PHILOTRAHOBBES : LEVIATHAN – Traduction de Philippe Folliot avec notes.

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Chapitre 43 : De ce qui est nécessaire pour être reçu dans le royaume des cieux

 

            Le prétexte le plus fréquent de sédition et de guerre civile [1] a longtemps procédé de la difficulté, pas encore résolue de façon suffisante, qu'il y a à obéir en même temps à Dieu et  l'homme quand leurs commandements sont contraires l'un à l'autre. Il est assez manifeste que, quand un homme reçoit deux commandements contraires, et qu'il sait que l'un d'eux est un commandement de Dieu, il doit obéir à celui-ci, et non à l'autre, même si ce dernier commandement est le commandement de son souverain légitime [2] (qu'il soit un monarque ou une assemblée souveraine) ou le commandement de son père. La difficulté consiste donc en ceci que les hommes, quand ils sont commandés au nom de Dieu [3], ne savent pas, en diverses occasions, si le commandement est de Dieu ou si celui qui commande n'abuse pas du nom de Dieu pour certaines fins personnelles qui lui sont propres [4]. En effet, de même qu'il y avait dans l'Eglise des Juifs de nombreux faux prophètes qui cherchaient à gagner une réputation auprès du peuple par des visions et des rêves simulés [5], de même y a-t-il eu de tout temps dans l'Eglise du Christ, de faux docteurs qui cherchent à gagner une réputation auprès du peuple par des doctrines fantastiques et fausses [6], et, par cette réputation, comme c'est la nature de l'ambition, de les gouverner pour leur avantage personnel.

 

            Mais cette difficulté d'obéir à la fois à Dieu et au souverain civil sur terre n'est d'aucune importance pour ceux qui savent distinguer ce qui est nécessaire de ce qui n'est pas nécessaire pour être reçu dans le royaume de Dieu; car, si le commandement du souverain civil est tel qu'on peut lui obéir sans déchoir de la vie éternelle [7], ne pas obéir est injuste, et le précepte de l'apôtre est de circonstance : serviteurs, obéissez à vos maîtres en toutes choses [8], et : enfants, obéissez à vos parents en toutes choses [9], et le précepte de notre Sauveur : les scribes et les pharisiens siègent dans la chaire de Moïse, observez donc tout ce qu'ils diront, et faites-le [10]. Mais si le commandement est tel qu'on ne peut lui obéir sans être condamné à la mort éternelle, alors ce serait folie d'obéir, et le conseil de notre Sauveur (Matthieu, X, 28) a ici sa place : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme [11]. Par conséquent, il faut apprendre à ceux qui voudraient éviter à la fois les châtiments qui doivent être dans ce monde infligés pour désobéissance à leur souverain terrestre, et ceux qui seront infligés dans le monde à venir pour désobéissance à Dieu, à bien distinguer entre ce qui est, et ce qui n'est pas, nécessaire au salut éternel.

 

            Tout ce qui est NECESSAIRE au salut est contenu dans ces deux vertus : foi dans le Christ, et obéissance aux lois. La dernière de ces vertus, si elle était parfaite, serait selon nous suffisante, mais comme nous sommes tous coupables de désobéissance à la loi de Dieu, non seulement originellement en Adam, mais aussi actuellement par nos propres transgressions, il est exigé de nous maintenant, non seulement l'obéissance pour le reste de notre temps, mais aussi une rémission des péchés pour le temps passé, laquelle rémission est la récompense [12] de notre foi dans le Christ. Que rien d'autre ne soit exigé comme nécessaire au salut, c'est ce qui est rendu manifeste par le fait que le royaume des cieux [13] n'est fermé à personne d'autre qu'aux pécheurs, c'est-à-dire à ceux qui ont désobéi, qui ont transgressé la loi, non à ceux d'entre eux qui se repentent et croient à tous les articles de la foi chrétienne nécessaires au salut.

 

            L'obéissance exigée de nous par Dieu est un effort sérieux de lui obéir, lui qui, dans toutes nos actions, considère que la volonté équivaut à l'acte [14], et cette obéissance est qualifiée par des dénominations qui expriment cet effort. Et c'est pourquoi l'obéissance est quelquefois appelée charité et amour, parce que ces dénominations impliquent une volonté d'obéir, et notre Sauveur lui-même fait de notre amour pour Dieu, et de l'amour des hommes entre eux, l'accomplissement [15] de la loi entière; et parfois, il utilise le mot justice [16], car la justice n'est que la volonté de donner à chacun son dû [17], c'est-à-dire n'est que la volonté d'obéir aux lois, parfois le mot repentir, parce que se repentir implique qu'on se détourne du péché, ce qui est la même chose que le retour de la volonté à l'obéissance. Donc, quiconque désire sincèrement [18] accomplir les commandements de Dieu, ou se repentir véritablement de ses transgressions, ou qui aime Dieu de tout son coeur, et son prochain comme lui-même, a toute l'obéissance nécessaire pour être reçu dans le royaume de Dieu, car si Dieu exigeait une parfaite innocence, aucune chair ne pourrait être sauvée.

 

            Mais quels sont les commandements que Dieu nous a donnés? Toutes ces lois qui furent données aux Juifs par la main de Moïse sont-elles les commandements de Dieu? Si elles le sont, pourquoi n'apprend-on pas aux Chrétiens à leur obéir? Si elles ne le sont pas, quelles autres lois le sont, en dehors de la loi de nature? En effet, notre sauveur le Christ ne nous a pas donné de nouvelles lois, mais le conseil d'observer celles auxquelles nous sommes assujettis, c'est-à-dire aux lois de nature, et aux lois de nos souverains respectifs. Il n'a pas non plus, dans son sermon sur la montagne, donné une quelconque nouvelle loi, mais il a seulement exposé les lois de Moïse, auxquelles les Juifs étaient déjà assujettis. Par conséquent, les lois de Dieu ne sont rien d'autre que les lois de nature, dont la principale est que nous ne devons pas violer notre foi, ce qui est le commandement d'obéir à nos souverains civils, que nous avons institué au-dessus de nous par un pacte mutuel des uns avec les autres. Et cette loi de Dieu, qui commande l'obéissance à la loi civile, commande en conséquence l'obéissance à tous les préceptes de la Bible, et j'ai prouvé dans le chapitre précédent que la Bible n'est loi que là où le souverain civil l'a rendue telle. Ailleurs, elle n'est que conseil, auquel on peut, sans injustice, [mais] à ses risques et périls, refuser d'obéir.

