PHILOTRAHOBBES : LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.

Chapitre 37Chapitre 39 - Sommaire des chapitres traduits avec notes - Index Philotra

 

 

Chapitre 38 : De la signification, dans l'Ecriture, des dénominations vie éternelle, enfer, salut, monde à venir et rédemption.

 

      La conservation de la société civile dépendant de la justice, et la justice dépendant du pouvoir de vie et de mort, et [du pouvoir [1] de donner] d'autres récompenses et châtiments moindres, pouvoirs qui appartiennent à ceux qui détiennent la souveraineté de la République, il est impossible qu'une République demeure si quelqu'un d'autre que le souverain détient le pouvoir de donner de plus grandes récompenses que la vie, ou d'infliger de plus grands châtiments que la mort. Or, étant donné que la vie éternelle est une récompense plus grande que la vie présente, et que les supplices éternels sont un châtiment plus grand que la mort naturelle [2], c'est une chose digne d'être bien considérée par tous les hommes qui désirent, en obéissant à l'autorité, éviter les calamités du désordre [3] et de la guerre civile, [que de savoir] ce que signifient, dans la Sainte Ecriture, vie éternelle et supplices éternels [4], et pour quelles infractions [5], et commises contre qui, les hommes doivent être éternellement suppliciés, et par quelles actions ils doivent gagner la vie éternelle.

 

      Et d'abord, nous trouvons qu'Adam fut créé dans une telle condition de vie que, s'il n'avait pas enfreint le commandement de Dieu, il aurait éternellement [6] joui de cette condition dans le Jardin d'Eden. En effet, il y avait l'arbre de vie, dont il lui était permis de manger aussi longtemps qu'il s'abstiendrait de manger de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal, connaissance qui ne lui était pas permise. Et c'est pourquoi, dès qu'il en eut mangé, Dieu le chassa du Paradis, de peur qu'il ne tende la main, ne prenne aussi de l'arbre de vie, et ne vive à jamais [7] [8]. De là, il me semble (en me soumettant, cependant, aussi bien pour cela que pour toutes les questions dont la solution dépend des Ecritures, à l'interprétation de la Bible autorisée par la République dont je suis sujet) qu'Adam, s'il n'avait pas péché [9], aurait eu une vie éternelle sur terre, et que la mortalité est entrée en lui et en sa postérité par son premier péché. Non que la mort soit alors entrée effectivement en lui, car il n'aurait jamais pu avoir d'enfants, alors qu'il vécut longtemps après [son péché] et vit une nombreuse postérité avant de mourir, mais là où il est dit : le jour où tu en mangeras, il est certain que tu mourras [10],  il faut nécessairement l'entendre de sa mortalité et de la certitude de la mort. Etant donné que la vie éternelle fut perdue par la déchéance d'Adam [11], en commettant le péché, celui qui annulerait cette déchéance devrait par là recouvrer cette vie. Or, Jésus-Christ a payé pour les péchés [12] de tous ceux qui croient en lui, et il a donc recouvré pour tous les croyants cette VIE ETERNELLE qui fut perdue par le péché d'Adam.. Et c'est en ce sens que saint Paul fait cette comparaison, en Romains, V, 18-19 [13] : Comme par l'infraction d'un seul, le jugement est venu sur tous les hommes pour la condamnation, de même par la justice d'un seul, le don gratuit est venu sur tous les hommes pour la justification de la vie [14]. Ce qui est dit encore de façon plus claire dans ces paroles, en 1. Corinthiens, XV, 21-22 : Car puisque par l'homme est venue la mort, par l'homme vient aussi la résurrection des morts. Car de même qu'en Adam tous meurent, de même dans le Christ, tous seront rendus vivants [15].

 

      Pour ce qui est du lieu où les hommes jouiront de cette vie éternelle que le Christ a obtenue pour eux, les textes qui ont été allégués juste avant semblent le situer sur terre. En effet, si, en Adam, tous meurent, c'est-à-dire ont perdu le Paradis et la vie éternelle sur terre, de même aussi, dans le Christ, tous seront rendus vivants, et c'est donc sur terre que tous les hommes revivront; car, autrement, la comparaison ne serait pas appropriée. Ce qui semble s'accorder avec ce que dit le psalmiste (psaume CXXXIII, 3) : De Sion, Dieu ordonna la bénédiction, et la vie à jamais [16]; car Sion est à Jérusalem, sur terre, et avec ce que dit saint Jean, en Apocalypse, II, 7 :  Au vainqueur, je donnerai à manger de l'arbre de vie qui est au milieu de Paradis de Dieu [17]. C'était l'arbre de la vie éternelle d'Adam, mais sa vie devait se faire sur terre. La même chose semble être confirmée en Apocalypse, XXI, 2 : Et moi, Jean, vis la cité sainte, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, venant de Dieu, prête comme une épousée parée pour son mari [18]. Le verset 10 [19] donne le même résultat, comme s'il disait : la nouvelle Jérusalem, le Paradis de Dieu, au retour du Christ, descendra du ciel vers le peuple de Dieu, ce n'est pas le peuple qui montera de la terre vers ce paradis. Et cela ne diffère en rien de ce que les deux hommes en vêtements blancs (c'est-à-dire deux anges), en Actes, I, 11, dirent aux apôtres  qui regardaient l'ascension du Christ : Ce même Jésus qui vous est enlevé pour aller dans le ciel, viendra ainsi, comme vous l'avez vu montrer vers le ciel [20]. Il semble qu'ils disaient qu'il descendrait pour les gouverner ici éternellement, sous [l'autorité de] son père, et non qu'il les emmènerait pour les gouverner là-haut dans le ciel, et cela est conforme à la restauration du royaume de Dieu institué sous Moïse, qui était le gouvernement politique des Juifs sur terre. De même, cette parole de notre Sauveur, en Matthieu, XXII, 30 : Lors de la résurrection, on ne se marie pas, et on ne se donne pas en mariage, mais on est comme les anges de Dieu dans le ciel [21], est une description d'une vie éternelle qui ressemble, sur la question du mariage, à celle que nous avons perdue en Adam. En effet, étant donné qu'Adam et Eve, s'ils n'avaient pas péché, auraient vécu éternellement sur terre dans leurs personnes individuelles, il est manifeste qu'ils n'auraient pas continuellement procréé des êtres de leur espèce, car si des immortels s'étaient reproduits, comme l'humanité le fait aujourd'hui, la terre, en peu de temps, n'aurait plus été capable de leur offrir assez de place pour s'y tenir. Les Juifs [22] qui demandaient à notre Sauveur de qui serait la femme, lors de la résurrection, celle qui aurait épousé plusieurs frères, ne connaissaient pas les conséquences de la vie éternelle, et c'est pourquoi notre Sauveur leur rappelle cette conséquence de l'immortalité : qu'il n'y aura plus de reproduction, et par conséquent plus de mariage, pas plus qu'il n'y a de reproduction et de mariage chez les anges. La comparaison entre cette vie éternelle qu'Adam perdit, et que notre Sauveur a recouvrée par sa victoire sur la mort, tient aussi en ceci, que, de même qu'Adam a perdu la vie éternelle par son péché, et a cependant vécu un certain temps après, de même le Chrétien fidèle [23] a recouvré la vie éternelle par la passion du Christ, quoiqu'il meure d'une mort naturelle, et reste mort un certain temps, à savoir jusqu'à la résurrection. En effet, tout comme la mort est comptée à partir de la condamnation d'Adam, et non à partir de l'exécution, la vie est comptée à partir de l'absolution, non à partir de la résurrection de ceux qui sont élus dans le Christ.

