loin du peuple [juif] l'opprobre d'Egypte [26], le rédacteur dit : Ce lieu est appelé Guilgal [27] jusqu'à ce jour [28], expression qui n'aurait pu convenir à l'époque de Josué. De même, du nom de la vallée d'Akor, nom qui vient du trouble occasionné dans le camp par Akân [29], le rédacteur dit : demeure jusqu'à ce jour [30], ce qui doit donc nécessairement se situer longtemps après l'époque de Josué. Des preuves du même genre, il en existe beaucoup, comme en Josué, VIII, 29; XIII,13; XIV, 14; XV, 63 [31].

 

            La même chose est manifeste par des preuves du livre des Juges, I, 21,26; VI, 24; X, 4; XV, 19; XVII, 6 [32], et de Ruth, I, 1 [33], mais surtout des Juges, XVIII, 30, où il est dit que Jonathan et ses fils furent prêtres de la tribu de Dan jusqu'au jour de la captivité du pays [34].

 

            Il existe des preuves semblables que les livres de Samuel furent aussi écrits après sa propre époque : 1. Samuel, V, 5; VII, 13,15; XXVII, 6 [35] et XXX, 25, où, après que David eut adjugé une part égale du butin à ceux qui avaient gardé les bagages et ceux qui avaient combattu, le rédacteur dit : Il en fit pour Israël un statut et une ordonnance jusqu'à ce jour [36]. De même, quand David (contrarié [37] que le Seigneur ait tué Ouzza pour avoir avancé la main afin de soutenir l'Arche [38]) appela le lieu Pérets-Uzza [39], le rédacteur dit qu'il est appelé ainsi jusqu'à ce jour [40]. Donc, l'époque où fut rédigé ce livre doit se situer longtemps après l'événement, c'est-à-dire longtemps après l'époque de David.

 

            Pour ce qui est des deux livres des Rois, et des deux livres des Chroniques, outre les passages qui mentionnent des monuments dont le rédacteur dit qu'ils demeurent jusqu'à sa propre époque, tels que 1.Rois, IX, 13; IX, 21; X, 12; XII, 19; 2.Rois, II, 22; X, 27; XIV, 7; XVI, 6, XVII, 23; XVII, 34; XVII, 41; 1.Chroniques, IV, 41; V, 26 [41], le fait que leur histoire se poursuit jusqu'à cette époque est une preuve suffisante qu'ils furent écrits après la captivité de Babylone. En effet, les faits consignés sont toujours plus anciens que le registre où ils sont consignés, et beaucoup plus anciens que les livres qui font mention du registre et qui le citent, comme ces livres le font en différents passages, renvoyant le lecteur aux chroniques des rois de Juda, aux chroniques des rois d'Israël, aux livres du prophète Samuel, du prophète Natan, du prophète Ahiyya, à la vision de Jehdo, aux livres du prophète Shemaya et du prophète Iddo [42].

 

            Les livres d'Esdras et de Néhémie furent certainement écrits après le retour de captivité des Juifs, car ils relatent ce retour, la reconstruction des murailles et des maisons de Jérusalem, le renouvellement de l'Alliance [43] et l'organisation politique.

 

            L'histoire de la reine Esther est du temps de la captivité, et le rédacteur était donc de la même époque, ou d'une époque postérieure.

 

            Le livre de Job ne contient aucun signe précisant l'époque où il fut écrit, et quoiqu'il apparaisse de façon suffisante (Ezéchiel, XIV, 14 et Jacques, V, 11) qu'il n'est pas un personnage inventé, le livre lui-même ne semble cependant pas être une histoire, mais semble être un traité concernant une question très débattue dans l'Antiquité [44] : pourquoi les méchants ont-ils souvent prospéré dans le monde, alors que les bons ont été affligés? C'est d'autant plus probable que, du début jusqu'au troisième verset du chapitre III, où commence la complainte de Job, le texte hébreu est (comme l'atteste St Jérôme) en prose, et de là jusqu'au sixième verset du dernier chapitre en vers hexamètres, et que le reste de ce chapitre est de nouveau en prose; de sorte que le débat est entièrement en vers, et que la prose est ajoutée, tenant lieu de préface au début et d'épilogue à la fin. Or, les vers ne sont pas le style habituel de ceux qui, soit sont eux-mêmes dans une grande douleur, comme Job, soit viennent les réconforter, comme le firent ses amis, mais en philosophie, surtout en philosophie morale, ce style est fréquent dans l'Antiquité.

