PHILOTRAHOBBES : LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.

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Chapitre 34 : De la signification des mots esprit, ange et inspiration dans les Livres de l'Écriture sainte

 

Etant donné que le fondement de toute vraie ratiocination est la signification constante des mots [1], et que, dans la doctrine qui suit, elle ne dépend pas (comme dans la science naturelle) de la volonté du rédacteur, ni (comme dans la conversation courante) de l'usage commun, mais dépend du sens qu'ils revêtent dans l’Écriture, il est nécessaire, avant que j'aille plus loin, de déterminer, à partir de la Bible, le sens des mots qui, par leur ambiguïté, peuvent rendre obscur ou discutable ce que je dois inférer. Je commencerai par les mots CORPS et ESPRIT qui correspondent, dans le langage des Écoles, aux dénominations substance corporelle et substance incorporelle[2]

 

Le mot corps, dans son acception la plus générale, signifie ce qui emplit ou occupe un espace déterminé, ou [3] un lieu imaginé, et qui ne dépend pas de notre imagination, mais est une partie réelle de ce que nous appelons l'univers [4]. En effet, l'univers, étant l'agrégat de tous les corps [5], il ne peut exister aucune partie réelle de cet univers qui ne soit aussi un corps, et aucune chose n'est proprement un corps sans être aussi une partie de cet agrégat de tous les corps, l'univers. De même, comme les corps sont sujets à changer, c'est-à-dire, à varier leur apparence aux sens des créatures vivantes, on les nomme aussi substance, c'est-à-dire sujet à des accidents variés, par exemple être tantôt mu, être tantôt immobile, et sembler à nos sens tantôt chaud, tantôt froid, tantôt d'une couleur, d'une odeur, d'un goût, d'un son, tantôt autrement. Et cette diversité de semblance [6], produite par la diversité de l'opération des corps sur les organes des sens, nous l'attribuons aux altérations des corps qui opèrent, et nous les nommons accidents de ces corps [7]. Et, selon cette acception du mot, substance et corps signifient la même chose, et c'est pourquoi les mots substance incorporelle, quand ils sont réunis, se détruisent l'un l'autre, comme si l'on disait un corps incorporel.

 

Mais, au sentiment des gens du peuple, ce n'est pas tout l'univers qu'on appelle corps, mais seulement les parties qu'ils peuvent apercevoir, par le toucher, comme résistant à leur force, ou, par la vue, comme les empêchant de voir plus loin. Par conséquent, dans le langage courant des hommes, l'air et les substances aériennes ne sont pas habituellement considérés comme des corps, mais, comme souvent les hommes sont sensibles à leurs effets, ils les appellent vent, ou souffle, ou (parce qu'ils sont appelés en latin spiritus) esprits, comme ils appellent esprits vitaux et esprits animaux [8] cette substance aérienne qui, dans le corps d'une créature vivante, lui donne vie et mouvement. Quant à ces idoles [9] du cerveau qui nous représentent des corps là où ils ne sont pas, par exemple dans un miroir, dans un rêve, ou, à l'état de veille, pour un cerveau dérangé, ils ne sont rien, comme le dit l'Apôtre de toutes les idoles en général [10], rien du tout, dis-je, là où elles semblent être, et dans le cerveau lui-même, elles ne sont rien qu'un tumulte, procédant soit de l'action des objets, soit de l'agitation désordonnée des organes de nos sens. Et les hommes qui s'emploient à autre chose qu'à chercher leurs causes ne savent pas, par eux-mêmes, comment les appeler; et ils peuvent facilement être persuadés par ceux dont ils révèrent beaucoup le savoir d'appeler certaines des corps, et de les croire faites d'un air rendu compact par une puissance surnaturelle, parce que la vue les juge corporelles, et d'autres des esprits, parce que le toucher n'aperçoit rien, à l'endroit où elles apparaissent, qui résiste à leurs doigts. De sorte que la signification propre d'esprit, dans le langage vulgaire, est soit un corps subtil, fluide, invisible, soit un spectre [11] ou une autre idole ou phantasme de l'imagination [12]. Mais les significations métaphoriques sont nombreu­ses  car parfois, le mot est pris au sens d'une disposition ou d'une inclination de l'esprit, par exemple quand, pour une disposition à critiquer ce que les autres disent, nous disons un esprit de contradiction, pour une disposition à l'impureté, un esprit impur, pour l'entêtement, un esprit réfractaire, pour l'obstination, un esprit muet, et pour l'inclination à la piété et au service de Dieu, l'Esprit de Dieu. Parfois, le mot désigne une capacité éminente, une passion hors du commun, une maladie de l'esprit, comme quand une grande sagesse est appelée l'esprit de sagesse, et quand les fous sont dits être possédés par un esprit.

 

Je ne trouve nulle part d'autre signification du mot esprit, et là où le mot n'a aucune de ces significations dans l’Écriture [13], le passage n'est pas du ressort de l'entendement humain [14], et notre foi, dans ce cas, consiste en notre soumission, non en notre opinion [15], comme dans les passages où il est dit que Dieu est un esprit, ou là où la dénomination esprit de Dieu a le sens de Dieu lui-même. En effet, la nature de Dieu est incompréhensible, c'est-à-dire que nous ne comprenons rien de ce qu'il est, nous comprenons seulement qu'il est, et c'est pourquoi les attributs que nous lui donnons ne doivent pas dire d'une personne à une autre personne ce qu'il est, ni signifier notre opinion sur sa nature, mais doivent exprimer notre désir de l'honorer avec des noms que nous concevons parmi nous être les plus honorables.