 

      Que le lieu où les hommes doivent vivre éternellement, après la résurrection, soit les cieux, entendant par ciel ces parties du monde qui sont les plus éloignées de la terre, comme le lieu où ses trouvent les étoiles, ou au-dessus des étoiles, dans un autre ciel plus élevé, appelé coelum empyreum [24] (dont il n'est pas question dans l'Ecriture, et qui n'est pas fondé en raison [25]), il n'est pas facile de trouver un texte d'où on puisse le tirer. Par Royaume du Ciel, on entend le royaume du roi qui réside dans le ciel; et son royaume était le peuple d'Israël, qu'il gouvernait par les prophètes, ses lieutenants; d'abord Moïse, et après lui Eléazar, et les prêtres souverains, jusqu'à l'époque de Samuel où ce peuple se rébella [26] et voulut comme roi un homme mortel, à la manière des autres nations. Et quand notre Sauveur le Christ, par la prédication de ses ministres, aura persuadé les Juifs de revenir à son obédience et appelé les Gentils à cette obédience, alors il y aura un nouveau royaume du ciel, parce que notre roi sera alors Dieu, dont le trône est le ciel, sans qu'il soit nécessaire, c'est visible dans l'Ecriture, que l'homme, pour son bonheur, s'élève plus haut que l'escabeau des pieds de Dieu [27], la terre [28]. Au contraire, nous trouvons écrit, en Jean, III, 13, que nul n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils même de l'homme, qui est dans le ciel [29]. J'observe ici, en passant, que ces paroles ne sont pas, comme celles qui viennent immédiatement avant, les paroles de notre Sauveur, mais celles de saint Jean lui-même, car le Christ n'était pas alors dans le ciel, mais sur la terre. La même chose est dite de David, en Actes, II, 34 [30], quand saint Pierre, pour prouver l'ascension du Christ, utilisant les paroles du psalmiste (psaume XVI, 10) : Tu ne laisseras pas mon âme en enfer, et tu ne souffriras pas que ton saint voie la corruption [31], dit qu'elles ne furent pas dites pour [parler] de David, mais pour [parler] du Christ, et, pour le prouver, il ajoute cette raison : David, en effet, n'est pas monté au ciel [32]. Mais on peut aisément répondre à cela, et dire que, quoique les corps ne doivent pas y monter jusqu'au jour du jugement dernier, cependant leurs âmes doivent y être dès qu'elles sont séparées de leur corps; ce qui semble aussi être confirmé par les paroles de notre sauveur qui, en Luc, XX, 37-38, prouvant la résurrection par les paroles de Moïse, dit ceci : Que les morts soient ressuscités, même Moïse l'a montré au buisson [33], quand il appela le Seigneur, le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob, car il n'est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. Ils sont en effet tous vivants pour lui [34]. Mais si ces paroles doivent s'entendre seulement de l'immortalité de l'âme, elles ne prouvent absolument pas ce que notre Sauveur avait l'intention de prouver, la résurrection du corps, c'est-à-dire l'immortalité de l'homme. Notre sauveur veut donc dire que ces patriarches étaient immortels, non par une propriété découlant de l'essence et de la nature de l'humanité, mais par la volonté de Dieu, à qui il a plu, par sa simple grâce [35], d'octroyer la vie éternelle aux fidèles. Et quoiqu'à ce moment, les patriarches et beaucoup d'autres fidèles fussent morts, pourtant, comme il est dit dans le texte, pour Dieu, ils vivaient, c'est-à-dire qu'ils étaient inscrits dans le Livre de vie avec ceux qui seraient absous de leurs péchés, et destinés à la vie éternelle lors de la résurrection. Que l'âme de l'homme soit, de sa propre nature, éternelle, et une créature vivante indépendante du corps, ou qu'un homme, simplement en tant qu'homme [36], soit immortel, autrement que par la résurrection du dernier jour, exception faite d'Enoch et d'Elie [37], c'est une doctrine qui n'apparaît pas dans l'Ecriture. Tout le chapitre XIV de Job, qui n'est pas le discours de ses amis, mais son propre discours, est une plainte sur la mortalité naturelle, et pourtant, il n'y a aucune contradiction avec l'immortalité de la résurrection. Il y a un espoir pour l'arbre, dit-il au verset 2, s'il est coupé, même si sa racine vieillit, et que la souche meurt dans la terre, pourtant, quand il flairera l'eau, il bourgeonnera et fera des branches comme un plant. Mais l'homme meurt et disparaît, oui, l'homme rend l'âme, et où est-il? [38] Et au verset 12, on lit : L'homme est couché, et ne se relève pas, jusqu'à ce que les cieux ne soient plus [39]. Mais quand est-ce que les cieux ne seront plus? Saint Pierre nous dit que c'est lors de la résurrection générale. En effet, dans sa deuxième épître, III, 7, il dit que les cieux et la terre qui existent aujourd'hui sont réservés pour le feu pour le jour du jugement dernier et de la perdition des impies [40], et, au verset 12 : attendant et hâtant la venue de Dieu, où les cieux seront en feu et seront dissous, où les élements fondront dans une chaleur ardente. Néanmoins, selon la promesse, nous attendons de nouveaux cieux, et une terre nouvelle où la justice habite [41]. Donc, quand Job dit : l'homme ne ressuscite pas jusqu'à ce que les cieux ne soient plus, c'est exactement comme s'il disait que la vie immortelle (et l'âme et la vie, dans l'Ecriture, signifient généralement la même chose) ne commence pas en l'homme tant qu'il n'y a pas la résurrection et le jugement dernier; et elle a pour cause, non sa nature spécifique et la génération, mais la promesse [42], car saint Pierre ne dit pas : nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre en vertu de la nature, mais : en vertu d'une promesse.

 

      Enfin, étant donné qu'il a déjà été prouvé à partir de différents passages manifestes de l'Ecriture, au chapitre XXXV de ce livre, que le royaume de Dieu est une République civile [43], où Dieu lui-même est souverain, en vertu de l'ancienne convention, et depuis, en vertu de la nouvelle convention [44], où il règne par son vicaire ou lieutenant, les mêmes passages prouvent aussi qu'après le retour de notre Sauveur dans sa majesté et sa gloire, afin de régner effectivement et éternellement [45], le royaume de Dieu doit exister sur terre. Mais parce que cette doctrine, quoique prouvée à partie de passages de l'Ecriture, ni rares ni obscurs, apparaîtra nouvelle à la plupart des hommes, je ne fais que la proposer, ne soutenant rien sur ce paradoxe ou sur d'autres paradoxes religieux, mais attendant la fin de cette dispute par l'épée, qui porte sur l'autorité (dispute qui n'est pas encore tranchée parmi mes compatriotes) par laquelle toutes sortes de doctrines doivent être approuvées ou rejetées, et dont les ordres, aussi bien oraux qu'écrits, et quelles que soient les opinions des particuliers, doivent être suivis [46] par tous les hommes qui entendent être protégés. En effet, les points de doctrine concernant le royaume de Dieu ont une si grande influence sur le royaume de l'homme qu'ils ne doivent être déterminés que par ceux qui détiennent le pouvoir souverain [juste] au-dessous de Dieu [47].

