HOBBES :
LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.
Chapitre
34 - Chapitre 36 - Sommaire
des chapitres traduits avec notes - Index Philotra
Chapitre 35 : De la signification, dans l'Ecriture, des dénominations
royaume de Dieu, saint, sacré, et sacrement.
La dénomination royaume de Dieu [1], dans les écrits des théologiens, et spécialement dans les sermons et les traités de dévotion, a le plus souvent le sens de félicité éternelle [2], après cette vie, dans le ciel le plus élevé, et c'est ce qu'ils appellent aussi le royaume de gloire, et parfois, à titre de garantie de cette félicité [3], la sanctification, qu'ils nomment le royaume de la grâce, mais l'expression n'est jamais utilisée pour la monarchie, c'est-à-dire pour le pouvoir souverain de Dieu sur des sujets, pouvoir acquis par leur propre consentement, qui est la signification propre du mot royaume.
Au contraire, dans la plupart des passages, on trouve l'expression ROYAUME DE DIEU pour désigner un royaume au sens propre, constitué par les suffrages du peuple d'Israël d'une manière particulière, en ce qu'ils choisirent Dieu pour roi par une convention [4] faite avec lui, sur la promesse de Dieu, qu'ils posséderaient le pays de Canaan. L'expression est rarement métaphorique, et alors, elle est prise au sens d'empire sur le péché [5] (et seulement dans le Nouveau Testament), parce qu'un tel empire, chaque sujet l'aura dans le royaume de Dieu, et sans préjudice pour le souverain.
A partir de la création-même, Dieu ne régna pas seulement sur tous les hommes naturellement par sa puissance [6], mais il eut aussi des sujets particuliers, auxquels il commandait par une voix, comme un homme parle à un autre. C'est de cette manière qu'il régna sur Adam et lui donna commandement de s'abstenir de l'arbre de la connaissance du bien et du mal [7]; et quand Adam n'obéit pas [8], mais, en y goûtant, entreprit d'être comme Dieu, jugeant du bien et du mal, non par le commandement de son créateur, mais par son propre sentiment, son châtiment fut la privation de l'état de vie éternelle dans lequel Dieu l'avait d'abord créé [9], et ensuite, Dieu châtia ses descendants à cause de leurs vices, tous sauf huit personnes, par un déluge universel [10]; et en ces huit, consistait alors le royaume de Dieu.
Après cela, il plut à Dieu de parler à Abraham, et de faire avec lui une convention en ces termes (Genèse, XVII, 7-8) : J'établirai ma convention entre moi et toi, et, après toi, les générations qui descendront de toi, comme une convention éternelle, pour être un Dieu pour toi, et pour ta descendance après toi; et je te donnerai, à toi et à ta descendance après toi le pays dans lequel tu es un étranger, tout le pays de Canaan, pour une possession éternelle [11]. Par cette convention, Abraham promet, pour lui-même et pour ses descendants, d'obéir, comme à Dieu, au Seigneur qui lui a parlé, et Dieu, de son côté, promet à Abraham le pays de Canaan pour une possession éternelle. En mémoire et en témoignage [12] de cette convention, il ordonna (Genèse, XVII, 11) le sacrement de la circoncision. C'est ce qu'on appelle l'Ancienne Convention [13], ou Ancien Testament, et elle consiste en un contrat [14] entre Dieu et Abraham, par lequel Abraham s'oblige, et oblige ses descendants, à être d'une manière particulière assujetti à la loi positive de Dieu, car, pour ce qui est de la loi morale, il était déjà obligé, comme par un serment d'allégeance. Et quoique le nom de roi ne fût pas encore donné à Dieu, ni celui de royaume à Abraham et à sa descendance, la chose est pourtant la même, à savoir une institution par pacte de la souveraineté particulière de Dieu sur la descendance d'Abraham, souveraineté qui, lors du renouvellement de la même convention par Moïse au Mont Sinaï, est expressément appelée un royaume particulier de Dieu sur les Juifs [15]; et c'est d'Abraham, non de Moïse, que saint Paul dit, dans l'Epître aux Romains, IV, 11, qu'il est le père des fidèles [16], c'est-à-dire de ceux qui sont loyaux et ne violent pas l'allégeance jurée à Dieu, par la circoncision à cette époque, et ensuite, dans la Nouvelle Convention, par le baptême.