 

L'esprit de Dieu se mouvait à la surface des eaux (Genèse, I, 2) [16]. Ici, si par esprit de Dieu, on entend Dieu lui-même, alors le mouvement est attribué à Dieu, et par conséquent, on lui attribue [aussi] un lieu [17], ce qui n'est intelligible que pour des corps, non pour des substances incorporelles. Ainsi, ce passage est au-delà de notre entendement qui est incapable de concevoir quelque chose de mu [18] qui ne change pas de place et n'ait aucune dimension; et tout ce qui a une dimension est un corps. Mais le sens de ces mots se comprend mieux par un passage semblable, en Genèse, VIII, 1, quand la terre était couverte d'eaux comme au commencement, et que Dieu, ayant l'intention de les faire baisser, et de découvrir à nouveau la terre ferme, fait usage des mêmes mots : je ferai venir mon esprit sur la terre, et les eaux diminueront [19]. Dans ce passage par esprit, il faut entendre un vent (c'est-à-dire un air mu, ou un esprit mu) qui pouvait être appelé, comme dans le passage précédent, l'esprit de Dieu, parce que c'était l’œuvre de Dieu.

 

En Genèse, XLI, 38, Pharaon appelle la sagesse de Joseph l'esprit de Dieu. En effet, Joseph lui ayant conseillé de chercher un homme sage et avisé et de l'établir sur la terre d’Égypte [20], il dit : Pouvons-nous trouver un homme tel que celui-ci, en qui soit l'esprit de Dieu [21]? Et Dieu dit, en Exode, XXVIII, 3 : Tu diras à tous ceux qui ont le cœur sage, et que j'ai remplis de l'esprit de sagesse, de faire des vêtements à Aaron, pour le consacrer [22]. Ici, un entendement hors du commun, quoique pour faire seulement de vêtements, est appelé, en tant qu'il est un don de Dieu, l'esprit de Dieu. On retrouve la même chose en Exode, XXXI, 3-6 [23] et XXXV, 31 [24], et en Esaïe, XI, 2,3, où le Prophète, parlant du Messie, dit : l'esprit du Seigneur reposera sur lui, l'esprit de sagesse et de compréhension [25], l'esprit de conseil, et de courage, et l'esprit de la crainte du Seigneur [26], et là, manifestement, il faut entendre non pas autant de spectres [27], mais autant de grâces éminentes que Dieu lui donnerait.

 

Dans le livre des Juges, un zèle et un courage hors du commun dans la défense du peuple de Dieu est appelé l'esprit de Dieu, comme quand cet esprit excite Othoniel, Gédéon, Jephté et Samson à le délivrer de la servitude : Juges, III, 10 ; VI, 34 ; XI, 29 ; XIII, 25 ; XIV, 6, 19 [28]. Il en est de même pour Saül : il est dit que, quand il apprit l'insolence des Ammonites envers les gens de Yavesh de Galaad, l'esprit de Dieu vint sur Saül, et sa colère (ou, comme il est dit en latin, sa fureur [29]) fut grandement enflam­mée [30] (1. Samuel, XI, 6). Il est peu probable que l'expression désigne un spectre [31], elle désigne un zèle hors du commun pour punir la cruauté des Ammonites [32]. C'est la même chose pour l'esprit de Dieu qui vint sur Saül quand il fut parmi les prophètes qui priaient Dieu par des chants et de la musique (1. Samuel, XIX, 20 [33]). Il faut entendre, non un spectre, mais un zèle inattendu et soudain [34] pour se joindre à eux dans leur dévotion.

 

Le faux prophète Cédésias dit à Michée (1. Rois, XXII, 24) : Par où l'esprit de Dieu est-il sorti de moi pour te parler [35] ? Ce qui ne peut s'entendre d'un spectre, car Michée annonce devant les rois d'Israël et de Juda l'issue de la bataille [36] comme par une vision, et non comme par un esprit [37] parlant en lui.

 

De la même manière, il apparaît, dans les livres des Prophètes, que, quoique ces derniers parlassent par l'esprit de Dieu, c'est-à-dire par une grâce spéciale de prédic­tion, cependant leur connaissance de l'avenir ne provenait pas d'un spectre se trouvant en eux, mais provenait de quelque songe surnaturel ou vision surnaturelle.

 

Il est dit, en Genèse, II, 7 : Dieu fit l'homme de la poussière [38] de la terre, et souffla dans ses narines (spiriculum vitae) le souffle [39] de vie, et l'homme devint une âme vivante [40].[41] Ici, le souffle de vie insufflé par Dieu signifie qu'il lui donne vie, rien de plus, et dans Job, XXVII, 3, aussi longtemps que l'esprit de Dieu sera dans mes narines [42]  ne veut rien dire de plus que aussi longtemps que je vivrai. De même, en Ezéchiel, I, 20, l'esprit de vie était dans les roues [43] équivaut à les roues étaient vivantes. Et l'esprit entra en moi, et il me fit me tenir debout [44] veut dire je recouvrai ma force vitale; et non que quelque spectre ou substance incorporelle entrât dans son corps et le possédât.

 

Au onzième chapitre des Nombres, au verset 17, Dieu dit : je prendrai de l'esprit qui est sur toi, et le mettrai sur eux (c'est-à-dire sur les soixante-dix anciens), et ils porteront le fardeau du peuple avec toi [45]. Sur ce, on apprit que deux [46] des soixante-dix anciens prophétisaient dans le camp, ce dont se plaignirent certains, et Josué [47] souhaitait que Moïse le leur interdise, ce que ce dernier ne voulut pas. On voit par là que Josué ne savait pas qu'ils avaient reçu autorité d'agir ainsi, et qu'ils prophétisaient conformément à la pensée [48] de Moïse, c'est-à-dire par un esprit et une autorité subordonnés aux siens [49].

 

Dans le même sens, en Deutéronome, XXXIV, 9, nous lisons que Josué était plein de l'esprit de sagesse, parce que Moïse lui avait imposé les mains [50], c'est-à-dire parce qu'il lui avait conféré la mission de poursuivre [51] l’œuvre qu'il avait lui-même commencée (à savoir, mener le peuple de Dieu dans la terre promise) mais que, empêché par la mort, il ne pouvait mener à son terme.