 

            Sachant maintenant quelle est l'obéissance nécessaire au salut,  et à qui elle est due, nous devons maintenant considérer, en ce qui concerne la loi, qui nous croyons et pourquoi, et quels sont les articles ou points nécessaires auxquels ceux qui seront sauvés doivent nécessairement croire. Et d'abord, pour ce qui est de la personne que nous croyons, comme il est impossible de croire quelqu'un avant de savoir ce qu'il dit, il est nécessaire que cette personne soit quelqu'un que nous avons entendu parler. Donc, la personne que croyaient Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et les prophètes, était Dieu lui-même, qui leur parlait de façon surnaturelle, et la personne que les apôtres et les disciples qui vivaient avec le Christ croyaient était notre Sauveur lui-même. Mais pour ce qui est de ceux à qui ni Dieu le Père, ni notre Sauveur n'a jamais parlé, on ne peut pas dire que la personne qu'ils croyaient était Dieu. Ils croyaient les apôtres, et après eux les pasteurs et les docteurs de l'Eglise, qui recommandaient à leur foi l'histoire de l'Ancien et du Nouveau Testaments; de sorte que la foi des Chrétiens, depuis le temps de notre Sauveur, a eu pour fondement, d'abord la réputation de leurs pasteurs, et ensuite l'autorité de ceux qui firent que l'Ancien et le Nouveau Testaments furent reçus comme la règle de la foi, ce que personne ne pouvait faire sinon les souverains chrétiens qui sont donc les pasteurs suprêmes et les seules personnes que les Chrétiens entendent aujourd'hui transmettre la parole de Dieu [19], à l'exception de ceux auxquels Dieu, de nos jours, parle de façon surnaturelle. Mais étant donné que de nombreux faux prophètes sont sortis dans le monde [20], les autres hommes doivent examiner si de tels esprits, comme saint Jean nous le recommande dans sa première épître (IV, 1), sont de Dieu, ou non [21]. Et donc, étant donné que l'examen des doctrines appartient au pasteur suprême, la personne que doivent croire tous ceux qui n'ont pas de révélation spéciale, en chaque République, est le pasteur suprême, c'est-à-dire le souverain civil.

 

            Les causes pour lesquelles les hommes croient en une doctrine chrétienne sont variées, car la foi [22] est un don de Dieu, et Dieu l'opère [23] en chaque homme par les voies qui lui semblent bonnes. La cause immédiate la plus ordinaire de notre croyance [24], pour ce qui est d'un point quelconque de la foi chrétienne, est que nous croyons que la Bible est la parole de Dieu. Mais pourquoi croyons-nous que la Bible est la parole de Dieu, c'est une question très débattue, comme doivent nécessairement l'être toutes celles qui ne sont pas bien posées. En effet, ceux qui débattent ne posent pas la question pourquoi le croyons-nous? mais la question comment le savons-nous? comme si croire et savoir étaient tout un. Pour cette raison, d'un côté, certains fondent leur connaissance sur l'infaillibilité de l'Eglise, et de l'autre côté, certains la fondent sur le témoignage de l'esprit personnel [25], et aucun parti ne mène ce qu'il prétend jusqu'à la conclusion. Car comment connaîtra-t-on l'infaillibilité de l'Eglise, sinon en connaissant d'abord l'infaillibilité de l'Ecriture? Ou, comment un homme saura-t-il que son esprit personnel est autre chose qu'une croyance fondée sur l'autorité et les arguments de ceux qui lui ont enseigné, ou sur la présomption de ses propres dons [26]? D'ailleurs, il n'y a rien dans l'Ecriture d'où nous puissions inférer l'infaillibilité de l'Eglise, encore moins d'une Eglise en particulier, encore moins que tout d'un homme particulier.

 

            Il est donc manifeste que les Chrétiens ne savent pas que l'Ecriture est la parole de Dieu, mais qu'ils le croient seulement, et que les moyens de les faire croire, qu'il plaît à Dieu de donner ordinairement aux hommes, sont conformes à la voie de la nature, c'est-à-dire qu'il s'agit de ceux qui les enseignent [27]. C'est la doctrine de saint Paul sur la foi chrétienne en général (Romains, X, 17) : la foi vient de l'audition [28], c'est-à-dire qu'elle vient en écoutant nos pasteurs légitimes. Il dit aussi, en X, 14-15 : Comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment [en] entendront-ils [parler] sans un prédicateur? Et comment prêcheront-ils s'ils ne sont envoyés? [29] Par là, il est évident que la cause ordinaire de la croyance que les Ecritures sont la parole de Dieu est la même que la cause de la croyance aux autres articles de notre foi, à savoir, l'audition de ceux qui sont autorisés et désignés par la loi pour nous enseigner, comme nos parents dans leurs maisons, et nos pasteurs dans les églises; ce qui peut être rendu encore plus manifeste par l'expérience, car par quelle autre cause peut-on expliquer que, dans les Républiques chrétiennes, tous les hommes croient, ou du moins professent, que l'Ecriture est la parole de Dieu, alors que dans les autres Républiques ils sont rares, sinon que, dans les Républiques chrétiennes, on l'enseigne aux hommes dès leur enfance, et qu'on enseigne autre chose dans les autres Républiques?