Cette convention fut renouvelée par Moïse au pied du Mont Sinaï (Exode, XIX, 5 [17]), où le Seigneur lui ordonna de parler au peuple de cette manière : Si vous obéissez vraiment à ma voix, et observez ma convention [18], alors vous serez pour moi un peuple particulier, car toute la terre est mienne; et vous serez pour moi un royaume sacerdotal et une nation sainte [19] [20]. Pour un peuple particulier, la vulgate latine dit peculium de cunctis populis [21]. La traduction anglaise faite au début du règne du roi Jacques [22] dit un trésor particulier pour moi au-dessus de toutes les nations [23]; et la traduction française de Genève dit : le plus précieux joyau de toutes les nations. Mais la traduction la plus exacte est la première parce qu'elle est confirmée par saint Paul lui-même, quand il dit, en Tite, II, 14, en faisant allusion à ce passage, que notre Sauveur béni s'est donné pour nous, pour pouvoir purifier pour lui-même un peuple particulier (c'est-à-dire extraordinaire). En effet, le mot grec est periousios [24], qui est couramment opposé au mot epiousios [25], qui signifie ordinaire, quotidien, ou, comme dans le Notre Père [26], d'usage journalier. Le premier mot signifie ce qui est en surplus, mis de côté [27] et dont on jouit [28] d'une manière spéciale, ce que les latins appellent peculium [29]; et ce sens du passage est confirmé par la raison que Dieu en donne dans ce qui suit immédiatement, en ce qu'il ajoute : Car toute la terre m'appartient [30], comme s'il disait Toutes les nations du monde m'appartiennent, mais ce n'est pas ainsi que vous m'appartenez, vous m'appartenez d'une manière spéciale; car elles m'appartiennent toutes en raison de ma puissance, mais vous m'appartiendrez par votre propre consentement et votre propre convention, ce qui est une addition au droit ordinaire qu'il a sur toutes les nations [31].
C'est ce qui est confirmé expressément dans le même texte : Vous serez pour moi un royaume sacerdotal et une nation sainte. La vulgate latine dit regnum sacerdotale [32], ce qui s'accorde avec la traduction de ce passage, sacerdotium regale, un sacerdoce royal [33] (1.Pierre, II, 9), comme aussi avec l'institution elle-même, selon laquelle personne ne pouvait entrer dans le Sanctum Sanctorum [34], c'est-à-dire s'enquérir de la volonté de Dieu auprès de Dieu, sans médiation, si ce n'est le grand prêtre. La traduction anglaise mentionnée précédemment, suivant celle de Genève, dit un royaume de prêtres [35], ce qui soit doit s'entendre de la succession des grands prêtres, chaque grand prêtre étant unique, soit ne s'accorde pas avec saint Pierre, ni avec l'exercice du haut sacerdoce; car il n'y avait que le grand prêtre qui informait le peuple de la volonté de Dieu, et aucun synode de prêtres n'a jamais été autorisé à entrer dans le Sanctum Sanctorum.
De plus, le titre de nation sainte est une confirmation, car saint signifie ce qui est à Dieu par un droit spécial, non par un droit général [36]. Toute la terre, comme il est dit dans le texte, est à Dieu, mais toute la terre n'est pas appelée sainte, mais est appelée seulement ainsi la nation mise à part pour son service spécial, la nation juive. Il est donc assez manifeste, par ce seul passage, que le royaume de Dieu signifie proprement une République, instituée (par le consentement de ceux qui devaient en être sujets) pour le gouvernement civil et le règlement de leur conduite, non seulement envers Dieu leur roi, mais aussi les uns envers les autres en ce qui concerne la justice, et envers les autres nations, aussi bien dans la paix que dans la guerre, République qui était un royaume où Dieu était roi, et où le grand prêtre devait être, après la mort de Moïse, son seul vice-roi, ou lieutenant.