 

Dans le même sens, il est dit, en Romains, VIII, 9 : Si quelqu'un n'a pas l'esprit du Christ, il n'est pas des siens [52], ce qui ne signifie pas le spectre du Christ, mais une soumission à sa doctrine. De même, en I, Jean, IV, 2, nous lisons : Par là [53], vous reconnaîtrez l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair est de Dieu [54] [55], et il faut entendre l'esprit d'un authentique [56] christianisme, une soumission au principal article de la foi chrétienne : Jésus est le Christ, ce qui ne peut s'entendre d'un spectre.

 

De la même façon, par ces mots de Luc, IV, 1, et Jésus, plein d'Esprit Saint (Holy Ghost) (c'est-à-dire, comme en témoignent Matthieu, IV, 1 et Marc, I, 12, plein du Saint-Esprit (Holy Spirit)), on peut entendre un zèle d'accomplir l’œuvre pour laquelle il a été envoyé par Dieu le Père, mais dire qu'il s'agit d'un spectre revient à dire que Dieu lui-même (car notre Sauveur était Dieu) était plein de Dieu, ce qui est tout à fait impropre et ne signifie rien. Comment en sommes-nous venus à traduire esprits (spirits) par le mot spectres (ghosts), qui ne signifie rien, ni dans le ciel ni sur la terre, sinon les habitants imaginaires du cerveau humain [57], ce n'est pas l'objet de cet examen, mais ce que je dis, c'est que le mot esprit (spirit), dans le texte [biblique], ne signifie rien de tel ; il signifie soit, au sens propre, une substance réelle, soit, métaphoriquement, quelque aptitude ou affection de l'esprit (mind) ou du corps hors du commun [58].

 

Les disciples du Christ, le voyant marcher sur la mer (Matthieu, XIV, 26, et Marc, VI, 49), crurent que c'était un esprit (spirit) [59], entendu par là un corps aérien, et non un phantasme [60], car il est dit qu'ils le voyaient tous, ce qui ne peut s'entendre des illusions du cerveau [61] (qui ne sont pas communes à plusieurs en même temps, comme les corps visibles, mais sont singulières, à cause des différences entre les imagi­nations), mais ne peut s'entendre que des corps. De la même manière, quand le Christ fut pris, en Luc, XXIV, 37 [62], pour un esprit [63] (spirit) par les mêmes Apôtres, et aussi quand Saint Pierre (Actes, XII, 15) fut délivré de prison [64], ce n'était pas croyable, mais quand la servante dit qu'il était à la porte, ils dirent que c'était son ange, terme par lequel il faut entendre une substance corporelle, ou il nous faut dire que les disciples eux-mêmes suivaient l'opinion commune aux Juifs et aux Gentils selon laquelle de telles apparitions n'étaient pas imaginaires, mais réelles, telles qu'elles n'avaient pas besoin de l'imagination [65] humaine pour exister. Les Juifs les appelaient des esprits (spirits) ou anges, bons ou mauvais, et les Grecs les désignaient par le terme démons. Certaines apparitions de ce type peuvent être réelles et substantielles, c'est-à-dire des corps subtils que Dieu peut former par le même pouvoir que celui par lequel il a formé toutes choses, corps dont il peut faire usage comme ministres et messagers (c'est-à-dire comme anges) pour exprimer sa volonté et pour l'exécuter quand il lui plaît de manière extraordinaire et surnaturelle. Mais s'il les a ainsi formés, ce sont des substances dotées de dimensions, qui occupent de l'espace et peuvent se mouvoir d'un lieu à un autre, ce qui est la particularité des corps, et ce ne sont donc pas des spectres incorporels, c'est-à-dire des spectres qui ne sont en aucun lieu, autrement dit qui ne sont nulle part, autrement dit qui, semblant être quelque chose, ne sont rien. Mais si le mot corporel est pris de la manière la plus vulgaire, pour désigner des substances telles qu'elles sont perceptibles par nos sens externes, alors est substance incorporelle une chose non imaginaire, mais réelle, à savoir, une substance ténue et invisible, mais qui a les mêmes dimensions que celles qu'on trouve dans les corps plus grossiers.

 

Le nom ANGE signifie, en général, un messager, et, le plus souvent, un messager de Dieu, et l'expression messager de Dieu signifie tout ce qui fait connaître sa pré­sence extraordinaire, c'est-à-dire la manifestation extraordinaire de son pouvoir [66], en particulier par un rêve ou une vision.

 

Sur la création des anges, les Écritures ne disent rien. Il est souvent répété que ce sont des esprits (spirits), mais le nom esprit signifie, autant dans l’Écriture que dans la langue vulgaire, aussi bien parmi les Juifs que parmi les Gentils, tantôt des corps ténus [67], comme l'air, le vent, les esprits vitaux et animaux des créatures vivantes, tantôt les images qui surgissent dans [68] l'imagination [69], dans les rêves et les visions, images qui ne sont pas des substances réelles, et qui ne durent pas plus longtemps que le rêve ou la vision dans lesquels elles apparaissent; lesquelles apparitions, quoique n'étant pas des substances réelles, mais n'étant que des accidents du cerveau, ne sont cependant pas, quand Dieu les fait surgir de façon surnaturelle pour signifier sa volonté, improprement nommées des messagers de Dieu, c'est-à-dire ses anges.

 

De même que les Gentils prenaient ordinairement les images du cerveau pour des choses existant réellement [70] en dehors d'eux, et ne dépendant pas de l'imagination, et, à partir de ces images, formèrent leurs opinions sur les démons, bons ou mauvais, qu'ils appelaient substances, parce qu'elles semblaient exister réellement, et incor­porelles, parce qu'ils ne pouvaient pas les toucher avec leurs mains, de même aussi les Juifs, sur le même fondement, sans rien dans l'Ancien Testament qui les contrai­gnit à cela, avaient généralement l'opinion (à l'exception de la secte des Sadducéens [71]) que ces apparitions (qu'il plaisait parfois à Dieu de produire dans l'imagination des hommes, pour son propre service, et qu'il appelait  par conséquent ses anges) étaient des substances ne dépendant pas de l'imagination, des créatures permanentes de Dieu; et les anges qu'ils croyaient leur être favorables, ils les considéraient comme les anges de Dieu, ceux qu'ils pensaient leur être nuisibles, ils les appelaient de mauvais anges, ou des esprits mauvais : tel était l'esprit du python [72], et les esprits des fous, des lunatiques [73] et épileptiques, car ils considéraient comme des démoniaques ceux qui étaient dérangés par de telles maladies [74].