 

            Mais si l'enseignement est la cause de la foi, pourquoi tous ne croient-ils pas? Il est donc certain que la foi est un don de Dieu, et il la donne à qui il veut. Cependant, comme à ceux à qui il la donne, il la donne au moyen des professeurs, la cause immédiate de la foi est l'audition. Dans une école, où beaucoup reçoivent un enseignement, certains en tirent profit, d'autres non, la cause de l'instruction dont certains tirent profit étant le maître. Pourtant on ne peut pas de là inférer que l'instruction ne soit pas un don de Dieu. Toutes les bonnes choses viennent de Dieu. Pourtant on ne peut pas dire que tous ceux qui ont ces choses sont inspirés [30], car cela impliquerait un don surnaturel et la main immédiate de Dieu, et celui qui y prétend prétend être un prophète, ce qui est sujet à un examen de l'Eglise.

 

            Mais que les hommes sachent, qu'ils croient ou qu'ils accordent que les Ecritures sont la parole de Dieu, si, à partir de passages des Ecritures, passages sans obscurité, je montre quels articles de foi sont nécessaires, et seuls nécessaires au salut, les hommes devront nécessairement les connaître, les croire ou les accorder.

 

            L'unum necessarium [31], le seul article de foi que l'Ecriture rend absolument nécessaire au salut est que JESUS EST LE CHRIST. Par le nom de Christ, il faut entendre le roi que Dieu avait déjà promis (par les prophètes dans l'Ancien Testament) d'envoyer dans le monde, pour régner (sur les Juifs et sur les nations qui croiraient en lui) sous lui éternellement, et pour leur donner cette vie éternelle qu'ils avaient perdu par le péché d'Adam. Quand j'aurai prouvé cela à partir de l'Ecriture, je montrerai de plus quand, et en quel sens, certains autres articles peuvent être aussi appelés nécessaires.

 

            Pour prouver que la croyance en cet article, Jésus est le Christ, est toute la foi exigée pour le salut, mon premier argument sera tiré du but visé par les évangélistes, qui était, par la description de la vie de notre Sauveur, d'établir cet unique article, Jésus est le Christ. Je donne un résumé de l'évangile de saint Matthieu : Jésus descendait de David, naquit d'une vierge (ce sont les marques du vrai Christ), les mages vinrent l'adorer comme le roi des Juifs, Hérode, pour la même raison, chercha à le tuer, Jean-Baptiste proclama sa venue, Jésus prêcha par lui-même et par ses apôtres qu'il était ce roi, il enseigna la loi, non comme un scribe, mais comme un homme d'autorité, il guérit des maladies seulement par sa parole, et il fit de nombreux autres miracles dont on avait prédit que le Christ les ferait, il fut salué comme roi quand il entra dans Jérusalem, il les prévint de prendre garde à tous les autres qui prétendraient être le Christ, il fut arrêté, accusé et mis à mort pour avoir dit qu'il était roi, la cause de sa condamnation, écrite sur la croix, était JESUS DE NAZARETH, LE ROI DES JUIFS. Tout cela ne tend à nulle autre fin qu'à celle-ci : que les hommes croient que Jésus est le Christ. Tel est donc le but visé par l'évangile de saint Matthieu. Mais le but visé par tous les évangélistes, comme on le voit en les lisant, était le même. Par conséquent, le but visé par l'Evangile entier est d'établir ce seul article. Et saint Jean fait de cet article sa conclusion, en Jean, XX, 31 : Ces choses sont écrites pour que vous puissiez savoir que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant [32].

 

            Mon second argument est tiré du sujet des sermons des apôtres, tant pendant que notre Sauveur vivait sur terre qu'après son ascension. Au temps de notre Sauveur, les apôtres furent envoyés (Luc, IX, 2) pour prêcher le royaume de Dieu, car ni dans ce passage, ni en Matthieu, X, 7, il ne leur donne d'autre mandat que celui-ci : Quand vous irez, prêchez et dites que le royaume des cieux est proche [33], c'est-à-dire que Jésus est le Messie, le Christ, le roi qui devait venir. Que leur prédication ait été la même après son ascension est manifeste à partir de Actes, XVII, 6 : Ils traînèrent Jason, dit saint Luc, et certains frères, devant les dirigeants de la cité, criant : ceux qui ont mis le monde sens dessus dessous sont venus aussi ici, et Jason les a reçus. Et tous ceux-là font ce qui est contraire aux décrets de César, disant qu'il y a un autre roi, un certain Jésus [34]; et à partir des versets 2 et 3 du même chapitre, où il est dit que saint Paul, selon son habitude, entra vers eux, et pendant trois jours de sabbat, il raisonna avec eux à partir des écritures, leur découvrant et leur alléguant que le Christ devait nécessairement souffrir, et ressusciter d'entre les morts, et que ce Jésus était le Christ [35].

 

            La troisième argument est tiré de ces passages de l'Ecriture où il est déclaré que la foi exigée pour le salut est facile. Car si un assentiment intérieur de l'esprit [36] à toutes les doctrines sur la foi chrétienne enseignées aujourd'hui, et dont la plus grande partie est objet de débat, était nécessaire au salut, rien ne serait si difficile dans le monde que d'être un Chrétien. Le voleur [37] sur la croix, malgré son repentir, n'aurait pas pu être sauvé pour avoir dit : Seigneur, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume [38], paroles par lesquelles il n'affirmait aucune autre croyance à un article que la croyance à celui-ci, que Jésus était le roi. Il ne pourrait pas être dit non plus, comme il est dit en Matthieu, XI, 30, que le joug du Christ est facile, et son fardeau léger [39], ni que les petits enfants croient en lui [40] (Matthieu, XVIII, 6), et saint Paul ne pourrait avoir dit (1. Corinthiens, I, 21) :  Il a plu à Dieu, par la folie [41] de la prédication, de sauver ceux qui croient [42]. Saint Paul lui-même n'aurait pas pu être sauvé, encore moins avoir été un si grand docteur de l'Eglise d'une façon aussi soudaine, lui qui, peut-être, n'avait jamais pensé à la transsubstantiation, au purgatoire, ou à d'autres articles nombreux avec lesquels on nous importune désormais.