 

      Comme pour le royaume de Dieu et la vie éternelle, l'Ecriture fait apparaître que les ennemis de Dieu, après le jugement, seront suppliciés sur terre. Le nom de ce lieu où tous les hommes restent jusqu'à la résurrection, qu'ils aient été ensevelis ou engloutis par la terre, est généralement désigné dans l'Ecriture par des mots qui signifient [quelque chose se trouvant] sous la terre; ce que les Latins rendent généralement par les mots infernus et inferi, et les grecs par hades, c'est-à-dire un endroit où les hommes ne peuvent pas voir, et qui contient aussi bien les tombeaux que les lieux plus profonds. Mais le lieu où se trouveront les damnés après la résurrection n'est déterminé ni dans l'Ancien, ni dans le Nouveau Testament, par aucune indication d'emplacement, les textes ne précisant que la compagnie qui s'y trouve, et il s'agira de méchants, que Dieu, jadis, a fait disparaître de la surface de la terre de manière extraordinaire et miraculeuse, et on nous dit, par exemple, qu'ils sont in inferno, dans le Tartare, ou dans la fosse sans fond, parce que Coré, Dathan et Abiron furent engloutis vivants à l'intérieur de la terre. Non que les rédacteurs de l'Ecriture aient voulu nous faire croire qu'il pourrait y avoir dans le globe terrestre, qui est non seulement fini, mais aussi, comparé à la hauteur des étoiles, d'une taille peu considérable, une fosse sans un fond, c'est-à-dire un trou d'une profondeur infinie, comme celui que les Grecs, dans leur démonologie (c'est-à-dire dans leur doctrine sur les démons), et après eux les Romains, appelaient Tartare, dont Virgile dit :

Bis patet in praeceps, tantum tenditque sub umbras,
Quantus ad aethereum coeli suspectus Olympum [48]:

car ce n'est pas une chose envisageable, vu la distance entre la terre et le ciel, mais les rédacteurs ont voulu que nous croyions les damnés à cet endroit, grosso modo [49], endroit où se trouvent ceux à qui Dieu a infligé une punition exemplaire.

 

      En outre, parce que ces hommes puissants qui vivaient sur la terre à l'époque de Noé, avant le déluge ( hommes que les Grecs appelaient héros, et l'Ecriture géants, et que les deux pensaient nés de l'union des enfants de Dieu et des enfants d'hommes), furent à cause de leur méchante vie, détruits par le déluge universel, le lieu où se trouvent les damnés est donc aussi parfois désigné par la compagnie de ces géants disparus; comme en Proverbes, XXI, 16 : l'homme qui s'écarte du chemin de l'entendement demeurera dans l'assemblée des géants, ou en Job, XXVI, 5 : Voyez! Les géants gémissent sous les eaux, et ceux qui habitent avec eux [50]. Ici, le lieu où se trouvent les damnés est sous les eaux. Et en Isaïe, XIV, 9, on lit : L'enfer s'affaire pour préparer ta rencontre (c'est-à-dire celle du roi de Babylone) et déplacera [51] les géants pour toi [52]. Ici encore, si le sens est littéral, la place des damnés doit se trouver sous les eaux.

 

      Troisièmement, parce que les cités de Sodome et Gomorrhe, par l'extraordinaire courroux de Dieu, furent consumées à cause de leur méchanceté par le feu et le soufre [53], et qu'en même temps, avec elles, le pays fut transformé en un lac bitumineux et puant, le lieu où se trouvent les damnés est parfois exprimé par un feu, ou un lac de feu, comme en Apocalypse, XXI, 8 : Mais les lâches, les infidèles, les abominables, les meurtriers, les fornicateurs [54], les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs auront leur part dans le lac qui brûle de feu et de soufre, ce qui est une seconde mort [55]. Ainsi, il est manifeste que le feu de l'enfer, quand il est exprimé ici par métaphore, à partir du feu réel de Sodome, ne signifie pas un genre déterminé de lieu de supplice, mais l'expression signifie, de manière non définie, la destruction. On lit par exemple au chapitre XX, verset 14, que la mort et l'enfer furent jetés dans le lac de feu [56], c'est-à-dire furent abolis et détruits; comme si, après le jugement dernier, on ne mourra plus, et on n'ira plus en d'enfer , c'est-à-dire qu'on n'ira plus dans l'Hadès (mot dont, peut-être, est dérivé notre mot hell [57]), ce qui est la même chose que de ne plus mourir [58].

 

      Quatrièmement, d'après le fléau des ténèbres infligé aux Egyptiens, dont il est écrit, en Exode, X, 23 : Ils ne se voyaient pas l'un l'autre, et nul ne se leva de sa place pendant trois jours, mais tous les enfants d'Israël avaient de la lumière dans leurs habitations [59], le lieu où se trouvent les méchants après le jugement est appelé ténèbres complètes [60], ou, comme il est dit dans l'original, les ténèbres du dehors [61]. Et c'est ainsi exprimé en Matthieu, XXII, 13, quand le roi ordonne à ses serviteurs de lier les mains et les pieds de l'homme qui n'avait pas le vêtement de noce, et de le jeter eis to skotos to exoteron [62], dans les ténèbres extérieures, ou ténèbres du dehors, ce qui, quoique traduit par ténèbres complètes, n'indique pas la grandeur de ces ténèbres, mais l'endroit où elles doivent être, à savoir, en dehors de la demeure des élus de Dieu.

 

      Enfin, alors qu'il y avait un endroit près de Jérusalem appelé la vallée des enfants de Hinnon [63], dont une partie est appelée Tophet, où les Juifs avaient commis l'idolâtrie la plus grave, sacrifiant leurs enfants à l'idole Moloch, et où aussi Dieu avait infligé à ses ennemis les châtiments les plus graves, et où Josias avait brûlé les prêtres de Moloch sur leurs propres autels, comme il apparaît largement en 2.Rois, XXIII, le lieu servit ensuite pour recevoir les ordures et les détritus qui étaient portés là, hors de la cité, et il était coutume qu'on y fît des feux, de temps en temps, pour purifier l'air et chasser la puanteur des charognes. A partir de cet abominable [64] lieu, les Juifs, depuis toujours, ont coutume de nommer ce lieu des damnés la Géhenne, ou vallée de Hinnon. Et c'est ce mot géhenne qui est aujourd'hui couramment traduit par ENFER; et des feux qu'on y faisait  régulièrement [65], nous avons l'idée de feu éternel et inextinguible.

 

      Etant donné que personne, désormais, n'interprète l'Ecriture comme si, après le jugement dernier, les méchants devaient être tous éternellement punis dans la vallée de Hinnon, ou qu'ils ressuscitaient pour être à jamais sous la terre ou sous les eaux, ou qu'après la résurrection, ils ne se verraient plus les uns les autres, ni ne bougeraient d'un endroit à un autre, il s'ensuit très nécessairement, me semble-t-il, que ce qui est dit ainsi du feu de l'enfer est dit métaphoriquement, et que, par conséquent, il y a un sens propre dont il faut s'enquérir (car, dans toutes les métaphores, il y a quelque fondement réel, qu'on peut exprimer par des mots appropriés [66]), aussi bien pour le lieu de l'enfer que pour la nature des supplices et des bourreaux infernaux.

 

      Et d'abord, en ce qui concerne les bourreaux, leur nature et leurs propriétés sont rendues exactement et proprement par les dénominations ennemi, ou Satan [67], ou l'accusateur [68], ou le diable [69], ou le destructeur [70], ou Abaddon [71]. Ces dénominations significatives, Satan, diable, Abaddon, n'indiquent aucune personne individuelle, comme les noms propres ont coutume de le faire, mais seulement une fonction, une qualité [72] et ce sont donc des noms communs, qui n'auraient pas dû restés non traduits, comme dans les bibles latines et modernes, parce que, de cette façon, ces noms communs semblent être les noms propres de démons, et les hommes sont plus facilement séduits et croient à la doctrine des démons qui, à cette époque, était la religion des Gentils, contraire à la religion de Moïse et du Christ.

 

      Et comme par l'ennemi [73], l'accusateur et le destructeur, on entend l'ennemi de ceux qui seront dans le royaume de Dieu, si ce royaume de Dieu après la résurrection est sur la terre (il semble que ce soit le cas selon l'Ecriture, je l'ai montré au chapitre précédent), l'ennemi et son royaume doivent être aussi sur la terre. En effet, il était aussi sur terre avant l'époque où les Juifs déposèrent Dieu [74], car le royaume de Dieu était en Palestine, et les royaumes qui se trouvaient tout autour étaient les royaumes de l'ennemi. Par conséquent, par le mot Satan est désigné tout ennemi terrestre de l'Eglise [75].