 

Mais si nous considérons les endroits de l'Ancien Testament où les anges sont mentionnés, nous trouverons que, dans la plupart d'entre eux, par le mot ange, on ne peut rien entendre d'autre qu'une image qui surgit de façon surnaturelle dans l'ima­gination, pour signifier la présence de Dieu dans l'exécution de quelque oeuvre surnaturelle; et donc, aux autres endroits, où leur nature n'est pas indiquée, on peut le comprendre de la même manière.

 

En effet, nous lisons en Genèse, XVI, que la même apparition est appelée non seulement ange, mais [aussi] Dieu, où ce qui est [75] appelé l'ange du Seigneur au verset 7, dit à Hagar au verset 10 : je multiplierai ta descendance [76] à l'extrême [77], c'est-à-dire qu'il parle en la personne de Dieu. Cette apparition n'était pas un phantasme qui repré­sentait quelque chose [78], mais une voix, ce qui montre bien que [le mot] ange ne signifie ici rien d'autre que Dieu lui-même, qui provoque de façon surnaturelle chez Hagar la perception d'une voix venue du ciel ; ou plutôt rien d'autre qu'une voix surnaturelle, témoignant de la présence spéciale de Dieu à cet endroit. Pourquoi les anges qui apparurent à Lot, et qui sont appelés hommes en Genèse, XIX, 13 [79], et à qui, quoiqu'ils soient deux, Lot parle comme s'ils n'étaient qu'un, et comme si ce dernier était Dieu (car les mots sont : Lot leur dit : oh non! mon Seigneur !), ne pourraient-ils pas être entendus comme des images d'hommes [80], formées de façon surnaturelle dans [81] l'imagination, tout comme précédemment, par ange, on com­prenait une voix imaginée? Quand l'ange appela Abraham du haut du ciel pour retenir son bras [et l'empêcher] d'immoler Isaac (Genèse, XXII, 11), il n'y eut pas d'appari­tion, mais une voix qui, néanmoins, fut appelée proprement un messager ou un ange de Dieu, parce qu'elle exprimait de façon surnaturelle la volonté de Dieu, ce qui nous épargne la peine de supposer des spectres permanents. Les anges que Jacob vit sur l'échelle [82] du ciel (Genèse, XXVIII, 12) étaient une vision de son sommeil, et donc seulement un phantasme et un rêve, et pourtant, étant surnaturelles et étant des signes de la présence spéciale de Dieu, ces apparitions ne sont pas improprement appelés des anges [83]. Il faut comprendre la même chose quand Jacob dit : l'ange du Seigneur m'est apparu dans mon sommeil [84] (Genèse, XXXI, 11). En effet, une apparition qui se fait chez un homme dans son sommeil est ce que tous les hommes appellent un rêve, que ce rêve soit naturel ou surnaturel, et ce que Dieu appelle en ce passage un ange est Dieu lui-même, car le même ange dit, au verset 13 : je suis le Dieu de Béthel.

 

De même, en Exode, XIV, 9 [85], l'ange qui marchait devant l'armée d'Israël jusqu'à la mer Rouge et qui vint derrière elle ensuite est, au verset 19, le Seigneur lui-même, et il n'apparaît pas sous la forme d'un très bel homme, mais sous la forme d'une colonne de nuée le jour, et sous la forme d'une colonne de feu la nuit [86], et pourtant, cette colonne, c'était toute l'apparition, et l'ange promis à Moïse comme guide de l'armée (Exode, XIV, 9 [87]). En effet, cette colonne de nuée est dite être descendue, s'être tenue à la porte du tabernacle, et avoir parlé à Moïse [88].

 

Ici, vous voyez le mouvement et la parole, qui sont communément attribués aux anges, attribués à une nuée, parce que la nuée servait de signe de la présence de Dieu, et n'était pas moins ange que si elle avait eu la forme d'un homme ou d'un enfant de la plus grande beauté possible, ou avait eu des ailes, comme dans les représentations habituelles destinées à la fausse instruction du vulgaire. En effet, ce n'est pas la forme [qu'ils revêtent], mais leur fonction, qui fait d'eux des anges, et leur fonction est de signifier la présence de Dieu dans des opérations surnaturelles, comme quand Moïse (Exode, XXXIII, 14) demanda à Dieu d'accompagner le camp, comme il l'avait toujours fait avant la fabrication du veau d'or [89], et que Dieu ne répondit ni j'irai, ni j'enverrai un ange à ma place [90], mais ceci : ma présence t'accompagnera [91].

 