Mais de nombreux autres passages prouvent clairement la même chose : premièrement, quand, en 1.Samuel, VIII, 7, les anciens d'Israël, accablés par la corruption des fils de Samuel, réclamèrent un roi, Samuel, à qui cela déplut, pria le Seigneur, qui lui répondit : Ecoute la voix du peuple, car ce n'est pas toi qu'ils ont rejeté, mais moi, pour que je ne règne pas sur eux [37]. A partir de là, il est évident que Dieu lui-même était alors leur roi, et que Samuel ne commandait pas le peuple, mais ne faisait que leur transmettre [38] ce que Dieu, de temps en temps, lui prescrivait.
De même, quand Samuel, en 1.Samuel, XII, 12, dit au peuple : mais quand vous avez vu que Nahash, roi des fils d'Ammon, venait contre vous, vous m'avez dit : non, mais un roi régnera sur nous, alors que le Seigneur votre Dieu était votre roi [39], il est manifeste que Dieu était leur roi et gouvernait les affaires civiles de leur République.
Et après que les Israélites eurent rejeté Dieu, les prophètes prédirent sa restauration : ainsi, en Esaïe, XXIV, 23 : alors, la lune sera confondue, et le soleil humilié [40], quand le Seigneur des armées régnera sur la montagne de Sion et dans Jérusalem [41], le prophète parle expressément de son règne à Sion et Jérusalem, c'est-à-dire sur terre. En Michée, IV, 7, il est dit : et le Seigneur régnera sur eux sur la montagne de Sion, et cette montagne de Sion est à Jérusalem, sur la terre. De même, en Ezéchiel, XX, 33 : aussi vrai que je suis vivant, dit le Seigneur Dieu, assurément avec une main puissante [42] et un bras étendu, en répandant ma fureur, je régnerai sur vous [43]. Et en Ezéchiel, XX, 37 : je vous ferai passer sous la houlette [44], et je vous ramènerai dans le lien de la convention [45], c'est-à-dire : je régnerai sur vous et vous ferai vous tenir à cette convention que vous avez faite avec moi par Moïse, et que vous avez rompue par votre rébellion contre moi aux jours de Samuel, et par votre choix d'un autre roi.
Et dans le Nouveau Testament, en Luc, I, 32-33, l'ange Gabriel dit de notre Sauveur : Il sera grand, et il sera appelé le Fils du Très-haut, et le Seigneur lui donnera le trône de son père David; et il régnera à jamais sur la maison de Jacob, et son royaume n'aura pas de fin [46]. C'est aussi un royaume sur terre, car c'est pour l'avoir revendiqué qu'il fut mis à mort comme ennemi de César, et l'inscription sur sa croix était Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Pour se moquer de lui, on le couronna d'une couronne d'épines [47], et, en Actes, XVII, 7, on dit des disciples, parce qu'ils l'avaient proclamé roi, que tous faisaient ce qui était contraire aux décrets de César, disant qu'il y avait un autre roi, un certain Jésus [48]. Le royaume de Dieu est donc un royaume réel, et non métaphorique, et considéré ainsi non seulement dans l'Ancien Testament, mais [aussi] dans le Nouveau. Quand nous disons : car c'est à toi qu'appartiennent le royaume, le pouvoir et la gloire [49], on doit l'entendre du royaume de Dieu, en vertu de notre convention, et non en vertu du droit de la puissance de Dieu, car ce royaume en vertu du droit de la puissance de Dieu, Dieu l'a toujours, si bien qu'il serait superflu de dire dans nos prières : que ton royaume arrive, à moins qu'on ne l'entende de la restauration par le Christ de ce royaume de Dieu que la révolte des Israélites a interrompu par le choix de Saül comme roi [50]. Il n'aurait pas été approprié de dire le royaume des cieux est proche [51], ou de prier que ton royaume arrive [52], si ce royaume avait encore existé.
Il y a tant d'autres passages qui confirment cette interprétation qu'il serait étonnant qu'on y fît pas plus attention, si elle ne donnait une trop grande lumière aux rois chrétiens pour apercevoir leur droit au gouvernement ecclésiastique. Cela, ils l'ont remarqué, ceux qui, au lieu de un royaume sacerdotal [53], traduisent un royaume de prêtres [54], car ils pourraient aussi bien traduire un sacerdoce royal [55], comme dans saint Pierre, par un sacerdoce de rois. Et, alors que pour peuple particulier, ils mettent un joyau précieux [56], un trésor [57], on pourrait aussi bien appeler le régiment spécial ou la compagnie spéciale d'un général le joyau précieux du général, ou son trésor.