 

      Les supplices de l'enfer sont désignés tantôt par pleurs et grincements de dents [76], comme en Matthieu, XVIII, 12, tantôt par le ver de la conscience [77], comme en Esaïe, LXVI, 24, en Marc, IX, 44, 46, 48 [78], tantôt par le feu, comme dans le passage que je viens de citer : Où le ver ne meurt pas, et où le feu ne s'éteint pas, et encore dans de nombreux passages. Tantôt par la honte et le mépris, comme en Daniel, XII, 2 : Et beaucoup d'entre eux qui dorment dans la poussière de la terre s'éveilleront; certains pour la vie éternelle, et d'autres pour la honte éternelle et le mépris éternel [79]. Tous ces passages désignent métaphoriquement le chagrin et le mécontentement de l'esprit de ceux qui voient cette félicité éternelle des autres, félicité qu'ils ont perdue par leur propre incrédulité et leur propre désobéissance. Et parce qu'une telle félicité chez les autres ne leur est sensible que par comparaison avec leurs propres misères présentes, il s'ensuit qu'ils doivent souffrir les douleurs physiques et les calamités qui arrivent à ceux qui non seulement vivent sous des dirigeants mauvais et cruels, mais aussi ont pour ennemi le roi éternel des saints, Dieu tout-puissant. Et parmi ces souffrances physiques, il faut compter aussi pour chacun des méchants une seconde mort. Car, quoique l'Ecriture soit claire sur la résurrection universelle, il ne faut cependant pas comprendre que chacun des réprouvés soit promis à une vie éternelle. En effet, quand saint Paul, en 1.Corinthiens, XV, 42-43, pour répondre à la question de savoir avec quel corps les hommes ressusciteront, dit que le corps est semé dans la corruption, et il ressuscite incorruptible [80]; il est semé dans le déshonneur, et il ressuscite dans la gloire; il est semé dans la faiblesse, il ressuscite dans la puissance [81], les mots gloire et puissance ne peuvent pas s'appliquer au corps des méchants, et l'expression seconde mort ne peut s'appliquer qu'à ceux qui ne peuvent jamais mourir qu'une fois [82]. Et même si, dans un discours métaphorique, une vie éternelle malheureuse peut être appelée une mort éternelle, cependant, on ne peut pas entendre ainsi une seconde mort. Le feu préparé pour les méchants est un feu éternel, c'est-à-dire que l'état dans lequel nul ne peut être sans torture, autant du corps que de l'esprit, après la résurrection, sera enduré pour toujours; et en ce sens, ce feu sera inextinguible, et les supplices seront éternels. Mais on ne peut inférer de là que celui qui sera jeté dans ce feu et souffrira ces supplices, les endurera, leur résistera, étant éternellement brûlé et torturé, et cependant jamais détruit, ne mourant jamais. Et même s'il y a de nombreux passages qui affirment qu'il y a un feu et des supplices éternels, dans lesquels les hommes, l'un après l'autre, peuvent être successivement jetés, pourtant, je n'en trouve aucun qui affirme que chaque personne individuelle, dans ces supplices, connaîtra une vie éternelle. Au contraire, on y affirme une mort éternelle, qui est la seconde mort : car après que la mort et la fosse auront libéré les morts qui étaient en elles, et que chaque homme aura été jugé selon ses oeuvres, la mort et la fosse seront jetés dans le lac de feu. C'est la seconde mort [83] [84]. Il est évident par ce passage qu'il doit y avoir une seconde mort de chacun de ceux qui seront condamnés lors du jugement dernier, et ensuite il ne mourra plus.

 

 

      Dans l'Ecriture, les joies de la vie éternelle sont toutes comprises sous le nom de SALUT, ou désignées par l'expression être sauvé [85]. Etre sauvé, c'est être en sécurité, soit relativement à l'égard de maux spéciaux, soit absolument, à l'égard de tout mal, comprenant le besoin, la maladie et la mort elle-même. Et parce que l'homme a été créé dans un condition immortelle, non sujette à la corruption, et qu'en conséquence, rien ne tendait à la dissolution de sa nature, et qu'il a chuté et perdu ce bonheur par le péché d'Adam, il s'ensuit qu'être sauvé du péché [86], c'est être sauvé de tous les maux et de tous les malheurs que le péché nous a apportés. Et donc, dans la Sainte Ecriture, la rémission du péché et le fait d'être sauvé de la mort et des misères sont la même chose, comme il apparaît par les paroles de notre Sauveur qui, ayant guéri un homme malade de paralysie, lui disant, en Matthieu, IX, 2 : Fils, sois heureux [87], tes péchés te sont pardonnés [88], sachant que les scribes considéraient comme un blasphème qu'un homme prétende pardonner les péchés, leur demanda (verset 5) s'il était plus facile de dire : tes péchés sont pardonnés, ou : lève-toi et marche, signifiant de cette façon que c'était tout un, pour le salut du malade, de dire tes péchés sont pardonnés et lève-toi et marche, et qu'il utilisait cette façon de parler seulement pour montrer qu'il avait le pouvoir de pardonner les péchés. Et il est d'ailleurs évident en raison [89] que, puisque la mort et la misère étaient des punitions du péché, la rémission du péché doit aussi être une rémission de la mort et de la misère, c'est-à-dire le salut absolu [90], tel que celui dont les fidèles doivent jouir après le jugement dernier, par la puissance et la grâce de Jésus-Christ, qui, pour cette raison, est appelé notre SAUVEUR.

 

      Quant aux saluts particuliers, comme ceux qui sont compris en 1.Samuel, XIV, 39 (comme le Seigneur qui sauva Israël est vivant [91], c'est-à-dire qui sauva Israël de ses ennemis du moment), en 2.Samuel, XXII, 4 [92] (tu es mon sauveur, toi, tu me sauves de la violence [93]) et en 2.Rois, XIII, 5 (Dieu donna aux Israélites un Sauveur, et ainsi, ils furent délivrés de la main des Assyriens [94]), et dans des passages du même type, je n'en dirai rien, car il est n'est difficile ni intéressant de corrompre l'interprétation de textes de ce genre.

 

      Mais quant au salut général, comme il doit être dans le royaume du ciel, il y a une grande difficulté concernant le lieu. D'un côté, comme par royaume on entend un Etat ordonné par les hommes pour leur sécurité permanente contre les ennemis et contre le besoin, il semble que ce salut doive être sur terre. En effet, le mot salut fait naître en nous l'idée d'un règne glorieux de notre roi, par la conquête [95], et non l'idée de sécurité par la fuite; et donc, là où l'on recherche le salut, on doit aussi rechercher le triomphe, et avant le triomphe, la victoire, et avant la victoire, la bataille, ce qu'il n'est pas possible de supposer dans le ciel; Mais si bonne que soit cette explication, je ne m'y fierai pas sans des passages très clairs de l'Ecriture. L'état de salut est décrit largement en Esaïe, XXXIII, 20-24 :

 

      Contemple Sion, la cité de nos solennités; tes yeux verront Jérusalem, demeure tranquille, tabernacle [96] qui ne sera plus démonté, aucun de ses pieux ne sera plus enlevé, ni aucune des cordes rompues.

     

      Mais là, le Seigneur glorieux sera pour nous un lieu de larges fleuves et de rivières, où n'ira aucune galère à rames, où ne passera aucun superbe navire.

 

      Car le Seigneur est notre juge, le Seigneur est notre législateur, le Seigneur est notre roi, il nous sauvera.

 

      Tes agrès sont relâchés [97], ils ne peuvent plus maintenir leur mât, ils ne peuvent plus déployer les voiles; alors un grand butin est partagé, les boiteux prennent le butin.

 

      Et l'habitant ne dira pas : je suis malade. Le peuple qui habitera là sera absous de son iniquité [98].