Il serait trop long de mentionner tous les passages de l'Ancien Testament où l'on peut trouver le mot ange. Donc, pour les comprendre tous en une fois, je dis qu'il n'existe aucun texte de cette partie de l'Ancien Testament que l’Église d'Angleterre tient pour canonique d'où nous puissions conclure qu'existe, ou qu'a été créé, quelque chose de permanent (compris sous le nom esprit ou ange) qui n'ait pas de quantité, ou qui ne puisse être divisé par l'entendement, c'est-à-dire considéré par parties, de sorte qu'une partie puisse être en un lieu, et la partie prochaine au lieu prochain, et, en somme qui (en prenant le corps pour ce qui est quelque chose, ou ce qui se trouve quelque part) soit corporel ; mais dans tous les passages, le sens supporte que l'on interprète le mot ange comme messager, comme quand Jean-Baptiste est appelé un ange, et le Christ l'ange de l'alliance, et (selon la même analogie) la colombe et les langues de feu, en tant que signes de la présence spéciale de Dieu, pourraient être aussi appelées des anges. Quoique nous trouvions en Daniel deux noms d'anges, Gabriel et Michel, il est cependant clair, d'après le texte lui-même, que Michel signifie Christ, non en tant qu'ange, mais en tant que prince (Daniel, XII, 1), et que Gabriel (comme les apparitions semblables produites chez d'autres saints hommes dans leur sommeil) n'était qu'un phantasme surnaturel, par lequel il sembla à Daniel, dans son rêve, que deux saints conversant, l'un disait à l'autre : Gabriel, faisons com­prendre à cet homme sa vision; car Dieu n'a pas besoin de distinguer ses serviteurs célestes par des noms, qui ne sont utiles qu'aux mémoires courtes des hommes. Il n'y a pas non plus dans le Nouveau Testament de passages à partir desquels il peut être prouvé que les anges (sauf quand le mot est utilisé pour des hommes que Dieu a fait les messagers et les ministres de sa parole ou de ses oeuvres) sont des choses [92] permanentes en même temps qu'incorporelles. Qu'ils soient permanents, c'est ce qui ressort des paroles de notre Sauveur lui-même (Matthieu, XXV, 41), où il déclare que, le dernier jour, sera dit aux méchants : vous, maudits, allez au feu éternel pré­paré pour le diable et ses anges [93], lequel passage montre clairement la permanence des mauvais anges (à moins qu'il ne faille penser que, par l'expression le diable et ses anges, on doit entendre les adversaires de l’Église et leurs ministres), mais alors, il contredit leur immatérialité, parce qu'un feu éternel n'est pas un châtiment pour des substances qui ne peuvent pâtir [94], telles que sont toutes les choses incorporelles. Ainsi, il n'est donc pas prouvé que les anges soient incorporels. De la même manière, saint Paul dit : Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? [95] (1.Corinthiens, VI, 3), et on lit, en 2. Pierre, II, 4 : Car si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais les a jetés en enfer [96]; et, en Jude, I, 6 : Et les anges qui n'ont pas gardé leur premier état, mais qui ont abandonné leur propre demeure, il les a gardés dans des chaînes éternelles, dans les ténèbres, jusqu'au jugement du dernier jour [97]. Quoique cela prouve la permanence de la nature angélique, cela confirme aussi sa matérialité. Et, en Matthieu, XXII, 30 [98] : A la résurrection, les hommes ne se marient pas, ne se donnent pas en mariage, mais sont comme les anges de Dieu dans le ciel [99]. Or, lors de la résurrection, les hommes seront permanents, et non incorporels. C'est donc aussi ainsi que sont les anges.

 

Il existe différents autres passages à partir desquels on peut tirer la même conclu­sion. Pour ceux qui comprennent la signification de ces mots substance et incor­porelle (incorporelle étant pris non au sens de corps subtil, mais au sens non-corps [100]), ils impliquent contradiction : de sorte que dire qu'un ange ou un esprit est en ce sens une substance incorporelle est dire, en effet, qu'il n'y a absolument aucun ange ni aucun esprit. Considérant donc la signification du mot ange dans l'Ancien Testament, et la nature des rêves et des visions qui arrivent aux hommes par le cours ordinaire de la nature [101], je penchais [avant] vers l'opinion que les anges ne sont rien que des apparitions surnaturelles de l'imagination, produites par l'opération spéciale et extraordinaire de Dieu, faisant connaître de cette façon à l'humanité, et principalement à son propre peuple, sa présence et des commandements, mais les nombreux passages du Nouveau Testament et les paroles propres de notre Sauveur, dans des textes tels qu'on ne peut soupçonner aucune corruption de l’Écriture, ont arraché à ma faible raison [102] l'aveu et la croyance qu'il existe aussi des anges substantiels et permanents. Mais croire qu'ils ne sont en aucun lieu, c'est-à-dire nulle part, c'est-à-dire qu'ils ne sont rien, comme le disent, même indirectement, ceux pour qui ils sont incorporels, on ne peut le démontrer par l’Écriture [103].

 

De la signification du mot esprit dépend celle du mot INSPIRATION, qui, ou doit être pris au sens propre, et alors ce n'est rien d'autre que le fait d'insuffler en un homme quelque air ou vent ténu et subtil, de la même manière qu'on remplit une vessie par son souffle, ou, si les esprits ne sont pas corporels, mais ont seulement une existence dans l'imagination, n'est rien que le fait d'insuffler un phantasme, ce qui est une façon impropre de parler, et est impossible, car des phantasmes semblent être quelque chose, mais ne sont pas quelque chose. Ce mot est donc dans l’Écriture utilisé seulement métaphoriquement, comme où il est dit, en Genèse, II, 7, que Dieu inspira [104] en l'homme le souffle de vie, ce qui signifie seulement que Dieu lui donna le mouvement vital. En effet, nous ne devons pas croire que Dieu fit d'abord un souffle vivant, et ensuite l'insuffla en Adam après l'avoir fait, que ce souffle fût réel ou le semblât, mais seulement qu'il lui donna vie et souffle (Actes, XVII, 25), c'est-à-dire fit de lui une créature vivante. Et là où il est dit que toute Écriture est donnée par une inspiration venant de Dieu [105] (2.Timothée, III, 16), toute Écriture voulant dire ici toute Écriture de l'Ancien Testament, c'est une métaphore facile pour signifier que Dieu a incliné l'esprit ou la pensée de ces rédacteurs pour rédiger ce qui serait utile pour enseigner, condamner, corriger et instruire les hommes dans la voie de la justice [106]. Mais quand saint Pierre dit que la prophétie, dans les temps anciens, ne venait pas de la volonté de l'homme, mais que les saints hommes de Dieu parlaient en tant qu'ils étaient mus par le Saint Esprit [107] (2. Pierre, I, 21), par Saint Esprit, il faut entendre la voix de Dieu dans un rêve ou une vision surnaturelle, ce qui n'est pas une inspiration. Et quand notre Sauveur, soufflant sur ses disciples, leur dit : Recevez le Saint Esprit [108], ce souffle n'était pas l'Esprit, mais un signe des grâces spirituelles qu'il leur donnait. Et même s'il est dit de beaucoup, et de notre Sauveur lui-même qu'ils étaient pleins du Saint Esprit, cette plénitude [109] n'est cependant pas à entendre comme une infusion de la substance de Dieu, mais comme l'accumulation de ses dons, tels que le don de sainteté de vie, le don des langues, etc., que ces dons fussent obtenus de façon surnaturelle ou par l'étude et le travail, car ce sont des dons de Dieu dans tous les cas. De même aussi, quand Dieu dit, en Joël, II, 28, je verserai mon esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens auront des visions [110], nous ne devons pas l'entendre au sens propre, comme si son esprit était comme de l'eau, sujet à effusion ou à infusion, mais comme si Dieu avait promis de leur donner des songes et des visions prophétiques, car l'usage du sens propre du mot infus, quand on parle des grâces divines, est abusif, car ces grâces sont des vertus, non des corps à transporter çà et là, et à verser dans des hommes comme dans des tonneaux.