En bref, le royaume de Dieu est un royaume civil, qui consiste premièrement dans l'obligation du peuple d'Israël envers les lois que Moïse lui rapporta du Mont Sinaï, et celles que le grand prêtre, dans l'avenir, leur transmettrait après les avoir reçues devant les Chérubins dans le Sanctum Santorum [58]; royaume ayant été renié par le choix de Saül comme roi, dont les prophètes prédirent qu'il serait restauré par le Christ, pour la restauration duquel nous prions quotidiennement quand nous disons dans le Notre Père [59] : que ton royaume arrive, et dont nous reconnaissons le droit quand nous ajoutons : car c'est à toi qu'appartiennent le royaume, le pouvoir et la gloire dans les siècles des siècles, Amen [60]; dont la proclamation était la prédication des Apôtres, et auquel les hommes sont préparés par ceux qui enseignent l'Evangile. Les hommes qui embrassent cet Evangile (c'est-à-dire promettent obéissance au gouvernement de Dieu), sont dans le royaume de la grâce, car Dieu leur a gracieusement donné le pouvoir d'être ses sujets (c'est-à-dire ses enfants) dans le monde à venir, quand le Christ viendra en majesté pour juger le monde et gouverner réellement son propre peuple, ce que l'on appelle le royaume de gloire. Si le royaume de Dieu (appelé aussi le royaume des cieux, vu la hauteur glorieuse et admirable de ce trône) n'était pas un royaume que Dieu gouverne sur terre par ses lieutenants et vicaires qui transmettent ses commandements au peuple, il n'y aurait pas eu tant de disputes et de guerres pour savoir par qui Dieu nous parle, on n'aurait pas eu tant de prêtres se préoccupant de juridiction spirituelle, ni de rois pour la leur refuser.
De cette interprétation littérale de l'expression royaume de Dieu résulte la véritable interprétation du mot SAINT. En effet, c'est un mot qui, dans le royaume de Dieu, correspond à ce que les hommes, dans leurs royaumes, appellent public ou royal.
Le roi d'un pays est la personne publique, le représentant de tous ses sujets propres. Et Dieu, le roi d'Israël, était le Saint d'Israël. La nation qui est assujettie à un souverain terrestre est la nation de ce souverain, c'est-à-dire de la personne publique. Ainsi, les Juifs, qui formaient la nation de Dieu, étaient appelés une nation sainte (Exode, XIX, 6). En effet, par saint, on entend toujours soit Dieu lui-même, soit ce qui est à Dieu en propriété, tout comme public signifie toujours soit la personne de la République elle-même, soit quelque chose qui est à la République de telle façon qu'aucune personne privée ne peut en revendiquer la propriété.
C'est pourquoi le sabbat (le jour de Dieu) est un jour saint; le temple (la maison de Dieu) une maison sainte, et les sacrifices, dîmes et offrandes (le tribut de Dieu) des devoirs saints; les prêtres, les prophètes, les rois oints sous l'autorité du Christ (les ministres de Dieu) des hommes saints, les esprits célestes au service de Dieu (les messagers de Dieu) des anges saints, et ainsi de suite; et partout où le mot saint est pris au sens propre, il signifie toujours quelque chose d'acquis en propriété par consentement. En disant Que ton nom soit sanctifié [61], nous ne faisons que prier Dieu pour la grâce d'observer le premier commandement, ne pas avoir d'autres dieux que lui. Le genre humain est la nation de Dieu en propriété : mais les Juifs seuls étaient une nation sainte. Pourquoi, sinon parce qu'ils devinrent sa propriété par convention.
