David
Hume
Si le gouvernement
britannique incline davantage vers la monarchie absolue ou vers une démocratie
in
Essays, Moral and Political
1 volume
Edinburgh, A. Kincaid
1741
Si le gouvernement
britannique incline davantage vers la monarchie absolue ou vers la démocratie
Traduit par Philippe Folliot (février 2008)
Il
existe un très fort préjugé contre presque toute science : aucun homme
prudent, même sûr de ses principes, n’ose prophétiser sur les événements à
venir ou prédire les conséquences lointaines des choses. Un médecin ne se
risque pas à se prononcer sur ce que sera l’état de son patient dans quinze
jours ou un mois. Un politique se risque encore moins à prédire l’état des
affaires publiques dans quelques années. Harrington se croyait si certain de
son principe général – que la balance du pouvoir dépend de celle de la
propriété – qu’il se risqua à déclarer que la monarchie ne pourrait jamais
se rétablir en Angleterre ; mais son livre était à peine publié que la
monarchie fut rétablie, et nous voyons que, depuis, elle subsiste sur le même
pied qu’auparavant. En dépit de ce malheureux exemple, je vais me risquer à
l’examen d’une importante question, à savoir : si le gouvernement
britannique incline davantage vers la monarchie absolue ou vers la
démocratie ; et en lequel des deux espèces de gouvernement il se terminera
probablement. Comme il y a peu de danger qu’éclate une révolution, dans un
sens ou dans un autre, j’échapperais du moins à la honte qui accompagnerait ma
témérité s’il s’avérait que je me suis trompé.
Ceux
qui affirment que la balance de notre gouvernement incline vers la monarchie
absolue peuvent soutenir leur opinion par le raisonnement suivant : on ne peut
nier que la propriété ait une grande influence sur le pouvoir mais encore
faut-il recevoir avec plusieurs réserves la maxime générale selon laquelle la
balance de l’un dépend de la balance de l’autre. Il est évident qu’une plus
petite propriété entre les mains d’un seul sera capable de contrebalancer une
plus grande propriété entre les mains de plusieurs, non seulement parce qu’il
est difficile de faire s’accorder de nombreuses personnes sur les mêmes vues et
les mêmes mesures mais aussi parce que la propriété appartenant à une seule
personne cause une plus grande dépendance que la même propriété dispersée. Cent
personnes d’un revenu de 1000 livres sterling peuvent le dépenser entièrement
et personne ne s’en trouvera mieux, à l’exception des serviteurs et des
marchands qui considèrent à juste titre leur profit comme le produit de leur
travail personnel. Mais un homme dont le revenu est de 100.000 livres sterling
par an, s’il est généreux ou habile, peut créer une grande dépendance de ses
obligés ou, encore davantage, de ceux qui espèrent quelque chose. C’est
pourquoi nous pouvons observer que, dans tous les gouvernements libres, un
sujet extraordinairement riche a toujours suscité de la méfiance, même si ses
richesses n’étaient pas comparables à celles de l’Etat. La fortune de Crassus, si je me souviens
bien, s’élevait seulement à environ deux millions et demi de notre
monnaie [1] [2]. Pourtant, bien que son génie n’eût rien
d’extraordinaire, il fut capable, par ses seules richesses, de contrebalancer
durant sa vie le pouvoir de Pompée aussi bien que celui de César qui fut
ensuite le maître du monde. La richesse des Médicis les rendit maîtres de
Florence quoiqu’elle ne fût probablement pas considérable comparée à l’ensemble
de la propriété de cette opulente république.