 

      Par ces paroles, nous connaissons le lieu d'où le salut doit venir : Jérusalem, une demeure tranquille; son éternité : un tabernacle qui ne sera plus démonté, etc.; le sauveur qui donnera ce salut : le Seigneur, leur juge, leur législateur, leur roi, il nous sauvera; le salut : le Seigneur sera pour eux un large fossé aux eaux rapides [99], etc.; l'état de leurs ennemis : leurs agrés sont relâchés, leurs mâts faibles, les boiteux prendront leur butin; l'état de ceux qui sont sauvés : l'habitant ne dira pas : je suis malade; et enfin, tout cela est compris dans le pardon des péchés : le peuple qui habite sera absous de son iniquité. Il est évident par là que le salut sera sur terre, quand Dieu régnera (au retour du Christ), à Jérusalem, et de Jérusalem viendra le salut des Gentils qui seront reçus dans le royaume de Dieu, comme il est aussi déclaré plus expressément par le même prophète (LXV, 20-21) : Et ils (à savoir les Gentils qui avaient des Juifs comme esclaves) ramèneront tous vos frères, comme une offrande au Seigneur, de toutes les nations, sur des chevaux, dans des chariots et des litières [100], sur des mules, sur des animaux rapides, jusqu'à ma sainte montagne, Jérusalem, dit le Seigneur, comme les enfants d'Israël apportent une offrande dans un vase pur dans la maison du Seigneur. Et je prendrai aussi parmi eux des prêtres et des Lévites, dit le Seigneur. Par là, il est manifeste que le siège principal du royaume de Dieu, qui est le lieu d'où notre salut viendra, nous qui étions des Gentils, sera Jérusalem. Ce qui est aussi confirmé par notre Sauveur dans l'entretien qu'il eut avec la femme de Samarie sur le lieu du culte divin, femme à qui il dit, en Jean, IV, 22, que les Samaritains vouent un culte à ce qu'ils ne connaissent pas, alors que les Juifs rendent un culte à ce qu'ils connaissent, car le salut est des Juifs [101] (ex Judaeis, c'est-à-dire commence aux Juifs), comme s'il avait dit : vous rendez un culte à Dieu, mais vous ne savez pas par qui il vous sauvera, tandis que nous, nous savons que ce sera par quelqu'un de la tribu de Juda, un Juif, non un samaritain. Et c'est pourquoi aussi la femme lui répondit de façon pertinente : nous savons que le Messie viendra [102]. De sorte que ce que dit notre Sauveur : Le salut vient des Juifs [103]; est la même chose que ce que dit saint Paul, en Romains, I, 16-17 : L'évangile est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, pour le Juif d'abord, aussi pour le Grec, car en lui la justice de Dieu est révélée par la foi et pour la foi [104] [105]; c'est-à-dire par la foi du Juif et pour la foi du Gentil. Dans le même sens, le prophète Joël, décrivant le jour du jugement dernier, dit, en Joël, II, 30-31 [106] que Dieu montrerait des merveilles dans le ciel, et sur terre, le sang, et le feu, et des colonnes de fumée. Le soleil serait changé en ténèbres, et la lune en sang, avant le grand et terrible jour de la venue du Seigneur [107]. Il ajoute au verset 32 : Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé, car, sur la montagne de Sion et à Jérusalem sera le Salut [108]. Abdias, au verset 17 [109], dit la même chose : Sur la montagne de Sion sera la délivrance, et là sera la sainteté, et la maison de Jacob possédera leurs possessions [110]; c'est-à-dire les possessions des païens, ce qui est expliqué plus en détails dans les versets suivants : la montagne d'Esaü, le pays des Philistins, le territoire d'Ephraïm, de Samarie, de Gallad, et les cités du sud, et il conclut par ces paroles : Le royaume sera au Seigneur [111]. Tous ces lieux sont pour le salut, et au royaume de Dieu sur terre, après le jour du jugement. D'un autre côté, je n'ai trouvé aucun texte qui puisse avec vraisemblance être utilisé pour prouver une ascension des saints au ciel, c'est-à-dire en quelque coelum empyreum [112], ou autre région éthérée, sauf ce qui est appelé le royaume du ciel, expression qui peut venir de ce que Dieu, qui était le roi des Juifs, les gouvernait par ses commandements envoyés à Moïse par des anges venus du ciel; et après leur révolte, il envoya son Fils du ciel pour les ramener à l'obéissance, et il l'enverra à nouveau pour les gouverner et gouverner tous les autres fidèles, à partir du jugement dernier, éternellement; ou qui peut venir de ce que le trône de ce grand roi, nôtre roi, est dans le ciel, tandis que la terre est l'escabeau de ses pieds [113]. Mais que les sujets de Dieu doivent avoir quelque place aussi élevée que son trône ou plus élevée que l'escabeau de ses pieds, cela ne semble pas convenir à la dignité d'un roi, et je ne trouve aucun texte clair à ce sujet dans l'Ecriture.

 

      A partir de ce qui a été dit du royaume de Dieu et du salut, il n'est pas difficile de comprendre ce que signifie l'expression MONDE A VENIR. Trois mondes sont mentionnés dans l'Ecriture : le monde ancien, le monde présent, et le monde à venir. Du premier, saint Pierre dit [114] : Si Dieu n'a pas épargné le monde ancien, mais sauvé Noé le huitième, qui prêchait la justice, amenant le déluge sur le monde des impies, etc [115]. Ainsi, le premier monde alla d'Adam au déluge général. Du monde présent, notre Sauveur dit, en Jean, XVIII, 36 : Mon royaume n'est pas de ce monde. En effet, il vint seulement pour enseigner aux hommes la voie du salut, et pour restaurer le royaume de son père par sa doctrine. Du monde à venir, saint Pierre dit [116] : Néanmoins, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux, et une nouvelle terre [117]. C'est ce MONDE dans lequel le Christ, descendant du ciel sur les nuées, avec une grande puissance et une grande gloire, enverra ses anges et rassemblera ses élus des quatre vents [118], et des parties les plus reculées de la terre [119], et il régnera désormais sur eux, sous [l'autorité de] son père, éternellement [120].

 

      La salut d'un pécheur suppose une REDEMTION antérieure, car une fois que quelqu'un est coupable d'un péché, il est assujetti à la peine correspondante, et il doit payer (ou quelqu'un d'autre pour lui) la rançon que celui qui est offensé, et qui l'a en son pouvoir, exigera. Et étant donné que la personne offensée est Dieu tout-puissant, qui a pouvoir sur toutes choses, la rançon qu'il a plu à Dieu d'exiger doit être payée avant que le salut puisse être obtenu. Mais cette rançon n'est pas destinée à une satisfaction pour le péché, équivalente à l'offense, ce qu'aucun pécheur, pour lui-même, ni aucun homme juste, pour un autre, ne sera jamais capable de faire. Le dommage qu'un homme cause à un autre peut être réparé par restitution ou dédommagement , mais on ne peut supprimer un péché par un dédommagement, car ce serait faire de la liberté de péché une chose qui se vend [121]. Mais les péchés peuvent être pardonnés [122] à ceux qui se repentent, soit gratis, soit par une peine qu'il plaît à Dieu d'agréer. Celle que Dieu agréait habituellement, dans l'Ancien Testament, était un sacrifice ou une oblation. Pardonner un péché n'est pas un acte d'injustice, même s'il y a eu menace de punition. Même parmi les hommes, bien que la promesse d'un bien lie celui qui promet, pourtant les menaces, c'est-à-dire les promesses d'un mal, ne le lient pas. Encore moins lient-elles Dieu, qui est infiniment plus miséricordieux que les hommes. Le Christ notre Sauveur, donc, pour nous racheter, n'a pas en ce sens donné satisfaction pour les péchés des hommes, comme si sa mort, par sa vertu propre, aurait pu rendre injuste la punition divine des pécheurs par la mort éternelle, mais il a fait ce sacrifice et cette oblation de lui-même, à sa première venue, sacrifice et oblation qu'il a plu à Dieu d'exiger pour le salut, lors de sa deuxième venue, de ceux qui, entre-temps, se repentiraient et croiraient en lui. Et quoique cet acte de notre rédemption ne soit pas toujours appelé dans l'Ecriture un sacrifice et une oblation, mais un prix [123], pourtant, par prix, nous ne devons pas entendre quelque chose par la valeur de laquelle il pourrait réclamer notre pardon à son père offensé, mais le prix qu'il a plu à Dieu le Père, en sa miséricorde, de réclamer.