 

            Le quatrième argument est tiré de passages explicites qui ne sont pas l'objet de controverses quant à leur interprétation. D'abord, Jean, V, 39 : Scrutez les Ecritures [43], car en elles vous pensez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage en ma faveur [44]. Ici, notre Sauveur parle seulement des Ecritures de l'Ancien Testament, car les Juifs, à cette époque, ne pouvaient pas scruter le Nouveau Testament qui n'était pas [encore] écrit. Mais il n'y a rien dans l'Ancien Testament sur le Christ, sinon les signes par lesquels les hommes pourraient le reconnaître lors de sa venue, comme le fait qu'il descendrait de David, qu'il naîtrait à Bethléem, et d'une vierge, qu'il ferait des miracles, et ainsi de suite. Par conséquent, croire que ce Jésus était [bien] le Christ était suffisant pour la vie éternelle; mais ce qui est plus que suffisant n'est pas nécessaire, et en conséquence, aucun autre article n'est exigé. En Jean, XI, 26, on lit aussi : Quiconque vit et croit en moi ne mourra pas, cela éternellement [45]. Croire au Christ est donc une foi suffisante pour la vie éternelle, et, en conséquence, il n'est pas nécessaire de croire à plus que cela. Mais croire en Jésus et croire que Jésus est le Christ, c'est tout un, comme il apparaît dans les versets qui suivent immédiatement. Car quand notre Sauveur eut dit à Marthe : crois-tu cela? elle répondit, au verset 27 : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fil de Dieu, qui devait venir dans le monde [46]. Cet article seul, donc, est la foi suffisante pour la vie éternelle, et ce qui est plus que suffisant n'est pas nécessaire. Troisièmement, on lit en Jean, XX, 31 : Ces choses sont écrites que que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant, vous ayez la vie par son nom [47]. Ici, croire que Jésus est le Christ est une foi suffisante pour l'obtention de la vie, et aucun autre article n'est donc nécessaire.  Quatrièmement, on trouve en 1.Jean, IV, 2 : Tout esprit qui confesse que Jésus Christ est venu dans la chair est de Dieu [48], et en 1. Jean, V, 1 : Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu [49]; et au verset 5 : Qui est celui qui vainc le monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?[50] Cinquièmement, on lit en Actes, VIII, 36-37 : Vois, dit l'eunuque, voici de l'eau, qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé? Et Philippe dit : si tu crois de tout ton coeur, tu peux [l'être]. Et il répondit et dit : je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu [51]. Par conséquent, croire en cet article (que Jésus est le Christ) est suffisant pour être baptisé, c'est-à-dire pour être reçu dans le royaume de Dieu, et, en conséquence, c'est le seul article nécessaire. Et généralement, dans tous les passages où notre Sauveur dit à quelqu'un : ta foi t'a sauvé [52], la cause de cette parole est quelque confession qui, directement, ou par ses conséquences, implique la croyance que Jésus est le Christ.

 

            Le dernier argument se tire des passages où on fait de cet article le fondement de la foi, car celui qui soutient ce fondement sera sauvé. Ces passages sont, d'abord Matthieu, XXIV, 23 : Si quelqu'un vous dit : voyez, le christ est ici, ou il est là, ne le croyez pas, car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils montreront de grands signes, et des merveilles [53], etc. Ici, nous voyons qu'il faut soutenir cet article (Jésus est le Christ), même si celui qui enseigne le contraire devait faire de grands miracles. Le second passage se trouve en Galates, I, 8 : Même si quelqu'un, nous ou un ange venu du ciel, vous prêchait un autre évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit maudit [54]. Mais l'Evangile que prêchaient Paul et les autres apôtres était [55] seulement cet article, que Jésus est le Christ. Donc, pour la croyance en cet article, nous devons rejeter l'autorité d'un ange venu du ciel, et encore plus celle d'un homme mortel, s'ils enseignent le contraire. C'est donc l'article fondamental de la foi chrétienne. Un troisième passage se trouve en 1. Jean, IV, 1 : Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit. Par ceci, vous reconnaîtrez l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair est de Dieu [56]. Par cela, il est évident que cet article est la mesure, la règle par laquelle il faut évaluer et faire l'examen des autres articles [57], et il est donc seul fondamental. Un quatrième passage se trouve en Matthieu, XVI, 18, où, après que saint Pierre eut professé cet article, disant à notre Sauveur : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant [58], notre Sauveur répondit : Tu es Pierre, et sur ce roc [59], je bâtirai mon Eglise. J'infère de là que cet article est celui sur lequel toutes les autres doctrines de l'Eglise sont construites, comme sur leur fondation. Un cinquième passage se trouve en 1. Corinthiens, III, 11-12 sqq : Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, Jésus est le Christ. Or, si quelqu'un construit sur ce fondement de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu'il sera révélé par le feu, et le feu éprouvera l'ouvrage de chacun pour savoir de quelle sorte est cet ouvrage [60]. Si l'ouvrage qu'un homme a construit dessus demeure, il recevra une récompense. Si l'ouvrage brûle, il souffrira une perte; mais lui-même sera sauvé, toutefois comme par le feu [61]. Ces paroles étant en partie claires et faciles à comprendre, et en partie allégoriques et difficiles, de ce qui est clair, on peut inférer que les pasteurs qui enseignent ce fondement, que Jésus est le Christ, même s'ils en tirent de fausses conséquences (ce à quoi tous les hommes sont parfois sujets), peuvent néanmoins être sauvés; et encore plus peuvent être sauvés ceux qui, n'étant pas pasteurs, mais auditeurs, croient ce qui leur a été enseigné par leurs pasteurs légitimes. Par conséquent, la croyance en cet article est suffisante, et en conséquence, aucun autre article de foi n'est exigé de façon nécessaire pour le salut.