Ces
considérations sont susceptibles de donner une très haute idée de l’esprit
britannique et de notre amour de la liberté puisque nous avons pu maintenir
notre gouvernement libre durant tant de siècles contre nos souverains qui, en
plus du pouvoir, de la dignité et de la majesté de la Couronne, ont toujours
possédé une propriété beaucoup plus importante que celle de tout autre sujet du
royaume. Mais on peut dire que cet esprit, quelque grand qu’il soit, ne sera
jamais capable de se maintenir contre l’immense richesse qui se trouve
désormais entre les mains du roi et qui s’accroît encore. Selon un calcul
modéré, la Couronne dispose d’à peu près trois millions par an. La liste
civile [3] s’élève à près d’un million, la perception de tous
les impôts à un autre million, les charges militaires, navales et
ecclésiastiques à plus d’un troisième million : une somme énorme qui
s’élève à peu près à un trentième de l’ensemble des revenus et du travail du
royaume. Si nous ajoutons à cette immense richesse le luxe croissant de la
nation, notre tendance à la corruption avec le grand pouvoir et les importantes
prérogatives de la Couronne, à quoi il faut ajouter le commandement des forces
militaires, il y a de quoi désespérer de pouvoir sans efforts extraordinaires
maintenir plus longtemps notre gouvernement libre avec de tels inconvénients.
Au
contraire, ceux qui soutiennent que la tendance du gouvernement britannique est
de pencher vers la république peuvent soutenir leurs opinions par des arguments
apparemment corrects. Ils peuvent dire que, quoique cette immense richesse de
la Couronne soit jointe à la dignité de premier magistrat et à de nombreux
autres pouvoirs et prérogatives en accord avec la loi et qui devraient
naturellement lui donner une plus grande influence, pourtant, en réalité, elle
est justement moins dangereuse pour cette raison même. Si l’Angleterre était
une république et qu’un particulier possédait un revenu égal au tiers ou même
au dixième de celui de la Couronne, il susciterait à juste titre de la méfiance
parce qu’il aurait infailliblement une grande autorité dans le gouvernement.
Une telle autorité, non régulière, non reconnue par les lois, est toujours plus
dangereuse qu’une plus grande autorité qui dérive des lois. Un homme qui usurpe
le pouvoir ne met plus de bornes à ses prétentions [4] ; ses partisans sont libres de tout espérer en
sa faveur. Ses ennemis provoquent son ambition et ses craintes par la violence
de leur opposition et, dès que le gouvernement est ainsi jeté dans cette
effervescence, toutes les humeurs corrompues de l’Etat grossissent ses rangs.
Au contraire, une autorité légale, même importante, connaît toujours certaines
limites qui mettent fin aux espoirs et aux prétentions de celui qui la possède.
Les lois doivent avoir prévu un remède contre ses excès et ce magistrat éminent
a beaucoup à craindre et peu à espérer de ses usurpations. Et, comme on se
soumet tranquillement à son autorité légale, il est peu tenté de l’étendre et
en a peu l’occasion. En outre, il en est pour les intentions et les projets
ambitieux – on l’observe – comme pour les sectes philosophiques et religieuses,
une nouvelle secte produit un tel ferment, on s’y oppose ou on la défend avec
tant de véhémence qu’elle se répand toujours plus vite et multiplie ses partisans
plus rapidement qu’une vieille opinion établie qui se recommande par la
sanction des lois et de l’antiquité. Telle est la nature de la nouveauté que,
quand une chose plaît, elle devient doublement agréable si elle est nouvelle
alors que, si elle déplaît, elle déplaît doublement pour la même raison. Et,
dans la plupart des cas, la violence des ennemis favorise autant que le zèle
des partisans les projets ambitieux.
On
peut ajouter que, quoique les hommes soient très gouvernés par l’intérêt,
l’intérêt lui-même et toutes les affaires humaines sont cependant entièrement
gouvernés par l’opinion. Or, ces cinquante dernières années, il y a eu
un changement soudain et sensible des opinions grâce au progrès du savoir et de
la liberté. La plupart des gens de cette île se sont débarrassés de toute la
vénération superstitieuse envers les titres et l’autorité. Le clergé a perdu
beaucoup de son crédit et ses prétentions et ses doctrines ont été
ridiculisées. C’est même à peine s’il parvient à subsister dans le monde. Le
seul nom de roi inspire peu de respect et parler d’un roi comme du
vicaire de Dieu sur Terre et lui donner l’un de ces magnifiques titres qui
éblouissaient jadis l’humanité ne provoque plus que le rire. Quoique la
Couronne, par ses larges revenus, puisse maintenir son autorité en temps de
tranquillité grâce à l’influence et aux intérêts privés, cependant, comme la
moindre secousse, la moindre convulsion mettra nécessairement tous ces intérêts
en pièces, le pouvoir royal, n’étant plus soutenu par les principes établis et
par l’opinion des hommes, se dissoudra immédiatement. Si les hommes avaient été
dans la même disposition qu’aujourd’hui lors de la révolution, la
monarchie aura couru un grand risque, celui de disparaître entièrement de
l’île.