 

            Les Psaumes furent pour la plupart écrits par David, à l'usage du choeur. Y sont ajoutés quelques cantiques de Moïse et d'autres saints personnages, et certains après le retour de captivité, comme les psaumes 137 et 126, et il est évident par là que le psautier fut compilé, et mis en forme comme nous le connaissons aujourd'hui, après le retour des Juifs de Babylone.

 

            Les Proverbes, étant un recueil de sages et pieuses paroles, de Salomon pour une part, d'Agour, le fils de Yaqé, pour une autre, et de la mère du roi Lemouël, pour une autre encore, on ne peut pas, avec une probabilité suffisante, penser qu'ils ont été rassemblés par Salomon plutôt que par Agour ou la mère de Lemouël, mais il faut penser que, même si les sentences sont les leurs, cependant les rassembler ou les compiler a été l'oeuvre de quelque autre saint homme qui a vécu après eux.

 

            Les livres de L'Ecclésiaste et du Cantique des Cantiques n'ont rien qui ne soient de Salomon, à l'exception des titres et des incipit [45]. En effet, les dénominations Les paroles du prêcheur, fils de David, roi de Jérusalem, et Le Cantique des Cantiques, qui est de Salomon, semblent avoir été choisies pour pouvoir distinguer les livres de l'Ecriture quand ils furent rassemblés pour constituer l'unique corps de la loi, afin que ce ne soit pas seulement la doctrine, mais aussi les [noms des] auteurs qui puissent être conservés.

 

            Parmi les Prophètes, les plus anciens sont Sophonie, Jonas, Amos, Osée, Isaïe et Michée, qui vivaient à l'époque d'Amasias et Azarias, encore appelé Ozias, rois de Juda. Mais le livre de Jonas n'est pas ce qu'on peut proprement appeler le livre de sa prophétie, car cette prophétie est contenue en ces quelques mots [46] : quarante jours et Ninive sera détruite [47], mais une histoire ou narration de son insoumission [48] et de sa contestation des commandements de Dieu; de sorte qu'il est peu probable qu'il en soit l'auteur, vu qu'il en est le sujet. Mais le livre d'Amos est sa prophétie.

 

            Jérémie, Abdias, Nahoum et Habaquq prophétisèrent à l'époque de Josué.

 

            Ezéchiel, Daniel, Aggée et Zacharie prophétisèrent pendant la captivité.

 

            Quand prophétisèrent Joël et Malachie, ce n'est pas évident par leurs écrits. Mais si l'on considère les incipit et titres de leurs livres, il est assez manifeste que l'ensemble des Ecritures de l'Ancien Testament furent disposés dans la forme où nous les connaissons après le retour des Juifs de leur captivité de Babylone, et avant l'époque de Ptolémée Philadelphe, qui les fit traduire en grec par soixante-dix hommes qui lui furent envoyés de Judée dans ce but. Et si les livres apocryphes (qui nous sont recommandés par L'Eglise car, quoique non canoniques, ce sont cependant des livres utiles à notre instruction) peuvent sur ce point avoir notre confiance, les Ecritures furent disposés dans la forme où nous les connaissons par Esdras, comme il peut apparaître de ce qu'il dit lui-même, dans le second livre [49], chapitre XIV, versets 21, 22, etc., où, s'adressant à Dieu, il parle ainsi : Ta loi est brûlée, et donc aucun homme ne connaît les choses que tu as faites, et les oeuvres qui doivent commencer. Mais si j'ai trouvé grâce devant toi, fais descendre l'Esprit-Saint en moi, et j'écrirai tout ce qui a été fait dans le monde depuis le commencement, qui était écrit dans ta loi, pour que les hommes puissent trouver ton chemin, et que ceux qui veulent vivre dans les derniers jours puissent vivre [50]. Et au verset 45 : Et il arriva, quand les quarante jours furent accomplis, que le Très-Haut parla, disant : les premiers que tu as écrits, publie-les ouvertement, que les dignes et les indignes puissent les lire, mais garde les soixante-dix derniers, pour que tu puisses les livrer seulement à ceux qui sont sages parmi le peuple [51]. Et voila pour ce qui concerne l'époque où furent écrits les livres de l'Ancien Testament.