Et le mot profane est habituellement pris dans l'Ecriture au sens de commun; et, en conséquence, leurs contraires, saint et propre, dans le royaume de Dieu, doivent aussi avoir le même sens. Mais, dans un sens figuré, sont aussi appelés saints ces hommes qui ont mené une vie très pieuse, comme s'ils avaient renoncé à tout dessein mondain, et s'étaient entièrement voués et donnés à Dieu. Au sens propre, ce qui est rendu saint par le fait que Dieu se le soit approprié ou l'ait mis à part pour son propre usage est dit être sanctifié par Dieu, comme le septième jour [62] dans le quatrième commandement, et comme les élus qui, dans le Nouveau Testament, sont dits être sanctifiés quand ils ont l'esprit de piété [63]. Et ce qui est rendu saint par le fait que les hommes le vouent [64] et le donnent à Dieu pour que ce soit seulement utilisé pour son service officiel est appelé aussi SACRE, est dit être consacré [65], comme les temples et les autres maisons de prière publique, les ustensiles [66], les prêtres, les ministres, les victimes, les offrandes, et la matière externe des sacrements.
Il y a des degrés dans la sainteté car, parmi ces choses qui sont mises à part pour le service de Dieu, certaines peuvent être de plus mises à part pour un service plus rapproché et plus spécial. La nation entière des Israélites était un peuple saint pour Dieu, et pourtant, la tribu de Lévi [67] était parmi les Israélites une tribu sainte, et parmi les Lévites, les prêtres étaient encore plus saints, et parmi les prêtres, le grand prêtre était le plus saint. De même, le pays de Judée était la terre sainte, mais la cité sainte, où Dieu devait être adoré, était plus sainte, et le temple encore plus saint que la cité, et le sanctum sanctorum encore plus saint que le reste du temple [68].
Un SACREMENT est le fait de séparer une certaine chose visible de l'usage commun, et de la consacrer au service de Dieu, soit comme signe de notre admission au sein du royaume de Dieu pour être membre de son peuple particulier, soit pour commémorer cette admission. Dans l'Ancien Testament, le signe de l'admission était la circoncision [69], dans le Nouveau Testament, le baptême. La commémoration de l'admission, dans l'Ancien Testament, était la manducation [70] de l'agneau pascal (à une date déterminée [71], qui était l'anniversaire), qui remettait en l'esprit la nuit où ils furent délivrés de leur servage d'Egypte [72], et dans le Nouveau Testament, c'est la célébration de la Cène du Seigneur [73], qui nous remet en l'esprit que nous fûmes délivrés du servage du péché par la mort de notre Sauveur béni sur la croix. Les sacrements de l'admission ne doivent être utilisés qu'une fois, parce qu'il n'est besoin que d'une seule admission; mais parce que nous avons besoin qu'on nous remette souvent à l'esprit notre délivrance et notre allégeance, il est nécessaire que les sacrements de commémoration soient répétés. Ce sont là les principaux sacrements et, en quelque sorte, les serments solennels que nous faisons de notre allégeance. Il y a d'autres consécrations qui peuvent être appelées sacrements si le mot renvoie à la seule consécration au service de Dieu; mais s'il implique un serment, une promesse d'allégeance, il n'y en a pas d'autres, dans l'Ancien Testament, que la circoncision et la Pâque, ni d'autres, dans le Nouveau Testament, que le baptême et la Cène du Seigneur.
Traduction Philippe Folliot
[1] "kingdom
of God". la vulgate latine dit "Regnum Dei". (NdT)
[2] "eternal
felicity". (NdT)
[3] "for the earnest of that felicity" : arrhes, gage, garantie. (NdT)
[4] "convention".
Il s'agit bien sûr de l'alliance. (NdT)
[5] "dominion
over sin". (NdT)
[6] "his
might". (NdT)
[7] Genèse, II, 17. (NdT)
[8] Genèse, III, 6. (NdT)
[9] Genèse, III, 19. (NdT)
[10] Genèse, VII, 11,12. (NdT)
[11] "I
will establish my covenant between me and thee and thy seed after thee in their
generations for an everlasting covenant, to be a God to thee, and to thy seed
after thee; And I will give unto thee, and to thy seed after thee, the land
wherein thou art a stranger, all the land of Canaan, for an everlasting
possession". Conforme à la King James version. (NdT)
[12] "And for a memorial and a token of this covenant". On peut traduire "token" par "signe". (NdT)
[13] "the Old Covenant" : l'Ancienne Alliance. On peut bien évidemment, dans la suite du chapitre, lire alliance, quand je traduis covenant par convention. (NdT)
[14] "contract". (NdT)
[15] G.