 

 

 

 

 



[1]              F. Tricaud n'est pas fidèle à Hobbes en utilisant le mot droit, absent de cette phrase : "The maintenance of civil society depending on justice, and justice on the power of life and death, and other less rewards and punishments residing in them that have the sovereignty of the Commonwealth." (NdT)

 

[2]              "death of nature". (NdT)

 

[3]              "confusion". (NdT)

 

[4]              "by life eternal and torment eternal". (NdT)

 

[5]              "offences". (NdT)

 

[6]              "everlastingly". (NdT)

 

[7]              Genèse, III, 22. (Note de Hobbes)

 

[8]              "lest he should put forth his hand, and take also of the tree of life, and live forever". La King James version dit exactement : "lest he put forth his hand, and take also of the tree of life, and eat, and live for ever". Hobbes ne retient pas "and eat". (NdT)

 

[9]              "sinned". (NdT)

 

[10]             Genèse, II, 17. Hobbes suit parfaitement la King James version : "In the day that thou eatest thereof, thou shalt surely die." "morte morieris", dit la Vulgate ("tu mourras de mort", c'est-à-dire "tu mourras définitivement"), conforme en cela à la Septante ("thanatô apothaneisthe"). (NdT)

 

[11]             "was lost by Adam's forfeiture". (NdT)

 

[12]             "hath satisfied for the sins". F. Tricaud : "a satisfait". (NdT)

 

[13]             En fait, il s'agit du seul verset 18. (NdT)

 

[14]             Conforme à la King James version : "as by the offence of one judgment came]upon all men to condemnation; even so by the righteousness of one the free gift came upon all men unto justification of life" (Hobbes écrit "to" à la place d' "unto". Il faut bien sûr entendre : pour la justification qui redonne la vie éternelle.) La vulgate donne : "igitur sicut per unius delictum in omnes homines in condemnationem sic et per unius iustitiam in omnes homines in iustificationem vitae". (NdT)

 

[15]             Conforme à la King James version : "For since by man came death, by man came also the resurrection of the dead. For as in Adam all die, even so in Christ shall all be made alive." (NdT)

 

[16]             "Upon Zion God commanded the blessing, even life for evermore". La King James version donne : "As the dew of Hermon, and as the dew that descended upon the mountains of Zion: for there the LORD commanded the blessing, even life for evermore." Il s'agit, dans la vulgate, de la fin du verset 3 du psaume 132 : "sicut ros Hermon qui descendit in montes Sion quoniam illic mandavit Dominus benedictionem et vitam usque in saeculum". (NdT)

 

[17]             "To him that overcometh I will give to eat of the tree of life, which is in the midst of the Paradise of God". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[18]             Hobbes suit parfaitement la King James version : "And I John saw the holy city, new Jerusalem, coming down from God out of heaven, prepared as a bride adorned for her husband". (NdT)

 

[19]             Le verset 10 donne, dans la King James version : "And he carried me away in the spirit to a great and high mountain, and shewed me that great city, the holy Jerusalem, descending out of heaven from God". (NdT)

 

[20]             "This same Jesus, who is taken up from you into heaven, shall so come, as you have seen him go up into heaven". La King James version donne : "this same Jesus, which is taken up from you into heaven, shall so come in like manner as ye have seen him go into heaven." (NdT)

 

[21]             Conforme à la King James version : "For in the resurrection they neither marry, nor are given in marriage, but are as the angels of God in heaven." (NdT)

 

[22]             Précisément des sadducéens, qui ne croyaient pas à la résurrection. (NdT)

 

[23]             "the faithful Christian". (NdT)

 

[24]             Ciel empyrée. L'empyrée, dans le système des anciens, est la quatrième sphère, où se trouvent les feux célestes (en grec, est "empuros" ce qui est en feu - "to puros" : le feu) et où habitent les dieux. Voir le dernier ciel dans la Divine Comédie de Dante, et les considérations de Thomas d'Aquin dans la Somme théologique (IaPars.Quest.61) et dans le Traité des fins dernières (question 69) (NdT)

 

[25]             "nor ground in reason". (NdT)

 

[26]             1.Samuel, VIII. (NdT)

 

[27]             Ou "marchepied" (Segond, Darby) : Matthieu, V, 35; Actes, VII, 49; Esaïe, LVI, 1. Pour Matthieu, V, 34-35, la King James version donne : "But I say unto you, Swear not at all; neither by heaven; for it is God's throne: Nor by the earth; for it is his footstool". (NdT)

 

[28]             "that man shall ascend to his happiness any higher than God's footstool the earth". (NdT)

 

[29]             Presque conforme à la King James version : "And no man hath ascended up to heaven, but he that came down from heaven, even the Son of man which is in heaven." (Hobbes écrit "into heaven") (NdT)

 

[30]             Il s'agit en fait de II, 31. (NdT)

 

[31]             Ici au sens de décomposition. (NdT)

 

[32]             Verset 34. (NdT)

 

[33]             Buisson ardent : Exode, III, 2. (NdT)

 

[34]             Conforme à la King James version : "Now that the dead are raised, even Moses shewed at the bush, when he calleth the Lord the God of Abraham, and the God of Isaac, and the God of Jacob. For he is not a God of the dead, but of the living: for all live unto him". (NdT)

 

[35]             "of His mere grace". (NdT)

 

[36]             "any mere man" : un simple homme, un homme simplement homme. (NdT)

 

[37]             Genèse, V, 21; 2.Rois, II, 11; Hébreux, XI, 5. (NdT)

 

[38]             "There is hope of a tree," saith he, "if it be cast down. Though the root thereof wax old, and the stock thereof die in the ground, yet when it scenteth the water it will bud, and bring forth boughs like a plant. But man dieth, and wasteth away, yea, man giveth up the ghost, and where is he?". Hobbes ne suit pas exactement la King James version, qui donne : "For there is hope of a tree, if it be cut down, that it will sprout again, and that the tender branch thereof will not cease. Though the root thereof wax old in the earth, and the stock thereof die in the ground; Yet through the scent of water it will bud, and bring forth boughs like a plant. But man dieth, and wasteth away: yea, man giveth up the ghost, and where is he?" (NdT)

 

[39]             Conforme à la King James version : "man lieth down, riseth not, till the heavens be no more". (NdT)

 

[40]             "the heavens and the earth that are now, are reserved unto fire against the day of judgement, and perdition of ungodly men". La king James version donne : "But the heavens and the earth, which are now, by the same word are kept in store, reserved unto fire against the day of judgment and perdition of ungodly men.". (NdT)

 

[41]             Hobbes suit presque mot mot la King James version : "looking for and hasting to the coming of God, wherein the heavens shall be on fire, and shall be dissolved, and the elements shall melt with fervent heat. Nevertheless, we according to the promise look for new heavens, and a new earth, wherein dwelleth righteousness".  (NdT)

 

[42]             "not his specifical nature and generation, but the promise". (NdT)

 

[43]             " that the kingdom of God is a civil Commonwealth". (NdT)

 