 

            Les rédacteurs du Nouveau Testament vécurent tous moins d'une génération après l'ascension du Christ, et ils avaient tous vu notre Sauveur, à l'exception de saint Paul et de saint Luc, et, en conséquence, tout ce qui fut écrit par eux est aussi ancien que l'époque des Apôtres. Mais l'époque où les livres du Nouveau Testament furent reçus et reconnus par l'Eglise comme leurs écrits n'est pas tout à fait aussi ancienne. En effet, de même que les livres de l'Ancien Testament ne viennent pas d'une époque plus reculée que celle d'Esdras, lequel, dirigé par l'esprit de Dieu, les retrouva alors qu'ils étaient perdus, de même les livres du Nouveau Testament, dont les copies n'étaient pas nombreuses et qui ne pouvaient facilement être toutes entre les mains d'un seul particulier, ne peuvent pas venir d'une époque plus reculée que celle où les chefs de l'Eglise les rassemblèrent, les approuvèrent, et nous les recommandèrent comme les écrits des Apôtres et Disciples sous les noms desquels ils sont rangés. La première énumération de tous les livres, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, se trouve dans les Canons des Apôtres, supposés avoir été rassemblés par Clément, premier évêque de Rome après saint Pierre. Mais, comme ce n'était qu'une supposition, mise en doute par beaucoup, le concile de Laodicée est le premier, d'après ce que nous savons, qui recommanda alors la Bible aux Eglises [52] chrétiennes comme étant les écrits des prophètes et des Apôtres, et ce concile se tint le 364ème année après le Christ. A cette époque, quoique l'ambition ait prévalu chez les grands docteurs de l'Eglise au point qu'ils ne considéraient plus les empereurs, même chrétiens, comme les pasteurs du peuple, mais comme de [simples] moutons, et qu'ils estimaient que les empereurs non chrétiens étaient des loups, et quoiqu'ils se soient efforcés de faire passer leur doctrine, non pour des conseils et des informations de prédicateurs, mais pour des lois de chefs absolus, et qu'ils aient jugé pieuses les fraudes qui tendaient à rendre le peuple plus obéissant à la doctrine chrétienne, je suis néanmoins persuadé qu'ils ne falsifièrent pas pour cela les Ecritures, bien que les copies des livres du Nouveau Testament fussent entre les seules mains des ecclésiastiques, parce que, s'ils avaient eu l'intention de le faire, ils les eussent sûrement rendues plus favorables qu'elles ne sont à leur pouvoir sur les princes chrétiens et la souveraineté civile. Je ne vois par conséquent aucune raison de douter que l'Ancien et le Nouveau Testament, dans l'état où nous les connaissons aujourd'hui, ne soient les vrais recueils de ces choses qui furent faites et dites par les prophètes et les Apôtres. Il en est peut-être de même de certains de ces livres qui sont appelés apocryphes, qui ont été laissés hors du Canon, non parce qu'ils n'étaient pas en conformité doctrinale avec les autres livres, mais seulement parce qu'on ne les a pas trouvés en hébreu. En effet, après la conquête de l'Asie par Alexandre le Grand, peu nombreux étaient les Juifs érudits qui ne possédaient pas une maîtrise parfaite de la langue grecque, car les soixante-dix interprètes [53] qui traduisirent la Bible en Grec étaient tous des Hébreux, et existent encore les oeuvres de Philon et de Josèphe [54], tous deux juifs, écrites avec talent en grec. Mais ce n'est pas le rédacteur qui fait qu'un livre est considéré comme canonique, c'est l'autorité de l'Eglise. Et quoique ces livres aient été écrits par des hommes différents, il est cependant manifeste que les rédacteurs étaient tous animés [55] d'un seul et même esprit, en ce qu'ils conspirent tous à une seule et même fin, faire valoir les droits du royaume de Dieu, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit [56]. En effet, le livre de la Génèse retrace la généalogie du peuple de Dieu de la création du monde jusqu'à la venue en Egypte; les quatre autres livres de Moïse contiennent le choix de Dieu pour roi par ce peuple, et les lois qu'il leur prescrivit pour leur gouvernement; les livres de Josué, des Juges, de Ruth, et de Samuel, jusqu'à l'époque de Saül, décrivent les actes du peuple de Dieu jusqu'au moment où il rejeta le joug de Dieu et demanda un dieu à la manière des nations voisines; le reste de l'histoire de l'Ancien Testament présente la suite des générations de la lignée de David jusqu'à la captivité, lignée d'où devait jaillir celui qui restaurerait le royaume de Dieu, notre Sauveur béni, Dieu le fils lui-même, dont la venue était prédite dans les livres des prophètes, celui dont les évangélistes écrivirent ensuite la vie et les actions, la revendication de la royauté [57] pendant sa vie terrestre, et enfin les Actes et les Epîtres des Apôtres proclamant la venue de Dieu, le Saint-Esprit, et l'autorité qu'il leur laissa, à eux et à leurs successeurs, pour conduire les juifs et accueillir les Gentils [58]. En somme, les histoires et les prophéties de l'Ancien Testament, et les Evangiles et Epîtres du Nouveau Testament ont eu un seul et même but, convertir les hommes pour qu'ils obéissent à Dieu : 1° dans Moïse et les prêtres, 2° dans l'homme Christ, et 3° dans les Apôtres et leurs successeurs au pouvoir apostolique. En effet, ces trois, à différentes époques, représentent la personne de Dieu : Moïse et ses successeurs les grands prêtres et les rois de Juda, dans l'Ancien Testament; le Christ lui-même, à l'époque où il vécut sur terre; et les Apôtres, et leurs successeurs, du jour de la Pentecôte (quand le Saint-Esprit descendit sur eux) jusqu'à ce jour.