 

            Maintenant, pour ce qui est des parties allégoriques, comme le feu éprouvera l'oeuvre de chacun [62] et ils seront sauvés, mais comme par le feu [63], ou à travers le feu (car l'original est dia puros [64]), elle ne s'opposent en rien à la conclusion que j'ai tirée des autres paroles claires. Cependant, comme on a utilisé ce passage comme un argument pour prouver le feu du purgatoire, je vais aussi présenter mon hypothèse sur le sens de cette mise à l'épreuve des doctrines et du salut des hommes comme par le feu [65]. L'apôtre, ici, semble faire allusion aux paroles du prophète Zacharie (XIII, 8-9), qui, parlant de la restauration du royaume de Dieu, dit ceci : deux parties y seront retranchées et mourront, mais la troisième y sera laissée; et j'amènerai la troisième partie à travers le feu et les affinerai [66] comme l'argent est affiné, et les éprouverai [67] comme l'or est éprouvé; ils invoqueront mon nom et je les entendrai [68]. Le jour du jugement est le jour de la restauration du royaume de Dieu, et saint Pierre [69] nous dit qu'en ce jour il y aura la conflagration du monde dans laquelle les méchants périront. Mais ceux qui restent, que Dieu veut sauver, ils passeront indemnes à travers ce feu, et ils y seront éprouvés (comme l'argent et l'or sont purifiés de leurs scories), et purifiés de leur idolâtrie, de façon à ce qu'ils invoquent le nom du vrai Dieu. Faisant allusion à cela, saint Paul dit que le Jour (c'est-à-dire le jour du jugement, le grand jour de la venue de notre Sauveur pour restaurer le royaume de Dieu en Israël) éprouvera la doctrine de chaque homme, en jugeant ce qui est or, argent, pierres précieuses, bois, foin, chaume. Et alors, ceux qui ont bâti de fausses conséquences sur le vrai fondement verront leurs doctrines condamnées; cependant, ils seront eux-mêmes sauvés, et passeront indemnes à travers le feu universel, et ils vivront éternellement, pour invoquer le nom du seul et vrai Dieu. En ce sens, il n'y a rien qui ne s'accorde avec le reste de la Sainte Ecriture, et rien qui laisse entrevoir le feu du purgatoire.

 

            Mais on peut ici demander s'il n'est pas nécessaire au salut de croire que Dieu est le créateur tout-puissant du monde, que Jésus-Christ est ressuscité et que tous les autres hommes ressusciteront au dernier jour, comme il est nécessaire de croire que Jésus est le Christ. Je réponds à cela qu'il est [en effet] nécessaire d'y croire, et c'est aussi valable pour de nombreux autres articles. Mais ils sont tels qu'ils sont contenus en ce seul article, et peuvent en être déduits, avec plus ou moins de difficulté. En effet, qui ne voit pas que celui qui croit que Jésus est le Fils du Dieu d'Israël, et que les Israélites avaient pour Dieu le créateur tout-puissant de toutes choses, croit aussi en cela que Dieu est le créateur tout-puissant de toutes choses? De même, comment peut-on croire que Jésus est le roi qui régnera éternellement, sans croire aussi qu'il est ressuscité d'entre les morts? Car un homme mort ne peut exercer la fonction d'un roi. En somme, celui qui soutient ce fondement, Jésus est le Christ, soutient expressément tout ce qu'il voit s'en déduire correctement, et implicitement toutes ses conséquences, même s'il n'a pas assez d'habileté pour discerner la consécution. Par conséquent, il est toujours correct de dire que la croyance en ce seul article est une foi suffisante pour obtenir la rémission des péchés des pénitents, et en conséquence pour les conduire au royaume des cieux.

 

            Maintenant que j'ai montré que toute l'obéissance exigée pour le salut consiste en la volonté d'obéir aux lois de Dieu, c'est-à-dire dans le repentir, et que toute la foi exigée pour ce salut est comprise dans la croyance en cet article, Jésus est le Christ, je citerai de plus les passages de l'Evangile qui prouvent que tout ce qui est nécessaire au salut est contenu dans ces deux articles réunis. Les hommes à qui saint Pierre prêchait le jour de la Pentecôte, juste après l'ascension de notre Sauveur, lui demandèrent, ainsi qu'aux autres apôtres (Actes, II, 37) : Hommes et frères, que devons-nous faire [70], et saint Pierre répond au verset suivant : repentez-vous, et que chacun d'entre vous soit baptisé, pour la rémission des péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit [71]. Donc, se repentir et se faire baptiser, c'est-à-dire croire que Jésus est le Christ, est tout ce qui est nécessaire au salut. De même, notre Sauveur, à qui un certain chef [72] demande, en Luc, XVIII, 18 : que dois-faire pour hériter de la vie éternelle [73], répondit : tu connais les commandements, ne commets pas d'adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère [74]. L'homme ayant dit qu'il les avait observés, notre Sauveur ajouta : vends tout ce que tu as, donne-le au pauvre, et viens et suis-moi [75], ce qui revient à dire : fie-toi à moi, qui suis le roi. Donc, accomplir la loi et croire que Jésus est le roi, c'est tout ce qui est exigé de l'homme pour qu'il soit conduit à la vie éternelle. Troisièmement, saint Paul dit, en Romains, I, 17 : le juste vivra par la foi [76]; pas tout le monde, mais le juste. Par conséquent, la foi et la justice (c'est-à-dire la volonté d'être juste, ou repentir) sont tout ce qui est nécessaire à la vie éternelle. Et notre Sauveur, en prêchant, disait (Marc, I, 15) : le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche, repentez-vous et croyez à l'Evangile [77], c'est-à-dire à la bonne nouvelle de la venue du Christ. Donc, se repentir et croire que Jésus est le Christ, voilà tout ce qui est exigé pour le salut.