Mairet traduit bizarrement "entre les juifs". (NdT)
[16] "the father of the faithful" : le père des croyants. La King James version donne "the father of all them that believe". (NdT)
[17] Et
non XIX, 15, comme le note F. Tricaud. (NdT)
[18] "covenant".
(NdT)
[19] Exode, XIX, 5-6. (NdT)
[20] "If
you will obey my voice indeed, and keep my covenant, then ye shall be a
peculiar people to me, for all the earth is mine; and ye shall be unto me a
sacerdotal kingdom, and an holy nation".
La King James version donne : "if ye will obey my voice indeed, and
keep my covenant, then ye shall be a peculiar treasure unto me above all
people: for all the earth is mine: And ye shall be unto me a kingdom of
priests, and an holy nation". (NdT)
[21] "si ergo audieritis vocem meam et custodieritis pactum meum eritis mihi in peculium de cunctis populis mea est enim omnis terra et vos eritis mihi regnum sacerdotale et gens sancta haec sunt verba quae loqueris ad filios Israhel" (Vulgate, Exode, XIX, 5). Le "peculium" est l'avoir particulier, le bien amassé peu à peu. Ici, "in peculium" peut être entendu au sens de "en particulier". Comme nous l'indiquons plus loin, la Septante dit "moi laos periousios". (NdT)
[22] King
James devient, chez G. Mairet, le roi Jean!!!??? Que signifie cette farce? (NdT)
[23] "Now therefore, if ye will obey my voice indeed, and keep my covenant, then ye shall be a peculiar treasure unto me above all people: for all the earth is mine: and ye shall be unto me a kingdom of priests, and an holy nation. These [are] the words which thou shalt speak unto the children of Israel." (King James version, Exode XIX, 5). La version Douay-Reims donne : "If therefore you will hear my voice, and keep my covenant, you shall be my peculiar possession above all people: for all the earth is mine. And you shall be to me a priestly kingdom, and a holy nation. Those are the words thou shalt speak to the children of Israel." (NdT)
[24] En caractères grecs dans le texte de Hobbes. Le grec "periousios" est effectivement utilisé dans le Nouveau Testament grec, en Tite, II, 14. Il est aussi utilisé dans le passage cité de l'exode : "moi laos periousios apo pantôn" (Septante). Il signifie "élu", "choisi", mais la question n'est pas simple. La "pariousia" est l'excédent, le reste, la provision, et le mot est très proche du latin "peculium". Les remarques de Hobbes qui suivent sont justifiées. (NdT)
[25] En caractères grecs dans le texte de Hobbes. (NdT)
[26] Pater, ou oraison dominicale. Matthieu, VI, 9-15. Le mot "epiousos" est utilisé dans le Nouveau Testament grec au verset 11, et en Luc, XI, 3 (version Stephanus). (NdT)
[27] Accumulé, amassé, donc qu'on a en abondance : stored up. (NdT)
[28] "enjoyed" : ici, comme quand on parle de la jouissance d'une propriété. (NdT)
[29] Pécule,
petit bien amassé, économies. "peculiaris" a le sens de : ce qui
appartient en propre, ce qui est personnel, particulier, spécial. (NdT)
[30] "For
all the earth is mine" (Exode,
XIX, 5). Conforme
à la King James version. (NdT)
[31] "which is an addition to his ordinary title to all nations". (NdT)
[32] Voir citation de la vulgate donnée plus haut en note par le traducteur. (NdT)
[33] La T.O.B. donne "la communauté sacerdotale du roi", la version Darby "une sacrificature royale". (NdT)
[34] Le
Saint des Saints ("Holiest of all" dans la King James version, qui
utilise aussi "most holy") : alors que les prêtres entraient dans le
lieu saint, seul le grand prêtre pouvait entrer dans le lieu très saint une
fois par an pour le Yom Kippour (voir Lévithique,
XVI). Il semble que l'expression "Saint des Saints", en ce sens, ne