 

De la même manière, prendre inspiration au sens propre, ou dire que de bons esprits étaient entrés en des hommes pour les faire prophétiser, ou que de mauvais esprits étaient entrés en ceux qui devinrent frénétiques, lunatiques ou épileptiques, ce n'est pas prendre le mot dans le sens de l’Écriture, car le mot esprit est pris ici au sens de pouvoir de Dieu, agissant par des causes qui nous sont inconnues. De même, quand il est dit que le vent remplit la maison où les Apôtres étaient assemblés le jour de la Pentecôte (Actes, II, 2), il ne faut pas entendre par vent le Saint Esprit, qui est la divinité elle-même, mais un signe extérieur de l'opération spéciale de Dieu dans leurs cœurs pour produire en eux les grâces intérieures et les saintes vertus qu'il jugeait nécessaires pour remplir leur apostolat.

 

 

Traduction Philippe Folliot
 

 

Version téléchargée en août 2003.

 

 

 

 



[1]              "SEEING the foundation of all true ratiocination is the constant signification of words". (NdT)

 

[2]              Une traduction littérale de "I will begin with the words body and spirit, which in the language of the Schools are termed substances, corporeal and incorporeal" aboutit (comme c'est le cas chez G. Mairet) à appeler substances les mots corps et esprit, ce qui est évidemment inacceptable. (NdT)

 

[3]              F. Tricaud traduit "or" par "c'est-à-dire". (NdT)

 

[4]              "The word body, in the most general acceptation, signifieth that which filleth or occupieth some certain room or imagined place ; and dependeth not on the imagination, but is a real part of that we call the universe". (NdT)

 

[5]              "the aggregate of all bodies". (NdT)

 

[6]              "seeming" : je suis ici le très subtil archaïsme de F. Tricaud. "Apparence" est bien sûr possible. (NdT)

 

[7]              "accidents of those bodies". (NdT)

 

[8]              "vital and animal spirits". (NdT)

 

[9]              "idoles". Il faut bien sûr avoir en tête le grec "eidôlon", image. (NdT)

 

[10]             Paul : 1.Corinthiens, VIII, 4. (NdT)

 

[11]             "ghost" : la meilleure traduction, évidemment impossible, serait "esprit" (comme quand on dit : croire aux esprits), ce qui est confirmé par le passage de ce chapitre 34 sur Michée. Le latin utilise "spectrum". Nous choisissons donc comme F. Tricaud la traduction "spectre". (NdT)

 

[12]             "is either a subtle, fluid, and invisible body, or a ghost, or other idol or phantasm of the imagi­nation". (NdT)

 

[13]             Traduction assez libre (mais nécessaire) de : "where none of these can satisfy the sense of that word in Scripture". (NdT)

 

[14]             "the place falleth not under human understanding". (NdT)

 

[15]             "and our faith therein consisteth, not in our opinion, but in our submission". (NdT)

 

[16]             "The Spirit of God moved upon the face of the waters." Conforme à la King James version. (NdT)

 

[17]             Je pense qu'il est préférable ici de répéter le verbe "attribuer" pour la clarté du passage. (NdT)

 

[18]             "moved". (NdT)

 

[19]             "I will bring my Spirit upon the earth, and the waters shall be diminished." la King James version dit "and God made a wind to pass over the earth, and the waters asswaged". La vulgate utilise le mot "spiritus", le souffle, mais aussi l'esprit (même double sens dans la Septante qui utilise le mot "pneuma"). (NdT)

 

[20]             Genèse, XLI, 33. (NdT)

 

[21]             "Can we find such a man as this is, in whom is the Spirit of God?" Conforme à la King James version. (NdT)

 

[22]             "Thou shalt speak (...) to ("unto" dit la KJV) all that are wise hearted, whom I have filled with the spirit of wisdom, to make Aaron garments, to consecrate him." (NdT)

 

[23]             "et je l'ai rempli de l'esprit de Dieu, en sagesse, et en intelligence, et en connaissance, et pour tous sortes d'ouvrages, pour faire des inventions: pour travailler en or, et en argent, et en airain; pour tailler des pierres à enchâsser, et pour tailler le bois, afin d'exécuter toutes sortes d'ouvrages. et voici, j'ai donné avec lui Oholiab, fils d'Akhisamac, de la tribu de Dan; et j'ai mis de la sagesse dans le coeur de tout homme intelligent, afin qu'ils fassent tout ce que je t'ai commandé."(Darby.). (NdT)

 

[24]             Exactement le même texte qu'en XXXI, 3-5. (NdT)

 

[25]             "the spirit of wisdom and understanding". On peut bien sûr aussi traduire par "entendement", en ayant bien en tête que, pour Hobbes, l'entendement est l'acte même de la ratiocination. La vulgate dit "spiritus sapientiae et intellectus". (NdT)

 