 

            Etant donné donc qu'il est nécessaire que la foi et l'obéissance (impliquées dans le repentir) concourent toutes les deux à notre salut, la question de savoir par laquelle des deux on est justifié n'est pas une question qu'on peut disputer avec pertinence. Néanmoins, il ne serait pas impertinent de montrer de quelle manière chacune d'entre elles y contribue, et en quel sens il est dit que nous devons être justifiés par l'une ou par l'autre. Et d'abord, si par justice [78], on entend la justice des oeuvres elles-mêmes, personne ne peut être sauvé, car il n'en existe aucun qui n'ait pas transgressé la loi de Dieu. Et donc, quand nous disons être justifiés par les oeuvres, il faut l'entendre de la volonté, que Dieu agrée toujours comme si l'oeuvre elle-même était faite, aussi bien chez les bons que les chez les méchants. C'est en sens seulement qu'un homme est appelé juste ou injuste, et que sa justice le justifie, c'est-à-dire lui donne le titre de juste par l'agrément de Dieu, et le rend capable de vivre par sa foi, ce qui n'était pas le cas avant. De sorte que cette justice le justifie au sens où justifier est la même chose que dénommer un homme juste, et non au sens de s'acquitter de la loi, ce qui rendrait le châtiment de ses péchés injuste.

 

            Mais un homme est aussi dit être justifié quand sa défense [79], quoiqu'insuffisante en elle-même, est agréée, comme quand nous invoquons notre volonté, notre effort d'accomplir la loi [80], et que nous nous repentons de nos manquements, et que Dieu agrée cette volonté comme s'il s'agissait de l'exécution elle-même. Et puisque Dieu n'agrée la volonté comme si l'acte avait été fait que chez les fidèles, c'est donc la foi qui rend notre défense bonne et c'est en ce sens seulement que la foi justifie; de sorte que foi et obéissance sont toutes les deux nécessaires au salut, chacun d'elles étant dite nous justifier, mais en des sens divers.

 

            Ayant ainsi montré ce qui est nécessaire au salut, il n'est pas difficile de concilier notre obéissance à Dieu avec notre obéissance au souverain civil, qu'il soit chrétien ou infidèle. S'il est un Chrétien, il accepte la croyance en cet article, que Jésus est le Christ, et tous les articles qui sont contenus en lui, ou qui en sont déduits par des consécutions évidentes. C'est là toute la foi nécessaire au salut. Et puisqu'il est un souverain, il exige l'obéissance à toutes ses propres lois, c'est-à-dire à toutes les lois civiles, dans lesquelles sont aussi contenues toutes les lois de nature, c'est-à-dire toutes les lois de Dieu; car en dehors des lois de nature et des lois de l'Eglise, qui font partie de la loi civile (car l'Eglise qui peut faire des lois est la République), il n'existe pas d'autres lois divines. Donc, quiconque obéit à son souverain chrétien n'est pas par là empêché de croire en Dieu et de lui obéir. Mais supposons qu'un roi chrétien tire, à partir ce fondement Jésus est le Christ, des conséquences fausses, c'est-à-dire qu'il fasse certaines constructions de foin ou de chaume [81] et ordonne leur enseignement. Pourtant, vu ce que saint Paul dit, il sera sauvé, et le sera encore plus celui qui les enseigne par son ordre, et plus encore celui qui n'enseigne pas mais croit seulement celui qui lui enseigne légalement. Et au cas le souverain civil interdit à un sujet de professer certaines de ses opinions, à partir de quel fondement peut-il désobéir? Les rois chrétiens peuvent se tromper en déduisant une conséquence, mais qui en jugera? Sera-ce un particulier qui jugera, alors que la question est celle de sa propre obéissance? Sera-ce quelque homme en dehors de celui qui est désigné pour cela par l'Eglise, c'est-à-dire par le souverain civil qui la représente? Ou si c'est le pape ou un apôtre qui juge, ne peut-il pas se tromper en déduisant une conséquence? L'un des deux, saint Pierre ou saint Paul, ne se trompait-il pas en faisant une construction mentale [82], quand saint Paul résista avec aplomb à saint Pierre? [83] Il ne peut donc y avoir de contradiction entre les lois de Dieu et les lois d'une République chrétienne.

 

            Et quand le souverain civil est un infidèle, celui qui, chez ses sujets, lui résiste, pèche contre les lois de Dieu (car telles sont les lois de nature), et rejette le conseil des apôtres qui recommandaient à tous les Chrétiens d'obéir à leurs princes, et à tous les enfants et les serviteurs d'obéir à leurs parents et à leurs maîtres en toutes choses [84]. Quant à leur foi, elle est intérieure et invisible, ils ont la liberté que Naaman avait [85], et n'ont pas besoin de se mettre eux-mêmes en danger pour elle. Mais s'ils le font, ils doivent attendre leur récompense dans les cieux, et ne pas se plaindre de leur souverain légitime, encore moins lui faire la guerre. En effet, celui qui n'est pas content d'avoir une juste occasion d'être martyre n'a pas la foi qu'il professe, mais il prétend seulement l'avoir, pour dissimuler sa propre indocilité. Mais quel souverain infidèle serait assez déraisonnable, sachant qu'il a un sujet qui attend la seconde venue du Christ, quand le présent monde sera brûlé, qui a l'intention d'obéir alors au Christ (c'est l'intention qui se trouve dans la croyance Jésus est le Christ), et qui, en attendant, se juge tenu d'obéir aux lois de ce roi infidèle (ce que tous les Chrétiens sont obligés en conscience de faire), pour mettre à mort un tel sujet ou le persécuter?