 

            C'est une question très débattue entre les différentes sectes de la religion chrétienne de savoir d'où les Ecritures tirent leur autorité, question qui est aussi parfois présentée en d'autres termes, par exemple : comment savons-nous que les Ecritures sont la parole de Dieu? ou : pourquoi croyons-nous qu'elles sont la parole de Dieu? Et la difficulté de la solution vient principalement de l'impropriété des mots par lesquels la question elle-même est formulée. En effet, de tous côtés, on croit que l'auteur premier et originaire des Ecritures est Dieu, et par conséquent, la question débattue n'est pas celle-là. En outre, il est manifeste que personne ne peut savoir qu'elles sont la parole de Dieu (quoique tous les vrais Chrétiens le croient), sinon ceux à qui Dieu lui-même a révélé sa parole de façon surnaturelle; et on a tort de poser cette question de notre connaissance [59] du fait. Enfin, quand la question posée est celle de notre croyance [60], parce que certains sont portés à croire pour une raison, d'autres pour d'autres raisons, aucune réponse générale ne peut être donnée pour tous. La question énoncée comme il faut [61] est : par quelle autorité sont-elles faites loi?

 

            Pour autant qu'elles ne diffèrent pas des lois de nature, il n'y a pas de doute qu'elles sont la loi de Dieu, et qu'elles portent leur autorité avec elles, loi lisible par tous les hommes qui ont l'usage de la raison naturelle; mais ce n'est pas une autre autorité que celle des autres doctrines morales qui s'accordent avec la raison, dont les prescriptions n'ont pas été faites lois, mais le sont éternellement.[62]

 

            Si elles ont été faites loi par Dieu lui-même, elles sont de la nature de la loi écrite [63], et elles sont lois seulement pour ceux à qui Dieu les a rendues publiques de façon suffisante, de telle façon que nul ne peut s'excuser en disant qu'il ne savait pas qu'elles étaient les lois de Dieu.

 