Si j’osais
livrer mon sentiment personnel entre ces arguments opposés, j’affirmerais que,
à moins d’une convulsion extraordinaire, le pouvoir de la Couronne, grâce à ses
larges revenus, va plutôt en s’accroissant quoique, en même temps, j’avoue que
son progrès est très lent et presque insensible. Pendant longtemps et avec une
certaine rapidité, le flux s’est dirigé vers le gouvernement populaire. Le
reflux vers la monarchie commence à peine.
Tout
le monde sait que tout gouvernement doit venir un jour à son terme et que la
mort du corps politique est aussi inéluctable que celle du corps animal. Mais,
comme une sorte de mort peut être préférable à une autre sorte, on peut se
demander si la constitution britannique doit désirer prendre fin par un
gouvernement populaire ou par une monarchie. Je voudrais franchement dire ici
que, quoique la liberté soit préférable à l’esclavage dans presque tous les
cas, je souhaiterais plutôt voir dans cette île un monarque absolu qu’une
république. En effet, à quel genre de république pouvons-nous nous
attendre ? La question ne concerne pas une belle république imaginaire
dont un homme forme le plan dans son cabinet. On peut, il n’y a aucun doute, imaginer un
gouvernement populaire plus parfait qu’une monarchie absolue ou même plus
parfait que notre constitution actuelle mais quelle raison avons-nous d’espérer
qu’un tel gouvernement soit jamais établi en Grande-Bretagne après la
dissolution de notre monarchie ? Si une seule personne acquiert assez de
pouvoir pour mettre notre constitution en pièces et en établir une nouvelle, il
s’agira dans la réalité d’un monarque absolu et nous avons déjà eu un exemple
de ce genre, exemple suffisant pour nous convaincre qu’une telle personne ne
renoncera jamais à son pouvoir ou n’établira jamais un gouvernement libre. Nous
devons donc confier ces choses à leur cours et à leur opération naturels. La
Chambre des Communes, selon sa présente constitution, doit être le seul
législateur dans un tel gouvernement populaire. Les inconvénients qui accompagnent
cet état des affaires se présentent par milliers. Si la Chambre des Communes,
dans un tel cas, se dissout – ce qu’il ne faut pas espérer – nous pouvons nous
attendre à une guerre civile à chaque élection. Si elle se maintient, nous
subirons toute la tyrannie d’une faction subdivisée en nouvelles factions. Et,
comme un gouvernement violent ne peut pas subsister longtemps, nous trouverons
finalement le repos, après de nombreuses convulsions et guerres civiles, dans
une monarchie absolue qu’il eût été préférable d’établir dès le début. La
monarchie absolue est donc la mort la plus douce, la véritable euthanasie
de la constitution britannique.
Ainsi
si nous avons raison de nous méfier de la monarchie parce que le danger est
plus imminent de ce côté, nous avons aussi raison d’être encore plus méfiants à
l’égard du gouvernement populaire parce que ce danger est plus terrible. Que
cela nous donne une leçon de modération dans toutes nos controverses
politiques.
Whether the british government inclines more to absolute monarchy or to a republic
It affords a violent prejudice against almost every science, that no
prudent man, however sure of his principles, dares prophesy concerning any event,
or foretel the remote consequences of things. A physician will not venture to
pronounce concerning the condition of his patient a fortnight or month after:
And still less dares a politician foretel the situation of public affairs a few
years hence. Harrington thought himself so sure of his general principle, that
the balance of power depends on that of property, that he ventured to
pronounce it impossible ever to re-establish monarchy in England: But his book
was scarcely published when the king was restored; and we see, that monarchy
has ever since subsisted upon the same footing as before. Notwithstanding this
unlucky example, I will venture to examine an important question, to wit, Whether
the British government inclines more to absolute monarchy, or to a
republic; and in which of these two species of government it will most probably
terminate? As there seems not to be any great danger of a sudden revolution
either way, I shall at least escape the shame attending my temerity, if I
should be found to have been mistaken.