[26]             "The Spirit of the Lord shall abide upon him, the spirit of wisdom and understanding, the spirit of counsel, and fortitude, and the spirit of the fear of the Lord.". La King James version donne : "And the spirit of the LORD shall rest upon him, the spirit of wisdom and understanding, the spirit of counsel and might, the spirit of knowledge and of the fear of the LORD." (NdT)

 

[27]             "ghosts". Le latin ajoute "de substances incorporelles". (NdT)

 

[28]             III, 10 : "L'esprit de Dieu fut sur lui et il jugea Israël." VI, 34 : " L'esprit de Dieu revêtit Gédéon, qui sonna du cor, et le clan d'Aviézer fut convoqué à le suivre." XI, 29 : "L'esprit du Seigneur fut sur Jephté. Jephté passa par Galaad et Manassé, puis par Miçpé-de-Galaad, et de Miçpé-de-Galaad, il franchit la frontière des fils d'Ammon." XIII, 25 : "C'est à Mahané-Dan entre Coréa et Eshtaol, que l'esprit du Seigneur commença à agiter Samson." XIV, 6 : "L'esprit du Seigneur pénétra en lui et Samson, sans avoir rien en main, déchira le lion en deux comme on déchire un chevreau, mais il ne raconta pas à son père et à sa mère ce qu'il avait fait." XIV, 19 : "Alors l'esprit du Seigneur pénétra en lui. Samson descendit à Ashqelôn, tua trente de ses habitants, prit leurs dépouilles et les donna à ceux qui avaient révélé le sens de l'énigme. Bouillant de colère, il remonta à la maison de son père." (NdT)

 

[29]             "et iratus est furor eius nimis", dit la Vulgate : "et il s'emporta d'une fureur extrême." (NdT)

 

[30]             "The Spirit of God came upon Saul, and his anger (...) was kindled greatly." Conforme à la King James version. (NdT)

 

[31]             "ghost".  (NdT)

 

[32]             Qui voulaient crever l'oeil droit des gens de Yavesh. (NdT)

 

[33]             Ce verset concerne les émissaires de Saül. On trouve la transe de Saül dans les versets 23 et 24. (NdT)

 

[34]             Inattendu parce que Saül veut tuer David réfugié chez Samuel. Soudain parce que la transe de Saül commence tout à coup alors qu'il est en route vers les Nayoth de Rama. (NdT)

 

[35]             "to speak to thee" (aussi bien dans le texte de Hobbes que dans la King James version), ce qui est conforme à la Vulgate et à la Septante. F. Tricaud traduit bizarrement : "pour entrer en toi". (NdT)

 

[36]             Alors que les quatre cents prophètes du roi (animés par Dieu de l'esprit de mensonge) ont prédit la victoire contre Ramoth-de-Galaad, Michée prédit la défaite (1. Rois, XXII, 6-23). (NdT)

 

[37]             "spirit"

 

[38]             On peut rappeler qu'Adam (hébreux âdâm) est tiré du sol (adâmâ). (NdT)

 

[39]             "pneuma" en grec, "spiritus" en latin, "rouach" en hébreux. (NdT)

 

[40]             "living soul". le mot "soul" renvoie ici au grec "psukhè", au latin "anima, et à l'hébreux "néphesh". La T.O.B. donne "un être vivant". Paul dit, en 1.Corinthiens, XV, 45 que "le premier homme Adam fut un être animal doué de vie." (NdT)

 

[41]             "God made man of the dust of the earth, and breathed into his nostrils (spiraculum vitae) the breath of life, and man was made a living soul". La Kin James version dir "formed" et non "made". (NdT)

 

[42]             "as long as the spirit of God is in my nostrils". "All the while ...", dit la King James version. (NdT)

 

[43]             "the spirit of life was in the wheels". La King James version donne : "the spirit of the living creature was in the wheels.". (NdT)

 

[44]             "the spirit entered into me, and set me on my feet" (II, 2). Conforme à la King James version. Hobbes néglige "when he spake unto me". (NdT)

 

[45]             "I will take of the spirit which is upon thee, and will put it upon them, and they shall bear the burden of the people with thee". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[46]             Eldad et Médad. (NdT)

 

[47]             Fils de Noun, au service de Moïse. (NdT)

 

[48]             "mind". (NdT)

 

[49]             Moïse déclare : "Serais-tu jaloux pour moi ? Si seulement tout le peuple du Seigneur devenait un peuple de prophètes sur qui le Seigneur aurait mis son esprit !" (XI, 29) (NdT)

 

[50]             "Joshua was full of the spirit of wisdom, because Moses had laid his hands upon him". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[51]             "because he was ordained by Moses to prosecute". (NdT)

 

[52]             "If any man have not the Spirit of Christ, he is none of his". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[53]             C'est-à-dire en éprouvant les esprits pour voir s'ils sont de Dieu, ou s'il s'agit de faux prophètes. (NdT)

 

[54]             Le texte de G. Mairet ("tout esprit qui confesse Jésus Christ venu dans la chair est Dieu") est incohérent. (NdT)

 

[55]             "Hereby you shall know the Spirit of God: every spirit that confesseth that Jesus Christ is come in the flesh is of God". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[56]             "unfeigned" : le terme fait indirectement allusion au faux évangile judaïsant dont Paul a beaucoup parlé. (NdT)

 

[57]             "but the imaginary inhabitants of man's brain". (NdT)

 

[58]             "but either properly a real substance or, metaphorically, some extraordinary ability or affection of the mind or of the body". (NdT)

 

[59]             Les bibles françaises disent "fantôme". La Vulgate et la Stephanus grecque donnent "phantasma". (NdT)

 

[60]             "meaning thereby an aerial body, and not a phantasm". (NdT)

 

[61]             "the delusions of the brain". (NdT)

 

[62]             Et non, comme le donne le texte anglais XXIV, 3, 7. (NdT)

 

[63]             Les bibles françaises disent ici "esprit". La Vulgate donne "spiritus", la Stephanus grecque "pneuma". (NdT)

 

[64]             Voir Actes, XII, 7-11. (NdT)

 

[65]             "fancy". (NdT)

 