            Donc, celui à qui Dieu n'a pas révélé de façon surnaturelle qu'elles étaient ses lois, ni que ceux qui les ont rendues publiques [64] étaient envoyés par lui, n'est obligé d'y obéir par aucune autorité, sinon par celle de celui dont les commandements ont déjà force de loi; c'est-à-dire par aucune autre autorité que celle de la République, qui réside dans le souverain qui a seul le pouvoir législatif. En outre, si ce n'est pas l'autorité législative de la République qui leur donne force de loi, il faut que ce soit quelque autre autorité, soit privée, soit publique, venant de Dieu. Si elle est privée, elle n'oblige que celui à qui il a plu à Dieu de la révéler en particulier. En effet, si chaque homme était obligé de prendre pour loi de Dieu ce qu'un particulier, sous prétexte d'inspiration ou de révélation personnelles, cherche à lui imposer (dans un si grand nombre d'hommes qui, par orgueil et par ignorance, prennent leurs propres rêves, leurs extravagantes fantaisies, et leur folie pour des témoignages de l'esprit de Dieu, ou qui, par ambition, prétendent à de tels témoignages divins, faussement et contrairement à leur propre conscience [65]), aucune loi divine ne pourrait être reconnue. Si l'autorité est publique, c'est l'autorité de la République ou de l'Eglise. Mais l'Eglise, si elle est une seule personne [66], est la même chose qu'une République de Chrétiens, nommée une République parce qu'elle est constituée d'hommes unis en une seule personne, leur souverain, et Eglise, parce qu'elle est constituée de Chrétiens, unis en un seul souverain chrétien. Mais si l'Eglise n'est pas une seule personne, alors elle n'a absolument aucune autorité, elle ne peut ni ordonner ni faire absolument aucune action, et elle n'est pas non plus capable d'avoir un pouvoir ou un droit sur quelque chose [67], elle n'a ni volonté, ni raison, ni voix, car toutes ces qualités sont personnelles. Maintenant, si la totalité des Chrétiens n'est pas contenue en une seule République, ils ne sont pas une seule personne, et aucune Eglise universelle n'a une autorité sur eux; et donc, les Ecritures ne sont pas faites lois par l'Eglise universelle. Ou, si elle est une seule République, alors tous les monarques et Etats chrétiens sont des personnes privées, sujettes à être jugées, déposées et punies par un souverain universel de toute la Chrétienté. De sorte que la question de l'autorité des Ecritures se réduit à celle-ci : si les rois chrétiens et les assemblées souveraines dans les Républiques chrétiennes sont absolus sur leur propre territoire, immédiatement sous Dieu, ou s'ils sont sujets d'un seul vicaire du Christ, établi au-dessus de l'Eglise universelle, pour être jugés, condamnés, déposés, et mis à mort, comme il le jugera utile ou nécessaire au bien commun.

 

            Cette question ne peut pas être résolue sans considérer plus précisément le royaume de Dieu, et c'est à partir de là, aussi, que nous devons juger de l'autorité qui peut interpréter l'Ecriture. En effet, quiconque a un pouvoir légitime sur un écrit, pour en faire une loi, a aussi le pouvoir d'en approuver ou d'en désapprouver l'interprétation.

 

 

 

 

Traduction Philippe Folliot
 

 

Version téléchargée en août 2003.

 

 

 

 



[1]              "the canon". (NdT)

 

[2]              "that is, law". F. Tricaud traduit : "c'est-à-dire ont seuls force de loi". (NdT)

 

[3]              "whatsoever any earthly potentate command to the contrary". Allusion au pape. (NdT)

 

[4]              Autrement dit, l'Eglise anglicane. (NdT)

 

[5]              Autrement dit le Siracide (nommé dans la Septante Sagesse de Sirach, ou Sagesse de Jésus, fils de Sirach). Ne pas confondre avec l'Ecclésiaste.

 

[6]              Flavius Josèphe (37-100). (NdT)

 

[7]              Ou "pour autant que ...". (NdT)

 

[8]              "that admit any books at all for canonical". F. Tricaud escamote la difficulté en traduisant : "qui reçoivent des livres comme canoniques". Erreur de traduction de G. Mairet : "qui tiennent tout livre pour canonique". (NdT)

 

[9]              "writers". "auteurs" serait une traduction maladroite. (NdT)

 

[10]             "of other history" : autre que l'histoire sainte. F. Tricaud ne tient pas compte de "other". (NdT)

 

[11]             "matter of fact". J'adopte la traduction que j'avais adoptée chez Hume pour la même expression. (NdT)

 

[12]             Georges Castriota, dit Skanderberg (ou Scanderbeg)(1403-1468) : homme de guerre albanais. (NdT)

 

[13]             Deutéronome, XXXIV, 6 : "that no man knoweth of his sepulchre to this day". Conforme à la King James version (qui dit "unto this day".) (NdT)

 

[14]             "And Abraham passed through the land to the place of Sichem, unto the plain of Moreh, and the Canaanite was then in the land". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[15]             Recueil de poèmes inconnu dont les vers cités en Nombres, XXI, sont les seuls connus. (NdT)

 

[16]             "compile". On ne peut facilement traduire "compiler" en français, mais traduire, comme G. Mairet, par "rédiger" est insuffisant, vu le préfixe du verbe anglais. F. Tricaud a tout à fait raison de choisir le verbe "composer". (NdT)

 

[17]             Deutéronome, XXVII, 1-8. (NdT)

 

[18]             Deutéronome, XXXI, 9 (Note de Hobbes).