[44]             "by virtue first of the Old, and since of the New, Covenant". On peut bien sûr traduire par "ancienne alliance" et "nouvelle alliance". (NdT)

 

[45]             "to reign actually and eternally". (NdT)

 

[46]             "be obeyed". On notera qu'en traduisant littéralement. F. Tricaud et G. Mairet font incorrectement du verbe "obéir" un verbe transitif. (NdT)

 

[47]             "For the points of doctrine concerning the kingdom of God have so great influence on the kingdom of man as not to be determined but by them that under God have the sovereign power". (NdT)

 

[48]             "Deux fois autant que la hauteur du ciel quand on regarde vers l'Olympe éthéré, il s'ouvre vers l'abîme, et s'étend sous les ombres." (Virgile : Enéide, VI, 578-9) (NdT)

 

[49]             "indefinitely". (NdT)

 

[50]             Hobbes ne suit pas ici la King James version, qui donne : "Dead things are formed from under the waters, and the inhabitants thereof." mais la version Douay/Rheims ("Behold the giants groan under the waters, and they that dwell with them."), fidèle à la vulgate : "ecce gigantes gemunt sub aquis et qui habitant cum eis".  (NdT)

 

[51]             La vulgate parle ici de ressusciter, de réveiller. (NdT)

 

[52]             "Hell is troubled how to meet thee" (that is, the King of Babylon) "and will displace the giants for thee". Je traduis ici le texte de Hobbes, je ne prétends pas rendre compte du texte biblique lui-même avec lequel notre auteur prend des libertés. Hobbes ne suit pas la King James version, qui donne : "Hell from beneath is moved for thee to meet thee at thy coming." Il ne suit pas non plus exactement la Vulgate ("infernus subter conturbatus est in occursum adventus tui suscitavit tibi gigantas (...)").

 

[53]             Genèse, XIX, 24. (NdT)

 

[54]             "whoremongers". "fornicatoribus", dans la Vulgate. (NdT)

 

[55]             "But the timorous, incredulous, and abominable, and murderers, and whoremongers, and sorcerers, and idolaters, and all liars, shall have their part in the lake that burneth with fire and brimstone; which is the second death." Hobbes ne cite pas exactement la King James version qui donne : "But the fearful, and unbelieving, and the abominable, and murderers, and whoremongers, and sorcerers, and idolaters, and all liars, shall have their part in the lake which burneth with fire and brimstone: which is the second death." Les deux versions ci-dessus correspondent assez fidèlement à la Vulgate. (NdT)

 

[56]             La King James version ne parle pas de soufre. La vulgate ajoute "voilà la seconde mort" : "et inferus et mors missi sunt in stagnum ignis haec mors secunda est stagnum ignis". Idem dans le texte grec de Stephanus : "(...) estin o deuteros thanatos". (NdT)

 

[57]             "enfer". (NdT)

 

[58]             F. Tricaud, qui traduit "ne pas mourir", ne tient pas compte de "more" : "which is the same with no more dying". (NdT)

 

[59]             Conforme à la King James version : "They saw not one another, neither rose any from his place for three days: but all the children of Israel had light in their dwellings." (NdT)

 

[60]             "utter darkness". (NdT)

 

[61]             "darkness without", expression absente de la King version, qui utilise l'expression "outer darkness", en Matthieu, VIII, 12; XXII, 13; XXV, 30, et de la version Douay/Rheims qui, aux mêmes passages, utilise l'expression "extérior darkness". Darby rend ces passages par "ténèbres du dehors", ce qui est conforme à la vulgate  ("in tenebras exteriores") et à la version Stephanus (" eis to skotos to exôteron" - VIII, 12) (NdT)

 

[62]             Voir note précédente. (NdT)

 

[63]             "Gué-Hinnom" en hébreu, qui a donné "géhenne". (NdT)

 

[64]             Le mot renvoie moins aux ordures qu'aux abominations du culte de Moloch. (NdT)

 

[65]             "time to time". J'emprunte cet adverbe à F. Tricaud qui, contrairement à G. Mairet "de temps en temps", a compris qu'une traduction littérale n'était pas compatible avec la suite. (NdT)

 

[66]             "proper words". F. Tricaud va jusqu'à traduire par "termes non métaphoriques", ce qui est une façon habile de rendre la pensée de Hobbes. (NdT)

 

[67]             Le mot Satan ("Satan" indéclinable et "satanas" dans la Vulgate. La version grecque de Stephanus utilise "diabolos" et "satanas" - "o satan" : l'ennemi - là où la Vulgate utilise "Satan". La Septante n'utilise jamais, à ma connaissance, le mot "Satanas", mais utilise le mot "diabolos") est utilisé dix-huit fois dans l'Ancien Testament, trente-cinq fois dans le Nouveau Testament :  deux fois en 1.Chroniques, treize fois en Job, trois fois en Zacharie, quatre fois en Matthieu, cinq fois en Marc, cinq fois en Luc, une fois en Jean, deux fois en Actes, une fois en Romains, deux fois en 1.Corinthiens, trois fois en 2.Corinthiens, une fois en 1.Thessaloniciens, une fois en 2. Thessaloniciens, une fois en 1.Thimotée, et huit fois en Apocalypse. (vérification faite dans la version Darby. L'utilisation est quasiment la même dans la King James version.) (NdT)

 

[68]             "the accuser" (NdT) "accusator" dans la vulgate, "katègroros" dans la version grecque de Stephanus (Apocalypse, XII, 10). (NdT)

 

[69]             Le mot diable ("diabolus" dans la Vulgate, "diabolos" dans la version grecque de Stephanus) est absent de l'Ancien Testament, il est présent trente-cinq fois dans le Nouveau Testament : six fois en Matthieu,six fois en Luc, trois fois en Jean, deux fois en Actes, une fois en Ephésiens, deux fois en 1.Thimotée, une fois en 2.Thimotée, une fois en Hébreux, une fois en Jacques, une fois en 1.Pierre, quatre fois en 1.Jean, une fois en Jude, et cinq fois dans l'Apocalpse. (Vérification faite dans la version Darby). La king James version n'utilise pas le mot "diabolus" (Hobbes) mais le mot "devil", comme le fait Hobbes lui-même dans la phrase suivante. (NdT)

 

[70]             Le mot est utilisé à peine une dizaine de fois dans la Bible. Je n'ai pas trouvé de régularité de terme dans la Vulgate. (NdT)

 

[71]             Apocalypse, IX, 11. (NdT)

 

[72]             "but only an office or quality". (NdT)

 

[73]             Comme nous l'avons déjà précisé, c'est le sens du mot "satan", pris comme nom commun. (NdT)

 

[74]             C'est-à-dire, comme il a été déjà précisé, quand ils voulurent un roi à la manière des autres nations : 1.Samuel, VIII. (NdT)

 

[75]             "any earthly enemy of the Church". (NdT)

 

[76]             "weeping, and gnashing of teeth". "But the children of the kingdom shall be cast out into outer darkness: there shall be weeping and gnashing of teeth." (King James version)(NdT)

 

[77]             "the worm of conscience". La King James version n'utilise pas cette expression, elle se contente de "worm". Elle est aussi absente de la version Douay/Rheims. Elle n'apparaît pas dans la vulgate qui se contente de parler du ver qui ne meurt pas ("ubi vermis eorum non moritur"), ni dan le Nouveau Testament grec ("opou o skôles autôn ou teleuta), ni dans la bible de Luther ("da ihr Wurm nicht stirbt"). On trouve l'expression "ver de la conscience" dans la somme théologique de Thomas d'Aquin (primas pars, question 64, article 3). On la trouve aussi dans l'Institution de la Religion chrétienne de Calvin, Livre I, chapitre 3. Shakespeare, dans Richard II, dit : "The worm of conscience still begnaw thy soul!". (NdT)

 