 

            Cela suffira pour ce qui est du royaume de Dieu et de la politique ecclésiastique. En cela, je ne prétends pas mettre en avant des positions de mon cru, je veux seulement montrer quelles sont les conséquences qui me semblent pouvoir être déduites des principes de la politique chrétienne (qui sont les saintes Ecritures), pour la confirmation du pouvoir des souverains civils et du devoir de leurs sujets. En citant l'Ecriture, je me suis efforcé d'éviter les textes d'interprétation obscure ou controversée, et de ne citer que ceux dont le sens est le plus clair et le plus conforme à l'harmonie et au but de la Bible entière, qui a été écrite pour le rétablissement du royaume de Dieu dans le Christ. Car ce ne sont pas les simples mots en eux-mêmes, mais le but  de l'écrivain, qui donne la vraie lumière par laquelle un écrit doit être interprété, et ceux qui s'appuient sur des textes isolés, sans considérer le dessein principal, ne peuvent rien en tirer avec clarté, mais plutôt, en jetant des atomes d'Epicure [86] comme de la poussière dans les yeux des hommes, ils ne peuvent que rendre toutes les choses plus obscures qu'elles ne sont, et c'est l'artifice ordinaire de ceux qui cherchent leur propre avantage, et non la vérité.

 

           

 

Traduction Philippe Folliot
 

 

Version téléchargée en septembret 2003.

 

 

 

 



[1]              "THE most frequent pretext of sedition and civil war". (NdT)

 

[2]              "though it be the command even of his lawful sovereign". (NdT)

 

[3]              "when they are commanded in the name of God". (NdT)

 

[4]              "for some private ends of his own". (NdT)

 

[5]              "by feigned dreams and visions". (NdT)

 

[6]              "by fantastical and false doctrines". (NdT)

 

[7]              G. Mairet, en traduisant "without the forfeiture of life eternal" par "sans trahir la vie éternelle" n'a pas compris que le mot "forfeiture" ne s'applique pas au péché mais à sa punition éventuelle, c'est-à-dire la déchéance, la perte d'un bien, la confiscation. (NdT)

 

[8]              Ephésiens, VI, 5 et Colossiens, III, 22 : "Servants, obey your masters in all things". La King James version donne : "Servants, be obedient to them that are your masters ". La version Douay/Reims donne : "Servants, obey in all things your masters".  (NdT)

 

[9]              Ephésiens, VI, 1 et Colossiens, III, 20 : "Children, obey your parents in all things" (conforme à la version Douay/Rheims). La King James version donne : "Children, obey your parents in the Lord". (NdT)

 

[10]             Matthieu, XXIII, 2 : "The Scribes and Pharisees sit in Moses' chair; all therefore they shall say, that observe, and do". La King James version donne : "The scribes and the Pharisees sit in Moses' seat: All therefore whatsoever they bid you observe, that observe and do". (NdT)

 

[11]             "Fear not those that kill the body, but cannot kill the soul". La King James version donne : "And fear not them which kill the body, but are not able to kill the soul*". * "anima" dans la Vulgate, "psukhè" dans la Stephanus grecque. (NdT)

 

[12]             "reward". F. Tricaud traduit par "rétribution". (NdT)

 

[13]             F. Tricaud traduit bizarrement "kingdom of heaven" par "royaume de Dieu". (NdT)

 

[14]             Traduction assez libre de "The obedience required at our hands by God, that accepteth in all our actions the will for the deed, is a serious endeavour to obey Him". (NdT)

 

[15]             " fulfilling of the whole law". Un lecteur de la Bible anglaise sait que le verbe "to fulfil" est très présent dans le Nouveau Testament. (NdT)

 

[16]             "righteousness". (NdT)

 

[17]             "the will to give to every one his own". (NdT)

 

[18]             "unfeignedly" : d'une façon non feinte, non simulée. (NdT)

 

[19]             "whom Christians now hear speak from God". (NdT)

 

[20]             1. Jean, IV, 1 : "gone out into the world". Conforme à la King James version

 

[21]             "whether they be of God, or not". "but try the spirits whether they are of God", dit la King James version. (NdT)

 

[22]             "faith". (NdT)

 

[23]             "worketh". (NdT)

 

[24]             "belief". (NdT)

 

[25]             "the testimony of the private spirit". Il s'agit bien sûr de l'inspiration personnelle. (NdT)

 

[26]             "or upon a presumption of his own gifts". (NdT)

 

[27]             "their teachers". (NdT)

 

[28]             "Faith cometh by hearing". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[29]             "How shall they believe in him of whom they have not heard? And how shall they hear without a preacher? And how shall they preach, except they be sent?" Conforme à la King James version. (NdT)

 

[30]             "are inspired". (NdT)

 

[31]             Allusion à Luc, X, 42, dans la Vulgate : "porro unum est necessarium Maria optimam partem elegit quae non auferetur ab ea". (NdT)

 

[32]             "These things are written, that you may know that Jesus is the Christ, the Son of the living God". La King James version donne : "But these are written, that ye might believe that Jesus is the Christ, the Son of God; and that believing ye might have life through his name". (NdT)

 

[33]             "As ye go, preach, saying, the kingdom of heaven is at hand". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[34]             "They drew," saith St. Luke, "Jason and certain brethren unto the rulers of the city, crying, These that have turned the world upside down are come hither also, whom Jason hath received. And these all do contrary to the decrees of Caesar, saying that there is another king, one Jesus". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[35]             Déjà cité au Chapitre XLII. (NdT)

 

[36]             "if an inward assent of the mind". (NdT)

 

[37]             "The thief". La Vulgate utilise le mot "latro" (voleur, bandit), la Stephanus le mot "kakourgos" (qui fait le mal, malfaiteur). (NdT)

 

[38]             Luc, XXIII, 42 : "Lord, remember me when thou comest into thy kingdom". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[39]             "Christ's yoke is easy, and his burden light". Le texte, dans la King James version, est : "For my yoke is easy, and my burden is light.". (NdT)

 

[40]             "little children believe in him". La King James version dit : "of these little ones which believe in me". (NdT)

 

[41]             Opposée à la sagesse qui n'a pas découvert Dieu : "nam quia in Dei sapientia non cognovit mundus per sapientiam Deum placuit Deo per stultitiam praedicationis salvos facere credentes". (Vulgate)

 

[42]             "It pleased God by the foolishness of preaching, to save them that believe". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[43]             "scrutamini scripturas", dit la Vulgate. (NdT)