soit utilisée, dans les versions françaises, qu'en Hébreux, IX, 3. Les traducteurs utilisent souvent l'expression
"très saint" ou "très-saint" La vulgate utilise plusieurs
fois l'expression "Sanctum Sanctorum", principalement en Exode. (NdT)
[35] "a
kingdom of priests". (NdT)
[36] "by
special, not by general, right". (NdT)
[37] "Hearken
unto the voice of the people, for they have not rejected thee, but they have
rejected me, that I should not reign over them". Conforme à la King James version. (NdT)
[38] "but
only delivered". (NdT)
[39] "When ye saw that Nahash, king of the children of Ammon, came against you, ye said unto me, Nay, but a king shall reign over us; when the Lord your God was your king". Conforme à la King James version. (NdT)
[40] La
T.O.B. donne : "La lune sera humiliée, le soleil sera confondu", la
King James version donne : "Then the moon shall be confounded, and the sun
ashamed". La Vulgate utilise le verbe "erubescere", rougir de
honte : "et erubescet luna et confundetur sol". (NdT)
[41] "Then the moon shall be confounded, and the sun ashamed, when the Lord of hosts shall reign in Mount Zion, and in Jerusalem". Conforme à la King James version. (NdT)
[42] La
T.O.B. emploie souvent l'expression "main forte". (NdT)
[43] "As I live, saith the Lord God, surely with a mighty hand, and a stretched out arm, and with fury poured out, I will rule over you". Conforme à la King James version. (NdT)
[44] Le
bâton du berger. L'expression signifie : je vous ferai entrer dans mon
troupeau. (NdT)
[45] "I
will cause you to pass under the rod, and I will bring you into the bond of the
covenant". Conforme à la King James version. (NdT)
[46] "He
shall be great, and be called the Son of the most High, and the Lord shall give
him the throne of his father David; and he shall reign over the house of Jacob
for ever; and of his kingdom there shall be no end". Conforme à la King James version. (NdT)
[47] Matthieu, XXVII, 29. (NdT)
[48] "That they did all of them contrary to the decrees of Caesar, saying there was another King, one Jesus". Conforme à la King James version. (NdT)
[49] Dans certains manuscrits en Matthieu, VI, 13, dans le Notre Père. (NdT)
[50] 1.Samuel, VIII, IX et X. (NdT)
[51] Matthieu, III, 2; IV, 17; X, 7. (NdT)
[52] Matthieu, VI, 10; Luc, XI, 2. (NdT)
[53] Exode, XIX, 6 dans la vulgate. (NdT)
[54] Exode, XIX, 6 dans la King James version. (NdT)
[55] 1.Pierre, II, 9. (NdT)
[56] Bible
française de Genève, Exode, XIX, 6. (NdT)
[57] King James version, Exode, XIX, 6. (NdT)
[58] Voir l'une des notes de ce chapitre à ce sujet. (NdT)
[59] Pater, ou oraison dominicale. Matthieu, VI, 9-15. (NdT)
[60] Dans certains manuscrits en Matthieu, VI, 13, dans le Notre Père. (NdT)
[61] "Hallowed
be thy name" apparaît deux fois dans la King James version et dans le
version Douay-Rheims, dans l'oraison dominicale (Matthieu, VI, 9, et Luc,
XI, 2)(Idem en Français dans la version Darby). (NdT)
[62] Exode, XX, 8. (NdT)
[63] Il
est impossible de signaler ici tous les passages du Nouveau Testament
concernés. (NdT)
[64] "And
that which is made holy by the dedication of men". (NdT)
[65] "consecrated".
(NdT)
[66] Le mot est utilisé assez souvent dans l'Ancien Testament. (NdT)
[67] Voir paticulièrement Nombres, premiers chapitres. (NdT)
[68] Sur
le plan et la construction du Sanctuaire, voir Exode. Sur la construction du Temple de Jérusalem, voir 1. Rois. (NdT)
[69] Genèse, XVII, 9-14. (NdT)
[70] Sur la Pâque juive, voir Exode, XII, 1-14. (NdT)
[71] Le
dixième jour du mois des épis, premier mois dans le calendrier babylonien. (NdT)
[72] Exode, XII, 12-14. (NdT)
[73] "the celebrating of the Lord's Supper" : l'Eucharistie. Voir Matthieu, XXVI, 26-29. (NdT)