 

[19]             Ou fête des Tentes (voir le sens du mot "tabernaculum") ou encore fête des Huttes : célébrée après la moisson, alors que les juifs logeaient huit jours sous des huttes de branchages. Cette fête a lieu tous les ans, mais Hobbes fait ici allusion à l'année de la remise, septième année. Voir Deutéronome, XV. (NdT)

 

[20]             Deutéronome, XXXI, 26 (Note de Hobbes).

 

[21]             2, Rois, XXII, 8 (Note de Hobbes).

 

[22]             "covenant". (NdT)

 

[23]             2, Rois, XXIII,1-3 (Note de Hobbes).

 

[24]             Josué, IV, 1-8.  Pour rappeler que les eaux du Jourdain ont été coupées devant l'Arche de l'Alliance. (NdT)

 

[25]             Josué, IV, 9 (Note de Hobbes)

 

[26]             Autrement dit, le fait que les enfants d'Israël nés dans le désert, après la sortie d'Egypte, n'aient pas été circoncis. (NdT)

 

[27]             En hébreu, il y a un jeu de mots entre ce nom et le verbe rouler. (NdT)

 

[28]             Josué, V, 9 (Note de Hobbes).

 

[29]             Acte d'infidélité à l'égard de l'interdit : vol d'une cape, de deux cents sicles d'argent et d'un lingot d'or. Le voleur fut lapidé et brulé dans la vallée qui reçut alors son nom. Voir Josué, VII, 1-26. (NdT)

 

[30]             Josué, VII, 26 (Note de Hobbes).

 

[31]             VIII, 29 : "et on éleva au-dessus de lui un grand monceau de pierres qui existe encore aujourd'hui". XIII, 13 : "Gueshour et Maakath ont donc habité au milieu d'Israël jusqu'à ce jour". XIV, 14 : "C'est pourquoi Caleb, fils de Yéfounné, le Qenizzite a eu Hébron pour héritage jusqu'à ce jour". VI, 63 : "Les Jébusites habitent donc avec les fils de Juda à Jérusalem jusqu'à ce jour". (NdT)

 

[32]             I, 21 : "Quant aux Jébusites qui habitaient Jérusalem, les fils de Benjamin ne les dépossédèrent pas et les Jébusites ont habité à Jérusalem avec les fils de Benjamin jusqu'à ce jour." I, 26 : "Cet homme s'en alla au pays des Hittites et bâtit une ville qu'il nomma Louz; c'est encore son nom aujourd'hui." VI, 24 : "A cet endroit, Gédéon bâtit un autel au Seigneur et il l'appela "le seigneur est paix". Jusqu'à ce jour, cet autel est encore à Ofra d'Avièzer." X, 4 : "Il avait trente fils qui montaient trente ânons et qui possédaient trente villes appelées jusqu'à ce jour les Campements de Yaïr au pays de Galaad." XV, 19 : "C'est pourquoi on donna le nom de Ein-Qoré à la source qui se trouve encore aujourd'hui à Lèhi." XVII, 6 : "En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël." (NdT)

 

[33]             I, 1 : "Il y eut une fois, au temps des juges, une famine dans le pays." (NdT)

 

[34]             "of the captivity of the land". (NdT)

 

[35]             V, 5 : "Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, à Ashdod, les prêtres de Dâgon et tous ceux qui entrent dans la maison de Dâgon ne foulent pas le seuil de Dâgon." VII, 13 : "Les Philistins furent abaissés et ils ne recommencèrent plus à pénétrer dans le territoire d'Israël. Et la main du Seigneur fut sur les Philistins durant tous les jours de Samuel." VII, 15 : "Samuel jugea Israël tous les jours de sa vie." XXVII, 6 : "C'est pourquoi Ciqlag a appartenu aux rois de Juda jusqu'à ce jour." (NdT)