Those who assert, that the balance of our government inclines towards
absolute monarchy, may support their opinion by the following reasons. That
property has a great influence on power cannot possibly be denied; but yet the
general maxim, that the balance of one depends on the balance of the other,
must be received with several limitations. It is evident, that much less
property in a single hand will be able to counterbalance a greater property in
several; not only because it is difficult to make many persons combine in the
same views and measures; but because property, when united, causes much greater
dependence, than the same property, when dispersed. A hundred persons, of 1000l.
a year a-piece, can consume all their income, and no body shall ever be the
better for them, except their servants and tradesmen, who justly regard their
profits as the product of their own labour. But a man possessed of 100,000l.
a year, if he has either any generosity or any cunning, may create a great dependence
by obligations, and still a greater by expectations. Hence we may observe,
that, in all free governments, any subject exorbitantly rich has always created
jealousy, even though his riches bore no proportion to those of the state.
Crassus’s fortune, if I remember well, amounted only to about two millions and
a half of our money; yet we find, that, though his genius was nothing
extraordinary, he was able, by means of his riches alone, to counterbalance,
during his lifetime, the power of Pompey as well as that of Cæsar, who
afterwards became master of the world. The wealth of the Medici made them
masters of Florence; though, it is probable, it was not considerable, compared
to the united property of that opulent republic.
These considerations are apt to make one entertain a magnificent idea of
the British spirit and love of liberty; since we could maintain our free
government, during so many centuries, against our sovereigns, who, besides the
power and dignity and majesty of the crown, have always been possessed of much
more property than any subject has ever enjoyed in any commonwealth. But it may
be said, that this spirit, however great, will never be able to support itself
against that immense property, which is now lodged in the king, and which is still
encreasing. Upon a moderate computation, there are near three millions a year
at the disposal of the crown. The civil list amounts to near a million; the
collection of all taxes to another; and the employments in the army and navy,
together with ecclesiastical preferments, to above a third million: An enormous
sum, and what may fairly be computed to be more than a thirtieth part of the
whole income and labour of the kingdom. When we add to this great property, the
encreasing luxury of the nation, our proneness to corruption, together with the
great power and prerogatives of the crown, and the command of military force,
there is no one but must despair of being able, without extraordinary efforts,
to support our free government much longer under these disadvantages.
On the other hand, those who maintain, that the biass of the British
government leans towards a republic, may support their opinion by specious
arguments. It may be said, that, though this immense property in the crown, be
joined to the dignity of first magistrate, and to many other legal powers and
prerogatives, which should naturally give it greater influence; yet it really
becomes less dangerous to liberty upon that very account. Were England a
republic, and were any private man possessed of a revenue, a third, or even a
tenth part as large as that of the crown, he would very justly excite jealousy;
because he would infallibly have great authority, in the government: And such
an irregular authority, not avowed by the laws, is always more dangerous than a
much greater authority, derived from them. A man, possessed of usurped power,
can set no bounds to his pretensions: His partizans have liberty to hope for
every thing in his favour: His enemies provoke his ambition, with his fears, by
the violence of their opposition: And the government being thrown into a
ferment, every corrupted humour in the state naturally gathers to him. On the
contrary, a legal authority, though great, has always some bounds, which
terminate both the hopes and pretensions of the person possessed of it: The
laws must have provided a remedy against its excesses: Such an eminent
magistrate has much to fear, and little to hope from his usurpations: And as
his legal authority is quietly submitted to, he has small temptation and small
opportunity of extending it farther. Besides, it happens, with regard to
ambitious aims and projects, what may be observed with regard to sects of
philosophy and religion. A new sect excites such a ferment, and is both opposed
and defended with such vehemence, that it always spreads faster, and multiplies
its partisans with greater rapidity, than any old established opinion,
recommended by the sanction of the laws and of antiquity. Such is the nature of
novelty, that, where any thing pleases, it becomes doubly agreeable, if new;
but if it displeases, it is doubly displeasing, upon that very account. And, in
most cases, the violence of enemies is favourable to ambitious projects, as
well as the zeal of partisans.