[66]             "His extraordinary presence; that is to say, the extraordinary manifestation of His power". (NdT)

 

[67]             "thin bodies". (NdT)

 

[68]             La traduction de "in" par "de" (G. Mairet) n'est pas fidèle et risque même de "substantialiser" the fancy en faculté, ce qui serait fort peu hobbesien. (NdT)

 

[69]             "fancy". (NdT)

 

[70]             F. Tricaud a négligé "really". (NdT)

 

[71]             Les Saduccéens refusaient l'existence des anges (Actes, XXIII, 8) et la résurrection des morts (Matthieu, XXII, 23, Luc, XX, 27, Actes, IV, 2 ; XXIII, 8). Dans le Nouveau Testament, ils sont souvent nommés avec les Pharisiens comme adversaires de Jésus et des Apôtres (par exemple Matthieu, XVI, 1, 6 ; XXII, 34 ; Actes, XXIII, 6-10). (NdT)

 

[72]             Comme le signale F. Tricaud, certainement une allusion à Actes, XVI, 16. Dans 1. Samuel, XVIII, 7-20, on voit Saül (malgré l'interdiction de Moïse - voir Deutéronome) consulter la pythonisse d'Endor.

 

[73]             On crut longtemps que l'épilepsie était liée aux phases de la lune. (NdT)

 

[74]             Sur ces cas, voir par exemple Matthieu, IV, 24 ; VIII, 16, 28-33 ; IX, 32-33 ; XII, 22 ; XV, 22 ; XVII,14-18 ; Marc, I, 23-26, 32-34 ; V, 2-15, VII, 25-29 ; IX, 17-29 ; Luc, IV, 33-35 ; VI, 18 ; VII, 21 ; VIII, 2, 27-33 ; IX, 38-42 ; XI, 14 ; XIII, 11-13 ; Actes, V, 16; VIII, 7 ; XIX, 11 ;

 

[75]             "that which". . Tricaud traduit : "l'être". (NdT)

 

[76]             "seed" : au sens propre, graine, semence. La Septante utilise en effet le mot "sperma". (NdT)

 

[77]             "I will multiply thy seed exceedingly". "et non numerabitur prae multitudine", dit la Vulgate, fidèle à la Septante : "kai ouk arithmèthèsetai apo tou plètous". (NdT)

 

[78]             "a fancy figured". (NdT)

 

[79]             Très célèbre passage  : la destruction de Sodome et Gomorrhe. La bonne référence est XIX, 12. Dans la Vulgate, "viri" apparaît en XIX, 10. Dans la Septante, "hommes" est répété aux versets 10, 11 et 12. (NdT)

 

[80]             "images of men". F. Tricaud traduit "images" par "simulacres". (NdT)

 

[81]             G. Mairet, en traduisant "in" par "par", commet de nouveau une erreur d'interprétation (qui va largement au-delà d'une simple erreur de traduction - voir note plus haut à ce sujet). (NdT)

 

[82]             Dont le sommet touchait le ciel, dit la Genèse, et sur laquelle des anges montaient et descendaient. (NdT)

 

[83]             Contresens étonnant de G. Mairet : "bien qu'elles soient surnaturelles, et le signe de la présence particulière de Dieu, ces apparitions ne sont pas improprement nommées anges". (NdT)

 

[84]             "The angel of the Lord appeared to me in my sleep". La King James version donne : "And the angel of God spake unto me in a dream". (NdT)

 

[85]             Erreur. La bonne référence est XIV, 19. (NdT)

 

[86]             Exode, XIII, 21. (NdT)

 

[87]             Nouvelle erreur. La référence est : Exode, XXXII, 34. (NdT)

 

[88]             Exode, XXXIII, 9. (NdT)

 

[89]             Sur le veau d'or, Exode, XXXII. (NdT)

 

[90]             Lorsque Moïse demande le pardon la première fois, Dieu déclare : c'est mon ange qui marchera devant toi (Exode, XXXII, 34). Même chose en XXXIII, 2. (NdT)

 

[91]             "My presence shall go with thee". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[92]             "things". F. Tricaud traduit "êtres". (NdT)

 

[93]             "Go ye cursed into everlasting fire prepared for the Devil and his angels". La King James version donne : "Depart from me, ye cursed, into everlasting fire, prepared for the devil and his angels". (NdT)

 

[94]             "impatible" : qui ne peuvent pâtir, qui ne peuvent souffrir. (NdT)

 

[95]             "Know ye not that we shall judge the angels?" Conforme à la King James version. (NdT)

 

[96]             "For if God spared not the angels that sinned, but cast them down into hell". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[97]             "And the angels that kept not their first estate, but left their own habitation, he hath reserved in everlasting chains under darkness unto the judgement of the last day". La King James version dit "great day" et non "last day". (NdT)

 

[98]             La question posée par les Sadducéens était : une femme ayant eu plusieurs maris, de qui sera-t-elle la femme lors de la résurrection.? (NdT)

 

[99]             "In the resurrection men do neither marry, nor give in marriage, but are as the angels of God in heaven". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[100]            "not body". (NdT)

 

[101]            "by the ordinary way of nature". (NdT)

 

[102]            "have extorted from my feeble reason". (NdT)

 

[103]            "cannot by Scripture be evinced". (NdT)

 

[104]            "inspired". (NdT)

 

[105]            "all Scripture is given by inspiration from God". "of God", dit la King James version. (NdT)

 

[106]            "should be useful in teaching, reproving, correcting, and instructing men in the way of righteous living". (NdT)

 

[107]            "Prophecy came not in old time by the will of man, but the holy men of God spake as they were moved by the Holy Spirit". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[108]            "Receive the Holy Spirit" (Jean, XX, 22). La King James version dit "Receive ye the Holy Ghost". (NdT)

 

[109]            "fullness". (NdT)

 

[110]    "I will pour out my Spirit upon all flesh, and your sons and your daughters shall prophesy, your old men shall dream dreams, and your young men shall see visions". Conforme à la King James version. (NdT)