 

[44]             "Search the Scriptures, for in them ye think ye have eternal life, and they are they that testify of me". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[45]             "Whosoever liveth and believeth in me shall not die eternally". La King James version donne : "And whosoever liveth and believeth in me shall never die". (NdT)

 

[46]             "Yea, Lord: I believe that thou art the Christ, the Son of God, which should come into the world". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[47]             "These things are written that ye might believe, that Jesus is the Christ, the Son of God, and that believing ye might have life through his name". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[48]             "Every spirit that confesseth that Jesus Christ is come in the flesh is of God". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[49]             "Whosoever believeth that Jesus is the Christ is born of God". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[50]             "Who is he that overcometh the world, but he that believeth that Jesus is the Son of God?" Conforme à la King James version. (NdT)

 

[51]             "See, (...) here is water, what doth hinder me to be baptized? And Philip said, If thou believest with all thy heart thou mayst. And he answered and said, I believe that Jesus Christ is the Son of God." Conforme à la King James version. (NdT)

 

[52]             Dans la King James version, on trouve cette formule ("Thy faith hath saved thee") en Luc, VII, 50 et Luc, XVIII, 42. (NdT)

 

[53]             "If any man shall say unto you, Lo, here is Christ, or there, believe it not, for there shall arise false Christs, and false prophets, and shall shew great signs, and wonders". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[54]             "Though we, or an angel from heaven, preach any other gospel unto you than that we have preached unto you, let him be accursed". Conforme à la King James version. "anathème", disent la Vulgate et la Stephanus grecque. (NdT)

 

[55]             F. Tricaud et G. Mairet évitent à tort de traduire "was" par était, utilisant le verbe "consister". Etant donné le sens du mot "évangile" (bonne nouvelle : euagelion), la phrase est correcte. (NdT)

 

[56]             "Beloved, believe not every spirit. Hereby ye shall know the Spirit of God; every spirit that confesseth that is come in the flesh is of God". Conforme à la King version, mais Hobbes ne tient pas compte de "but try the spirits whether they are of God: because many false prophets are gone out into the world." (NdT)

 

[57]             "by which to estimate and examine all other articles". (NdT)

 

[58]             XVI, 16 : "Thou art the Christ, the Son of the living God". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[59]             Voir note déjà faite à ce sujet dans le chapitre XLII. (NdT)

 

[60]             "opus quale" dans la Vulgate. (NdT)

 

[61]             "Other foundation can no man lay than that which is laid, Jesus is the Christ. Now if any man build upon this foundation, gold, silver, precious stones, wood, hay, stubble; every man's work shall be made manifest; for the day shall declare it, because it shall be revealed by fire, and the fire shall try every man's work, what sort it is. If any man's work abide which he hath built thereupon, he shall receive a reward. If any man's work shall be burnt, he shall suffer loss; but he himself shall be saved, yet so as by fire" (versets 12,12,14,15). Conforme à la King James version. (NdT)

 

[62]             "the fire shall try every man's work" (1.Corinthiens, III, 13). Conforme à la King James version. (NdT)

 

[63]             "shall be saved, but so as by fire" (1.Corinthiens, III, 15). La King James version dit "yet" et non "but". (NdT)

 

[64]             En caractères grecs dans le texte. Le verset complet est "ei tinos to ergon katakaèsetai zèmiôthèsetai autos de sôthèsetai outôs de ôs dia puros". (NdT)

 

[65]             "I will also here offer you my conjecture concerning the meaning of this trial of doctrines and saving of men as by fire". (NdT)

 

[66]             La Vulgate utilise le verbe "urere", brûler, faire souffrir, torturer. Le texte grec utilise le verbe "puroô", de même sens. On notera que la Douay/Rheims catholique utilise aussi le verbe "to refine". (NdT)

 

[67]             La vulgate utilise le verbe "probo", faire l'essai, éprouver, vérifier. Le texte grec utilise le verbe "dokimazô", qui a le même sens. (NdT)

 

[68]             "Two parts therein shall be cut off, and die, but the third shall be left therein; and I will bring the third part through the fire, and will refine them as silver is refined, and will try them as gold is tried; they shall call on the name of the Lord, and I will hear them". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[69]             2. Pierre, III, 7,10,12 (Note de Hobbes).

 

[70]             "Men and brethren, what shall we do". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[71]             "Repent, and be baptized every one of you*, for the remission of sins, and ye shall receive the gift of the Holy Ghost". (*) : "in the name of Jesus Christ", dit la King James version. (NdT)

 

[72]             "quidam princeps", dit la Vulgate. (NdT)

 

[73]             "What shall I do to inherit eternal life?" Conforme à la King James version. (NdT)

 

[74]             "Thou knowest the commandments, Do not commit adultery, Do not kill, Do not steal, Do not bear false witness, Honour thy father and thy mother". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[75]             "Sell all thou hast, give it to the poor, and come and follow me". La King James version donne : "sell all that thou hast, and distribute unto the poor, and thou shalt have treasure in heaven: and come, follow me". (NdT)

 

[76]             "The just shall live by faith". Conforme à la King James version. (NdT)

 

[77]             "The time is fulfilled, and the kingdom of God is at hand; repent and believe the Evangel". "repent ye, and believe the gospel", dit la King James version. (NdT)

 

[78]             "if by righteousness". (NdT)

 

[79]             "his plea". (NdT)

 

[80]             "as when we plead our will, our endeavour to fulfil the law". (NdT)

 

[81]             "some superstructions of hay or stubble". (NdT)

 

[82]             "a superstructure". (NdT)

 

[83]             Voir Galates, Chapitre II. (NdT)

 

[84]             Colossiens, III, 20, 22. (NdT)

 

[85]             Voir 2.Rois, Chapitre V. (NdT)

 

[86]     C'est-à-dire des éléments séparés, sans finalité d'ensemble. Voir le mécanisme anti-finaliste des épicuriens. (NdT)