It may farther be said, that, though men be much governed by interest;
yet even interest itself, and all human affairs, are entirely governed by opinion.
Now, there has been a sudden and sensible change in the opinions of men within
these last fifty years, by the progress of learning and of liberty. Most
people, in this island, have divested themselves of all superstitious reverence
to names and authority: The clergy have much lost their credit: Their
pretensions and doctrines have been ridiculed; and even religion can scarcely
support itself in the world. The mere name of king commands little
respect; and to talk of a king as God’s vicegerent on earth, or to give him any
of those magnificent titles, which formerly dazzled mankind, would but excite
laughter in every one. Though the crown, by means of its large revenue, may
maintain its authority in times of tranquillity, upon private interest and
influence; yet, as the least shock or convulsion must break all these interests
to pieces, the royal power, being no longer supported by the settled principles
and opinions of men, will immediately dissolve. Had men been in the same
disposition at the revolution, as they are at present, monarchy would
have run a great risque of being entirely lost in this island.
Durst I venture to deliver my own sentiments amidst these opposite
arguments, I would assert, that, unless there happen some extraordinary
convulsion, the power of the crown, by means of its large revenue, is rather
upon the encrease; though, at the same time I own, that its progress seems very
slow, and almost insensible. The tide has run long, and with some rapidity, to
the side of popular government, and is just beginning to turn towards monarchy.
It is well known, that every government must come to a period, and that
death is unavoidable to the political as well as to the animal body. But, as
one kind of death may be preferable to another, it may be enquired, whether it
be more desirable for the British constitution to terminate in a popular
government, or in absolute monarchy? Here I would frankly declare, that, though
liberty be preferable to slavery, in almost every case; yet I should rather
wish to see an absolute monarch than a republic in this island. For, let us
consider, what kind of republic we have reason to expect. The question is not
concerning any fine imaginary republic, of which a man may form a plan in his
closet. There is no doubt, but a popular government may be imagined more
perfect than absolute monarchy, or even than our present constitution. But what
reason have we to expect that any such government will ever be established in
Great Britain, upon the dissolution of our monarchy? If any single person
acquire power enough to take our constitution to pieces, and put it up anew, he
is really an absolute monarch; and we have already had an instance of this
kind, sufficient to convince us, that such a person will never resign his
power, or establish any free government. Matters, therefore, must be trusted to
their natural progress and operation; and the house of commons, according to
its present constitution, must be the only legislature in such a popular
government. The inconveniencies attending such a situation of affairs, present
themselves by thousands. If the house of commons, in such a case, ever dissolve
itself, which is not to be expected, we may look for a civil war every
election. If it continue itself, we shall suffer all the tyranny of a faction,
subdivided into new factions. And, as such a violent government cannot long
subsist, we shall, at last, after many convulsions, and civil wars, find repose
in absolute monarchy, which it would have been happier for us to have
established peaceably from the beginning. Absolute monarchy, therefore, is the
easiest death, the true Euthanasia of the British constitution.
Thus, if we have
reason to be more jealous of monarchy, because the danger is more imminent from
that quarter; we have also reason to be more jealous of popular government,
because that danger is more terrible. This may teach us a lesson of moderation
in all our political controversies.
[1] A 3000 talents par an, environ 400.000 £ (Editions 1741 et 1742). Seulement à près de 1.600.000 des livres de notre monnaie. (éditions 1748 à 1770).
[2] Comme l’intérêt à Rome était plus élevé que chez nous, cela peut correspondre à 100.000 £ par an (éditions 1748 à 1760).
[3] Somme attribuée chaque année pour subvenir aux dépenses du Souverain. (NdT)
[4] « On ne monte jamais si haut que quand on ne sait pas où on va » disait Cromwell au président de Bellièvre. (Note des éditions 1741 à 1760).