 

[36]             I. Samuel, XXX, 25. "He made it a statute and an ordinance to Israel to this day." Conforme à la King James version. "et deinceps constitutum et praefinitum et quasi lex in Israhel ", dit la Vulgate. (NdT)

 

[37]             "displeased". La traduction "bouleversé", que G. Mairet emprunte à la T.O.B., n'est pas fidèle à Hobbes. (NdT)

 

[38]             Les boeufs fléchissaient ("avaient glissé", donnent certaines traductions). (NdT)

 

[39]             C'est la traduction que donne la version Darby. F. Tricaud écrit "Phéréts-Oza". La T.O.B. dit "Brèche d'Uzza". (NdT)

 

[40]             2. Samuel, VI, 8 (Note de Hobbes).

 

[41]             1.Rois, IX, 13 : "Il dit : "Quelles villes m'as-tu données là, mon frère!" Et on les appela Pays de Kavoul, nom qui est resté jusqu'à aujourd'hui." IX, 21 : "Leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays et que les fils d'Israël n'avaient pu vouer à l'extermination, Salomon les recruta pour la corvée servile, jusqu'à aujourd'hui." X, 12 : "Avec ce bois de santal, le roi fit des appuis pour la Maison du Seigneur et la maison du roi ainsi que des cithares et des harpes pour les chanteurs. Il n'arriva plus jamais de bois de santal, on n'en a plus vu jusqu'à aujourd'hui." XII, 19 : "Le roi Roboam délégua le chef des corvées, Adorâm, mais tout Israël le lapida et il mourut; le roi Roboam réussit de justesse à monter sur son char pour s'enfuir à Jérusalem. Israël a été en révolte contre la maison de David jusqu'à aujourd'hui." 2.Rois, II, 22 : "L'eau fut assainie jusqu'à ce jour, selon la parole qu'avait dite Elisée." X, 27 : "Après avoir détruit la stèle du Baal, ils démolirent la maison du Baal dont ils firent un cloaque qui subsiste jusqu'à ce jour." XIV, 7 : "C'est lui qui frappa Edom dans la vallée du Sel, soit dix mille hommes et qui, au cours de la guerre, s'empara de Sèla qu'il appela Yoqtéel, nom qui subsiste jusqu'à ce jour." XVI, 6 : "En ce temps-là, Recîn, roi d'Aram, avait rendu Eilath à Aram; il en avait expulsé les Judéens et des Edomites étaient venus s'installer à Eilath où ils sont restés jusqu'à ce jour." XVII, 23 : "Israël fut déporté loin de sa terre en Assyrie jusqu'à ce jour." XVII, 34 : "Aujourd'hui encore, ils agissent selon les rites anciens." XVII, 41 : "Tout comme leurs pères ont agi, leurs fils et les fils de leurs fils agissent de même aujourd'hui encore." 1.Chroniques, IV, 41 : "Ces gens, qui viennent d'être mentionnés, vinrent donc au temps d'Ezékias roi de Juda, détruisirent leurs tentes et les refuges qui se trouvaient là et les vouèrent à l'interdit jusqu'à ce jour." V, 26 : "Alors le Dieu d'Israël excita l'esprit de Poul, roi d'Assyrie, et l'esprit de Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie qui les déporta (...) et les emmena à Halah, à Habor,  Hara et au fleuve de Gozân, jusqu'à ce jour." (NdT)

 

[42]             Les annales des rois de Juda sont nommées en 1.Rois, XIV, 29; XV, 7, 23; XXII, 46; 2. Rois, VIII, 23; XII, 20; XV, 6; XV, 36; XVI, 19; XX, 20; XXI, 17, 25; XXIV, 5; 2.Chroniques, XVI, 11; XXV, 26, XXVII, 7; XXVIII, 26; XXXII, 32; XXXV, 26; XXXVI, 8, les annales des rois d'Israël en 1.Rois, XIV, 19; XV, 31; XVI, 14, 27; XXII, 39; 2.Rois, I, 18; X, 34; XIII, 8,12; XIV, 15; XIV, 28; XV, 15, 21, 26, 31; 2.Chroniques, XVI, 11; XXVII, 7; XXVIII, 26; XXXII, 32; XXXV, 26; XXXVI, 8, les Actes de Samuel en 1. Chroniques, XXIX, 29, les Actes de Natan en 1. Chroniques, XXIX, 29, et 2. Chroniques, IX, 29; XX, 34; XXV, 26, la prophétie d'Ahiyya en 2.Chroniques, IX, 29, la vision du voyant Yédo en 2. Chroniques, IX, 29, les Actes du prophète Shemaya en 2.Chroniques, XII, 15, les Actes du prophète Iddo en 2.Chroniques, XII, 15, et en 2.Chroniques, XIII, 22. On peut ajouter les Annales de Salomon en 1.Rois, XI,41, les Actes de Gad en 1. Chroniques, XXIX, 29. Tous ces textes semblent perdus. (NdT)