[78]             Comme nous l'avons dit, ces passages, dans les différentes versions de la Bible, en français, en anglais, en latin et en grec, n'utilisent pas l'expression "ver de la conscience". (NdT)

 

[79]             Conforme à la King James version : "And many of them that sleep in the dust of the earth shall awake, some to everlasting life, and some to shame and everlasting contempt." (NdT)

 

[80]             Littéralement, dans l'incorruption. (NdT)

 

[81]             Conforme à la King James version : "It is sown in corruption; it is raised in incorruption: It is sown in dishonour; it is raised in glory: it is sown in weakness; it is raised in power". (NdT)

 

[82]             Les élus. (NdT)

 

[83]             Apocalypse, XX, 13-14. (Note de Hobbes)

 

[84]             "For after death and the grave shall have delivered up the dead which were in them, and every man be judged according to his works; death and the grave shall also be cast into the lake of fire. This is the second death." Hobbes ne suit pas la King James version qui donne "death and hell"(la mort et l'enfer), ce qui est conforme à la Vulgate ("et inferus et mors") et à la version grecque de Stephanus ("kai o thanatos kai o hades"), et non "death and grave" (la mort et la fosse). Le mot "grave" a le sens de tombe (traduction, à mon avis maladroite, de F. Tricaud), tombeau, fosse, ce dernier mot étant assez habituel pour désigner le séjour des morts. (NdT)

 

[85]             "The joys of life eternal are in Scripture comprehended all under the name of salvation, or being saved". (NdT)

 

[86]             "to be saved from sin". (NdT)

 

[87]             La vulgate dit : aie confiance ("confide fili remittuntur tibi peccata tua"), tout comme la version grecque de Stephanus ("tharsei teknon apheôntai soi ai amartiai sou"), mais le mot employé en Grec porte déjà l'idée de retrouver la vitalité, le courage, la hardiesse, alors que le "confido" latin indique surtout le fait d'avoir confiance. (NdT)

 

[88]             Conforme à la King James version : "Son, be of good cheer; thy sins be forgiven thee". (NdT)

 

[89]             "And it is besides evident in reason". (NdT)

 

[90]             "salvation absolute". (NdT)

 

[91]             "as the Lord liveth that saveth Israel". La king James version donne : "as the Lord liveth which saveth Israel". (NdT)

 

[92]             La bonne référence est XXII, 3. (NdT)

 

[93]             "Thou art my Saviour, thou savest me from violence". Les deux premiers mots ne sont pas dans la King James version. (NdT)

 

[94]             "God gave the Israelites a Saviour, and so they were delivered from the hand of the Assyrians". La King James version donne : "And the LORD gave Israel a saviour, so that they went out from under the hand of the Syrians". Hobbes semble ici traduire la vulgate : "et dedit Dominus Israheli salvatorem et liberatus est de manu Syriae ". (NdT)

 

[95]             "by conquest". F. Tricaud traduit "par droit de conquête". (NdT)

 

[96]             "a tabernacle ". Voir le latin "tabernaculum" de la vulgate : tente. (NdT)

 

[97]             Ou moins précisément "cordages". "thy tacklings". La vulgate parle de "funiculi", c'est-à-dire de petites cordes, la septante de cordes en jonc ("skhoïna").

 

[98]             "Look upon Zion, the city of our solemnities; thine eyes shall see Jerusalem a quiet habitation, a tabernacle that shall not be taken down; not one of the stakes thereof shall ever be removed, neither shall any of the cords thereof be broken. But there the glorious Lord will be unto us a place of broad rivers and streams; wherein shall go no galley with oars, neither shall gallant ship pass thereby. For the Lord is our judge, the Lord is our lawgiver, the Lord is our king, he will save us. Thy tacklings are loosed; they could not well strengthen their mast; they could not spread the sail: then is the a great spoil divided; the lame take the prey. And the inhabitant shall not say, I am sick; the people that shall dwell therein shall be forgiven their iniquity." Hobbes suit presque parfaitement la King James version. (NdT)

 

[99]             "a broad moat of swift waters". La king James version ne parle ni de "broad moat", ni de "swift waters". (NdT)

 

[100]            Qui étaient couvertes dans l'antiquité. Hobbes dit bien "in".(NdT)

 

[101]            Traduction littérale étonnante de la Vulgate : "salus ex Iudaeis est" (Hobbes savait très bien qu'il fallait traduire en anglais par "is from" ou "comes from"). La king James version et la version Douay/Rheims font de même : "for salvation is of the Jews". A ma connaissance, cette construction n'est présente ni en français, ni en allemand. Les versions anglaises plus récentes de la Bible donnent "is from" ou "comes from". Seules les versions Darby (anglaise) et Young (littérale) utilisent "is of". (NdT)

 

[102]            Verset 25. (NdT)

 

[103]            Ici, Hobbes dit : "Salvation is from the Jews". (NdT)

 

[104]            "The gospel is the power of God to salvation to every one that believeth: to the Jew first, and also to the Greek. For therein is the righteousness of God revealed from faith to faith". La King James version dit "unto salvation". (NdT)

 

[105]            "ex fide in fidem" dans la Vulgate. (NdT)

 

[106]            III, 3-5 pour la T.O.B. (NdT)

 

[107]            "shew wonders in heaven, and in earth, blood, and fire, and pillars of smoke. The sun should be turned to darkness, and the moon into blood, before the great and terrible day of the Lord come". Conforme à la King James version, qui commence par "I will shew". (NdT)

 

[108]            "and it shall come to pass, that whosoever shall call upon the name of the Lord shall be saved. For in Mount Zion and in Jerusalem shall be salvation". La King ames version dit "shall be delivered" et "shall be deliverance". (NdT)

 

[109]            Rappelons que ce livre ne comporte qu'un chapitre. (NdT)

 

[110]            Conforme à la King James version : "But upon mount Zion shall be deliverance, and there shall be holiness; and the house of Jacob shall possess their possessions." (NdT)

 

[111]            Idem : "the kingdom shall be the Lord's". (NdT)

 

[112]            Voir note déjà faite à ce sujet. (NdT)

 

[113]            "His footstool". Voir note déjà faite à ce sujet. (NdT)

 

[114]            2.Pierre, II, 5. (Note de Hobbes)

 

[115]            Conforme à la King James version : "spared not the old world, but saved Noah the eighth [person], a preacher of righteousness, bringing in the flood upon the world of the ungodly". (NdT)

 

[116]            2.Pierre, III, 13 (Note de Hobbes)

 

[117]            Conforme à la King James Version : "Nevertheless we, according to his promise, look for new heavens and a new earth", mais Hobbes ne cite pas la fin du verset : "wherein dwelleth righteousness." (NdT)

 

[118]            Assez souvent associé aux cieux dans la Bible "four winds of heaven". (NdT)

 

[119]            Hobbes cite ici Marc, XIII. La King James version donne : "And then shall he send his angels, and shall gather together his elect from the four winds, from the uttermost part of the earth to the uttermost part of heaven". On notera l' "oubli" de Hobbes! (NdT)

 

[120]            "and thenceforth reign over them, under his Father, everlastingly". (NdT)

 

[121]            "the damage a man does to another he may make amends for by restitution or recompense, but sin cannot be taken away by recompense; for that were to make the liberty to sin a thing vendible". (NdT)

 

[122]            "pardoned". F.Tricaud traduit par "remis". (NdT)

 

[123]    "price". On trouve dans la King James version l'expression "price of redemption", utilisée en un sens économique (prix de rachat), en Lévitique, XXV, 51 (la vulgate dit "le prix de retour"). Le mot "price" est lui-même quasiment toujours utilisé en un sens économique dans l'Ancien Testament, et dans le Nouveau Testament, il n'est quasiment jamais associé à l'idée de rédemption. On peut donc s'étonner de l'importance que le mot "price" prend aux yeux de Hobbes.(NdT)