 

[43]             "the renovation of the covenant". (NdT)

 

[44]             Allusion aux stoïciens. (NdT)

 

[45]             "inscriptions" : il ne s'agit pas, à proprement parler, de suscriptions (traduction de F. Tricaud) puisque les formules, dans le texte tel qu'il nous est connu, sont intégrées et forment, aussi bien pour l'Ecclésiaste que pour le Cantique des Cantiques, le verset 1 du chapitre I. (NdT)

 

[46]             G. Mairet n'a pas compris le sens du passage ("But the Book of Jonah is not properly a register of his prophecy; for that is contained in these few words, "Forty days and Nineveh shall be destroyed"".) et traduit : "pour la raison qu'il renferme ces quelques mots". (NdT)

 

[47]             Jonas, III, 4. (NdT)

 

[48]             Jonas, ne voulant pas annoncer à Ninive sa destruction, s'enfuit à Tarsis par navire. Dieu ayant provoqué une tempête, les marins, ayant appris l'insoumission de Jonas de sa propre bouche, le jetèrent par-dessus bord. C'est là que se situe l'épisode célèbre du poisson dans lequel il séjourna trois jours. Se montrant enfin docile, Jonas fut rejeté sur la terre ferme et alla annoncer à Ninive sa destruction. Les hommes revenant de leur mauvais chemin, Dieu prit pitié et ne détruisit pas la ville. Ce livre de Jonas est très bref. (NdT)

 

[49]             Il s'agit de ce que l'on appelle le quatrième livre d'Esdras (texte latin), apocryphe apocalyptique. (NdT)

 

[50]             "Thy law is burnt; therefore no man knoweth the things which thou hast done, or the works that are to begin. But if I have found grace before thee, send down the holy spirit into me, and I shall write all that hath been done in the world, since the beginning, which were written in thy law, that men may find thy path, and that they which will live in the latter days, may live". La King James version donne : "For thy law is burnt, therefore no man knoweth the things that are done of thee, or the work that shall begin. But if I have found grace before thee, send the Holy Ghost into me, and I shall write all that hath been done in the world since the beginning, which were written in thy law, that men may find thy path, and that they which will live in the latter days may live". (NdT)

 

[51]             "And it came to pass, when the forty days were fulfilled, that the Highest spake, saying, The first that thou hast written, publish openly, that the worthy and unworthy may read it; but keep the seventy last, that thou mayst deliver them only to such as be wise among the people". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[52]             L'absence systématique de majuscule chez G. Mairet étonne. (NdT)

 

[53]             "interpreters". (NdT)

 

[54]             Flavius Josèphe, et non "Joseph", comme l'écrit G. Mairet. (NdT)

 

[55]             "were all endued". (NdT)

 

[56]             "which is the setting forth of the rights of the kingdom of God, the Father, Son, and Holy Ghost". (NdT)

 

[57]             "his claim to the kingdom". (NdT)

 

[58]             "and for the invitation of the Gentiles". (NdT)

 

[59]             "our knowledge". (NdT)

 

[60]             "belief". (NdT)

 

[61]             "The question truly stated". (NdT)

 

[62]             "but this is no other authority than that of all other moral doctrine consonant to reason; the dictates whereof are laws, not made, but eternal". (NdT)

 

[63]             "they are of the nature of written law". (NdT)

 

[64]             "that published them". (NdT)

 

[65]             "falsely and contrary to their own consciences". (NdT)

 

[66]             "if it be one person". (NdT)

 

[67]     F. Tricaud néglige : "nor is capable of having any power or right to anything". (NdT)